Fyctia
Chapitre 12
Les invités arrivent petit à petit. Des serveuses ont été engagées pour l'événement et circulent pour nous proposer des flûtes de champagne et des bouchées. Je fais l'effort d'échanger avec tout le monde, même si mon esprit est préoccupé. Gabriel n'est pas encore arrivé.
C'est bizarre, on devait tous être présents pour 19h pétante bien avant l'arrivée des clients. Heureusement qu'il peut compter sur nous pour que l'on s'occupe de tout. Il m'agace.
Je ne sais pas si c'est le fait qu'il se prenne pour le roi et nous ses sous-fifres qui m'agace le plus, ou simplement le fait qu'il ne soit pas là et qu'il ne puisse pas remarquer à quel point je me suis faite jolie.
- Qu'est-ce que t'es fraîche comme ça ! Une bombe ! me glisse à l'oreille Chloé. Tu me donnerais presque envie de te lécher sur le bureau.
- Presque ! Ajouté-je avec un clin d'œil.
Évidemment on se taquine, je n'ai envie de rien avec Chloé, mais j'adore ce petit jeu qu'on a toutes les deux. C'est pour plaisanter, elle le sait évidemment.
Soudain, le père et le fils Perez arrivent près de nous. Le père semble aussi dégoutant que le fils. Ils nous reluquent d'une manière qui nous met clairement mal à l'aise. Le père Perez a la soixantaine bien tassé, dégarni et il me dégoute. Son fils a la vingtaine. Il est mignon qu'on se le dise, mais ce n'est pas un homme. C'est un gosse, ça se ressent. Et lui aussi me débecte.
- Quel plaisir de travailler avec deux beautés telles que vous ! La prochaine fois, j'espère que vous assisterez à un de nos rendez-vous, cela me motiverait à donner un chèque encore plus gros, me lance le vieux dégoutant en me pinçant la fesse.
Je n'ai pas eu le temps de lui administrer une réponse cinglante que j'entends la voix grave et rauque de Gabriel.
- Monsieur Perez, ne vous avisez plus ni de toucher une de mes employés ni de la regarder de la manière dont vous le faites. Croyez-moi, mieux vaut ne pas m'avoir en ennemi.
- Bien sûr, Maître Suarez, je faisais une simple suggestion, balbutie le vieux.
- Je ne crois pas que vous soyez en position de proposer quoi que ce soit. Le jugement de votre fils n'est pas encore passé.
Gabriel n'attend pas la réponse du vieux quand il se tourne vers moi, visiblement agacé.
- Viens, suis-moi.
Il n'attend pas ma réponse et se dirige en direction de son bureau. Évidemment, je le suis. C'est mon patron. Mon patron si sexy et protecteur. Il est vêtu tout de noir lui aussi et porte un costume qui semble avoir été créé pour lui. Il est incroyablement élégant. Sa barbe de trois jours, soigneusement taillée, met en évidence sa mâchoire carrée, renforçant sa masculinité. Et mon désir.
Il referme la porte derrière lui dans un silence fou, quand il se retourne pour me toiser du regard. Il me déshabille du regard.
- Tu es renversante ce soir.
Mes jambes vacillent, j'ai la sensation qu'elles vont me lâcher.
- Tu m'as fait venir ici pour me dire ça ?
Je tente de masquer l'effet que Gabriel a sur moi. Il est vrai que je suis complètement sous le charme, et encore plus depuis notre soirée, il y a trois semaines.
Quand je l'ai vu pour la première fois, deux ou trois idées me sont venues à l'esprit. Et encore plus depuis ce moment où j'ai ressenti cette réelle connexion entre nous.
Il est vrai que je suis également consciente de l'effet que j'ai sur lui. Je l'ai vu maintes fois m'observer avec insistance et ne pas baisser le regard lorsqu'il se rendait compte de son geste, d'ailleurs, je l'ai perçu comme un affront, de la goujaterie pure.
