Fyctia
Chapitre 11
MIA
Cela fait maintenant un peu plus d'un mois que je travaille au cabinet. Tout se passe très bien. Le cabinet est submergé de travail, je n'ai pas une minute à moi. Et j'aime ça. Chloé et moi déjeunons régulièrement ensemble et une véritable amitié est née entre nous. Je l'adore sincèrement.
Pour ce qui est des frères Suarez, Filipe multiplie les attentions qu'il croit discrètes envers Chloé, et Gabriel n'est pas souvent au cabinet. Lorsqu'il y est, je sens souvent son regard sur moi, et je dois admettre que la petite excitation dans mon bas-ventre ne fait que s'accentuer chaque fois que je le perçois.
Depuis cette fameuse soirée pour le dîner, nous nous comportons comme si de rien n'était, si l'on exclut les regards enflammés que l'on se lance et les petites attentions quotidiennes. Cet imbécile souffle le chaud et le froid.
Je suis sûre qu'il m'aurait embrassée avant que je ne rentre chez moi si j'avais quitté le bar avec lui. Cependant, j'ai profité d'un moment où il était allé fumer à l'arrière du bar pour m'éclipser de la soirée et commander un Uber.
Je ne voulais pas prendre le risque d'embrasser mon patron, parce que oui, j'en avais envie et je sais que c'était réciproque. Une tension entre deux personnes se ressent, et nous l'avons ressenti tous les deux.
Depuis, il tente de m'ignorer, tout en ne pouvant s'empêcher de me regarder. Peut-être qu'il est vexé. Tant pis, je n'avais pas le choix, cela aurait été une grave erreur, c'est mieux ainsi.
Le rythme est trouvé également à la maison. Isabela est gardée par les parents de Léo. Évidemment, il était hors de question pour eux qu'une inconnue s'en occupe.
Et je dois bien avouer que cette décision me convient très bien. Ils pensent que ce travail est une lubie pour moi et que je l'abandonnerai bientôt pour reprendre mon rôle de Sainte Bree Van de Kamp (Bree des premières saisons, bien sûr, on sait tous comment elle a évolué).
Isabela est donc très contente de passer son temps chez ses grands-parents qui lui cèdent tout et Léo passe son temps dans son cabinet. On ne se voit que très peu, et, quand on se voit, nous sommes tous les deux très fatigués, absorbés par nos vies. Nos vies qui, ces temps-ci, semblent ne plus se croiser, pas même pour faire l'amour.
Je dois admettre que, sans effort de ma part, Léo n'en fait pas. Il pense que, comme la plupart des hommes, il suffit de me toucher deux secondes pour que je m'enflamme de désir. Mais je suis une femme et c'est bien plus compliqué que ça.
J'ai besoin d'être un minimum stimulée en ce moment. Et ce n'est pas le cas.
En tout cas, pas à la maison...
Ce soir, c'est la fête de Noël du cabinet des Suarez. Ça fait déjà deux semaines que Chloé et moi travaillons comme des acharnées sur ce projet. Nous avons invité les plus gros clients du cabinet. Dont ce gros connard de Perez. Oui c'est un connard !
Les frères Suarez défendent son fils accusé de viol sur une gamine. A priori, ce n'est pas la première fois, d'habitude l'argent de papa suffit à calmer les jeunes filles qu'il abuse, mais il faut croire que c'était la fois de trop.
Cette pauvre fille n'a pas un sou ; elle se fait défendre par un avocat qui ne jouit pas d'une grande réputation, en comparaison aux Suarez. Bien sûr, elle est foutue. Sauf un miracle, elle n'obtiendra pas gain de cause. J'ai demandé à Filipe pourquoi ils avaient accepté cette affaire. «On n'avait pas le choix avec Perez ; quand il demande quelque chose, on n'a jamais le choix. » Bon.
L'objectif de cette soirée c'est de brosser nos clients dans le sens du poil avec du champagne et des petits fours.
J'ai prévenu Léo que je rentrerais tard. Je me regarde dans le miroir et j'aime bien ce que je vois. J'ai mis une longue robe noire avec une légère fente qui arrive à mi-cuisse. Le dos est dénudé jusqu'en bas des reins. Elle a de fines bretelles et un léger décolleté qui ne dévoilent que la naissance de la fente de mes seins.
Ma robe est accompagnée de sandales noires à brides et talons. J'ai accessoirisé le tout avec un bracelet discret, et un collier ras de cou.
Mes cheveux sont relevés en un chignon flou, mais distingué et j'ai laissé de petites mèches retomber sur mon visage.
- Wahou ! Je ne t'avais pas vue si jolie depuis longtemps s'exclame Léo en m'attrapant par derrière pendant qu'il dépose des baisers sur mon cou.
- C'est un compliment ? lui dis-je en gloussant.
- Ma queue bien dure peut répondre pour moi ?
- Non chéri, je dois y aller, je ne peux pas être en retard. Chloé m'attend. Peut-être en rentrant si tu es en forme !
Il y a encore quelques mois, ces mots de mon mari auraient eu l'effet de me donner envie de me cambrer pour lui laisser une place dans mon intimité, mais pas cette fois. Je dois y aller. Et puis, je ne suis pas certaine d'en avoir envie.
13 commentaires
Alsid Kaluende
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Il y a un jour
Lune34
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Il y a 2 jours
Lydie ADI
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La Plume d'Ellen
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Il y a 16 jours
Lydie ADI
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Il y a 16 jours
Christelle Colombini
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Il y a 2 mois
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Il y a 2 mois
Patricio
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Lydie ADI
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Il y a 2 mois
Justine Laurier
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Il y a 2 mois