Fyctia
Chapitre 7-1
Ava
Charlotte déambule dans la cuisine, les cheveux en bataille sur la tête, la brosse à dents dans une main. Elle rive sur moi un regard accusateur et me menace avec le journal de ce mercredi matin.
— Je n’arrive pas à croire que tu nous aies caché ça !
En gros titres : Les 40 candidates révélées au grand jour !
Ma photo apparaît avec celles des autres candidates, les unes plus belles que les autres. À côté, celle que j’ai envoyée, fait tâche. Ma soeur montre du doigt le cliché, comme si je n’avais pas compris ce à quoi elle faisait allusion.
— Charly, je n’avais pas le choix, ils m’ont expliqué que tout cela devait rester confidentiel. Si je veux être dans les 12 pour bénéficier de l’aide financière, tenir ma langue est le moins que je puisse faire.
Malgré mes explications, ma rouquine de soeur au tempérament de feu, demeure déçue, les bras croisés sur son torse, une moue désapprobatrice sur le visage.
— Bon eh bien, vu qu’on vient d’être informées que tu faisais partie des 40 candidates, peux-tu nous raconter en détail l’entrevue ? dit-elle, une pointe de sarcasme dans la voix.
— Viens. Je vais tout te dire autour d’un bon café, je prends mon service dans 1h, il faut se grouiller !
Maman nous sourit et se joint à nous à table. Je commence le récit depuis le début, la limousine à l’arrivée du Prince dans le Salon Rêverie.
— Alors ? Il est aussi beau qu’en photo ? demande-t-elle, à présent toute contente.
— Hélas oui ! Ça me faciliterait la tâche s’il avait quelque chose de repoussant, mais non ! Il est…charismatique, simple, élégant et charmeur.
— Génnnnnnial !!! Tu as tous les ingrédients pour tomber amoureuse !
Maman approuve de la tête, tandis que j’hoche non.
— Ava, tu es irrécupérable !
Voilà un qualificatif dont Charlotte a pris l’habitude de me coller à la figure, lorsque je refuse de déroger à mes idéaux.
— Où serait le mal de craquer encore pour Gabriel Clemens-Rons. Tu l’as fait dans le passé ?
— Premièrement, je n’ai plus 14 ans. Deuxièmement, je veux aller là-bas dans le seul but de toucher cette fichue somme d’argent. Troisièmement, j’aurai 11 rivales hyper canons pour un seul mec. Quatrièmement, c’est le Prince, moi, je ne suis que femme de chambre. Cinquièmement, et pas des moindres, si je tombe amoureuse de lui et qu’il ne me choisit pas, je finis avec le coeur en miettes. Je ne vois là que de bonnes raisons pour rester sur mes gardes.
— Maman, comment se fait-il qu’Ava soit si…cérébrale ?
— Elle…elle…est…papa, articule-t-elle péniblement.
— Ça va, je suis comme je suis !
Je n’ai pas besoin qu’on me rappelle que je ressemble à mon père ! Je ne veux rien posséder de lui. Je suis peut-être son portrait craché, mais je n’ai pas le même caractère. Je suis une battante, moi !
— Bon et la suite ? Il a parlé de moi ? demande ma soeur
— Il a dit avoir adoré ton côté pétillant.
— Je le savais. Si j’avais ton âge, il m’aurait épousé, dit-elle pour rigoler.
Le téléphone du salon se met à sonner. Charlotte traine des pieds pour aller répondre et je remarque qu’elle a à moitié revêtu son uniforme pour aller à l’école.
— Quoi ? C’est pas vrai ! Attends j’allume de suite, dit-elle au bout du combiné.
Elle furète dans le salon, s’empare de la télécommande, allume la télévision sur la chaîne qui passe les infos.
— Le Prince sera avec nous en direct du Palais ce midi. Il a avancé le résultat des 12 candidates. Il les révèlera dans moins de 5h. Peuple de Calbert, restez connectés !