Et puis, il y a eu cette soirée.
Ce qui n'était qu'un jeu de séduction innocent entre nous s'est rapidement transformé en un désir mutuel puissant. Cela fait un moment que nous n'avons pas vraiment eu l'occasion de nous retrouver tous les deux à vrai dire. Je m'arrangeais toujours pour que Chloé ou Filipe soit dans les parages.
Il n'est pas le seul à souffler le chaud et le froid. Mais de mon côté, c'est différent, je suis mariée, je ne peux pas me laisser tenter. Je ressens une émotion troublante en sa présence, et cela ne présage rien de bon pour mon avenir. Alors, je l'ai fui. Jusque-là. Jusqu'à maintenant.
- Je ne veux pas que tu gères le dossier Perez. Ces merdes n'ont pas à te reluquer ni à te toucher.
- Ces merdes comme tu dis, ce sont grâce à eux que je suis payée. N'est-ce pas ce que tu as rétorqué à Chloé lors de mon premier jour ici ? Montre l'exemple Gabriel.
Je lui adresse un clin d'œil et m'apprête à faire volte-face quand il me rattrape par le bras.
- Ne joue pas avec moi et ne prends pas ce petit air, trésor.
Trésor ? Quoi ?
J'allais lui répondre sèchement lorsque j'ai remarqué une bosse dans son entrejambe. Bordel, ce jeu l'excite. Et moi, je suis tellement trempée qu'il n'aurait qu'à me retourner sur le bureau et s'enfoncer en moi sans effort.
- Il n'y a que moi qui peux te regarder de cette manière, et bientôt te toucher. Je sais que tu en as envie. Tu ne pourras pas me fuir éternellement, et moi non plus.
Je le regarde d'un air béat, incapable de répondre à ses avances. Je suis clouée sur place.
Si je bouge, ce sera pour le supplier de me toucher maintenant et pas bientôt comme il me l'a dit, alors je me tais.
Il s'avance toujours plus près de moi et nos lèvres sont maintenant si proches que je peux sentir son souffle sur moi. Son souffle m'électrise, son regard me paralyse, sa voix me transperce, et lui... Lui, tout entier me désarme. J'ai envie qu'il se rapproche encore. Je veux sentir ses lèvres contre les miennes. Les secondes semblent durer une éternité tant je suis dans l'attente.
Embrasse-moi, Gabriel.
Les paupières closes, je respire son odeur. Je me délecte déjà de ce qui m'attend, mais aussi et surtout de ce que je ressens en ce moment même.
Je sens son souffle près de mon oreille et je sens ses doigts glisser le long de ma nuque dégagée.
- Pas maintenant, trésor. Ce n'est pas le moment. Même si j'ai une envie irrépressible de te prendre sur ce bureau, je dois y aller. Mais entends bien mes mots...
Un léger silence s'installe quand il reprend.
- Prépare-toi au feu d'artifice.
Quand j'ouvre de nouveau les yeux, les jambes tremblantes et désemparée face à l'excitation qui m'envahit et que je suis consciente de ne pas devoir ressentir, Gabriel s'en va et retourne voir nos invités.
Je prends le temps de reprendre mes esprits, complètement troublée par cet échange, par cet homme, par ce qu'il fait de moi, par le désir qui s'écoule dans ma petite culotte. Et qu'est-ce que c'est que ce nouveau surnom ? Trésor. C'est ridicule et ringard. Il est clairement entré dans la séduction.
Nous ne sommes plus dans un jeu de séduction enfantin qui ne fait de mal à personne. Je devrais tout arrêter avant que les choses ne dérapent.
Je devrais. C'est le début des problèmes, je le sais.
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Lune34
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Il y a 2 jours
Ama12
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Il y a un mois
Lydie ADI
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Il y a un mois
Hélène N.
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Il y a 2 mois
Lydie ADI
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Il y a 2 mois
Christelle Colombini
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Patricio
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Justine Laurier
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Il y a 2 mois