Lydie ADI L'ULTIME PÊCHÉ Chapitre 2

Chapitre 2

MIA


Léo et moi, on s'est connus sur un site de rencontre. C'était impossible pour moi de chercher l'amour sur mon lieu de travail. Léo et moi avions envie de baiser tous les deux.

Ensemble ou pas, peu importe. L'idée pour nous c'était simplement rencontrer quelqu'un, s'éclater et ne pas attendre les croissants du matin pour virer de la chambre.


Il m'a tout de suite plu sur ses photos, sans savoir comment l'expliquer, mais Léo respire la sensation de sécurité. Et en plus du sexe, c'était ce dont j'avais besoin. De sexe et de sécurité avec un mec bien.


Rapidement, Léo m'a invité à boire un verre dans un bar branché de la ville. Je me souviens qu'il y avait de très bons cocktails à gouter. Je suis arrivée après lui et je l'ai aperçu accoudé au bar.


Grand, vêtu d'un jean brut, des baskets blanches, et une jolie chemise à rayures blanche et bleu. Ses manches retroussées au niveau de ses avant-bras. Mon point faible : les avant-bras.

Brun, des yeux foncés, une petite barbe naissante mal proportionnée et un physique athlétique.


Je me souviens m'être dit qu'il n'était pas doté d'un charisme fou, mais il était mignon. C'était suffisant pour mes projets de la nuit. J'ai instantanément su que j'allais coucher avec lui.


Ce soir-là, Léo et moi avons bu plus de cocktails que de raison. Je tenais les rênes de la discussion, Léo se sentait intimidé, peu bavard, et ne me faisait pas rire aux éclats.

Mais, comme je l'ai dit, il était mignon, poli, et semblait être quelqu'un d'équilibré.


Il m'a ramené chez lui. On a couché ensemble, plusieurs fois. On a passé un bon moment. Les cocktails et le sexe ont eu raison de nous, et finalement on s'est endormi. Oui, c'est cliché, mais, promis, je dis la vérité.


On a baisé, le feeling était là et nous nous sommes endormis juste après. Pas pendant évidemment. Heureusement. Je me suis toujours demandé comment les gens pouvaient s'endormir pendant le sexe. Même si ça n'a rien d'incroyable, il faut le dire.

Oui je l'ai dit, le sexe, ce n'est pas incroyable.


Donc, Léo et moi, depuis cette fameuse nuit, on ne s'est plus jamais quitté. Il est parti me chercher des croissants, et nos nuits se sont succédé les unes après les autres.

De la baise. Des croissants. De la baise. Des croissants. Et encore. Et encore.


Au bout d'un mois, il m'a demandé de rester définitivement avec lui. J'ai dit oui. Au bout de six mois, il me demandait en mariage. J'ai dit oui. Un an plus tard, nous étions à la mairie. On s'est dit oui.


Je l'ai épousé jeune, j'avais seulement 23 ans et lui a deux ans de plus que moi. C'était un petit mariage. Déjà trop gros pour moi, mais Léo veut que je sois heureuse, alors il a cédé, comme toujours. Et j'ai eu gain de cause, comme toujours. Nous n'étions pas nombreux. Ses parents, pas les miens. Ses amis, pas les miens.


Sa mère a bien failli faire une syncope quand elle s'est rendu compte qu'il était hors de question pour moi d'inviter ma mère alcoolique. Ma belle-mère pense qu'il est important de savoir faire semblant en famille, même s'il se cache des choses très moches dans les placards de chacun.

Mais je ne suis pas de cet avis.


Les liens du sang ne justifient pas certains actes. Et ma mère ne mérite pas mon soutien. Et encore moins mon pardon. Je n'ai pas non plus de frères ni de sœurs, juste moi. Et pas vraiment d'amis non plus. Du moins pas d'amis fidèles, juste des personnes autour de moi avec qui j'ai profité de la vie.


J'ai beaucoup profité dans ma vie, vous savez. Je me suis vraiment éclaté. Mais je n'ai jamais ressenti le besoin ou l'envie d'entretenir des relations. J'ai été très entourée. Mais je ne me suis jamais senti suffisamment à fond pour me donner à quelqu'un. Je n'en ai même jamais eu envie. Et je crois même que je n'ai jamais vraiment su en quoi ça consistait, jusqu'à lui. Mon Léo.