— Merci pour l’info. On a plus qu’à prier pour que ma soeur soit sélectionnée. Bye !
Mon visage devient livide. Je ne m’attendais pas à ce que les résultats soient annoncés si tôt.
— Ava ? demande maman en posant une main sur ma cuisse.
Dans ses yeux, je vois qu’elle tente de me rassurer. Je sais que quoiqu’il advienne, elle est fière de moi. Pour elle, j’ai déjà gagné à avoir participer. Pour moi, si je ne suis pas dans les 12, je verrai cela comme un échec supplémentaire.
— Je vais me préparer pour le boulot, dis-je, avalant au plus vite mon café froid.
— Non ! Tu vas appeler ta gouvernante pour rester ici ce midi. Tu dois être là lorsqu’ils vont diffuser le nom des 12.
— Charlotte, je dois bosser.
— Mais moi, je n’irai pas en cours. Je veux savoir si tu es prise.
— N’importe quoi !
— Maman…maman s’il te plait, implore-t-elle, je ne peux pas aller en cours et rater ça !
Ma mère lève les yeux vers le ciel. Charly se met lui rappeler qu’elle est une élève studieuse et qu’elle ne rate jamais l’école, ce à quoi, maman finit par capituler.
— Maintenant à toi Ava ! Appelle ta supérieure.
— Hors de question !
Je repousse ma soeur hors de mon chemin et monte à l’étage pour me préparer. Il vaut mieux que je m’occupe l’esprit avec autre chose ou elle va finir par me convaincre aussi. Et si je réussis ? Et si je suis dans les 12 candidates ? Je n’ai même pas penser au montant de la compensation. Dois-je prévenir la famille Royale de l’état de santé de ma mère ? Ça suffit ! Je me fais des films pour rien.
Quand je redescends, fin prête à partir, Charly me lance fièrement :
— J’ai prévenue ta gouvernante de ton absence. Elle a été très compréhensive et te souhaite « bonne chance ! ». Je lui ai dit que dans le cas où tu raterais, tu rattraperais tes heures.
— Je vais t’étriper ! dis-je, fonçant sur elle.
— Maman….maman…
Ma petite soeur se cache derrière ma pauvre mère, qui elle, est pliée de rire. Le fauteuil entre nous, je ne peux pas l’atteindre. Quel dommage ! Je lui aurai bien botter les fesses !
— J’ai hâte que le Prince découvre la tigresse qui sommeille en toi, dit-elle. À te voir si réservée, il est loin de se douter que tu as un tempérament aussi explosif que moi, lâche-t-elle, en me narguant.
— Bon…eh bien, vu que j’ai la journée OFF, que suis-je censée faire ?
— Mmm…on va te préparer.
— Pardon ?
— Tu sais, faire des trucs de filles : manucure, gommage, épilation…
— Charly…
— Comment se fait-il que je sois la petite soeur et celle qui connaisse le plus de trucs à ce sujet, hein ?
Ma soeur est très coquette. Malgré notre manque d’argent, elle regorge d’astuces pour se mettre en valeur en toute simplicité. Elle regarde des émissions sur le relooking, est incollable sur les nouveautés en matière de mode. Moi, je suis encore avec les mêmes fringues ringardes depuis mes 19 ans !
Elle m’empoigne le bras et on file vers la salle de bain pour une séance de torture assurée.
Merci de me laissez un commentaire...bisous
9 commentaires
stanos974
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Il y a 7 ans
gabygette
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Il y a 7 ans
Célia Picard
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Il y a 7 ans
Fanny, Marie Gufflet
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Il y a 7 ans
Célia Picard
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Il y a 7 ans
Fanny, Marie Gufflet
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Il y a 7 ans
paul geister
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Il y a 7 ans
Fanny, Marie Gufflet
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Il y a 7 ans
Mumu Bouquin
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Il y a 7 ans