J'ai vu un psychologue. Une fois ou deux. Peut-être cinq ou six fois plutôt. Et sans que je ne le comprenne, elle en est parvenue à la conclusion suivante : dépendance affective.


C'est quoi cette merde ? Dépendance affective ? Je ne me comporte pas comme un petit panda qui a besoin de se raccrocher à toutes les branches qu'il croise. Quand elle a posé son espèce de diagnostic, je me suis braquée. Et j'ai coupé. Je fonctionne ainsi : je coupe court aux relations qui m'en demandent trop. Celles qui m'éprouvent. Sauf une. Mon Léo. Mon merveilleux mari.


Mon Léo m'a fait un bébé les mois suivant notre mariage. Je m'ennuyais, j'avais besoin d'un projet.


Et puisque je ne ressentais jamais l'envie ni la capacité de reprendre mes études, j'ai décidé de demander un bébé. Je sais, c'est une demande particulière, un projet étonnant. Mais j'ai toujours été très spontanée et, j'étais amoureuse, dans notre bulle d'amour.


Alors je ne sais pas, sur le coup, ça m'a paru logique. Plutôt que bosser de nouveau dans un endroit qui me rappelle à quel point j'ai gâché ma vie en lâchant mes études, je me suis dit que le bébé était une bonne idée. Pour que tout le monde me lâche. Au moins jusqu'à ce que le bébé arrive et ensuite qu'il aille à l'école j'imagine.


Donc on a foncé, Léo et moi. Les premiers essais de bébé commencent : prise de température et calcul de l'ovulation, et hop ! J'ai gagné, j'ai réussi, j'ai mené à bien mon projet. Je suis tombée enceinte en trois mois. Léo gagne très bien sa vie, il a son cabinet de dentiste situé dans le même quartier que notre jolie maison.


Quand je vous disais que j'avais tout de la vie bien comme il faut. Mon Léo, ma fille Isabela, ma maison sortit d'une couverture de magazines de déco, de l'argent. Et moi.


Moi qui attends mon Léo. Il est 20 h. Isabela est couchée et le poulet est au four.

Mon Léo aime les bons petits plats, alors je lui fais. Une bonne bouteille de vin blanc frais trône sur la table du salon, je plaide coupable : j'en ai déjà picolé deux verres pour me mettre dans l'ambiance.


J'en ai profité pour décorer la table de pétales de roses rouges et de bougies. Une odeur agréable de vanille envahit la pièce. Délicieux mélange de mes bougies et de mon gommage corporel sublimateur. J’ai aussi mis une petite lumière chaude d’ambiance.


Et moi, je porte une petite nuisette, prête à me faire prendre sauvagement pour notre anniversaire de mariage.

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32

32 commentaires

Alsid Kaluende

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Il y a un jour

Like de fin de concours ;)

Lune34

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Il y a 2 jours

Dans ce chapitre, la personnage parle surtout de sa sexualité avec son mari, Léo. Tu montres bien quelle est dépendante affectivement

Lune34

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Il y a 2 jours

*qu'elle

Lydie ADI

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Il y a 2 jours

Tout à fait c’est ce que je voulais en faire ressortir !

La Plume d'Ellen

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Il y a 16 jours

Dans ce chapitre ton héroïne m'effraie davantage. Effectivement on sent que chez elle qq chose ne tourne pas rond. Elle est attaché à son mec mais est-ce vraiment de l'amour ? Pas sûr ! Pour moi c'est tout bonnement car lui semble amoureux. Cette rapidité à se mettre en couple, se marier et faire un enfant m'effraie presque. Il faut dire qu'à aucun moment je n'ai senti qu'elle le faisait pour les bonnes raisons.

Lydie ADI

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Il y a 16 jours

Ton analyse est hyper pertinente, merci pour ton retour ça m’aide à savoir si je vais dans la bonne direction 👀

Ama12

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Il y a 2 mois

Tu continues de nous détailler les dérives affectives de ton personnage, ce qui le rend plus complexe, je maintiens en revanche mon commentaire précédent sur les descriptions. Il a y a beaucoup de déroulé de faits et c’est dommage, tu perds en intensité.

Lydie ADI

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Il y a un mois

Oui c’est un bon conseil je vais voir ça dans réécriture merci !

Steph_au_pays_des_livres

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Il y a 2 mois

J'apprécie toujours ma lecture, hâte de la suite.

Lydie ADI

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Il y a 2 mois

Merci beaucoup ça me fait vraiment plaisir !
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