Fanny, Marie Gufflet LOVED Chapitre 4-3

Chapitre 4-3

Autour de moi, c’est l’euphorie. Des filles dans la rue se mettent à courir dans tous les sens, d’autres à crier son nom. Dans la boulangerie, les gens se mettent à passer des coups de fils à leur proche pour être sûr qu’ils ont entendu la nouvelle.

Quant à moi, je demeure là, en pauvre spectatrice, à déguster ma succulente tarte, sous les yeux ébahis du vieillard qui me rejoint.

— Alors vous n’allez pas présenter votre candidature à ce cher Prince ?

— Sûrement pas ! Je trouve cela complètement idiot et immature.

— Voila qui a le mérite d’être franc. Quel est votre nom miss ?

— Ava.

— Vous ne donnez donc aucune chance à notre bien-aimé Gabriel ?

— Si vous voulez mon avis, il doit être aux anges ! Avoir 40 nanas à ses pieds, lui parlant comme s’il était un dieu vivant, quel homme n’aimerait pas ça, hein ? Mais je trouve ça idiot de chercher sa femme comme s’il voulait essayer une voiture. Enfin…ça ne me concerne pas, il fait ce qu’il veut après tout !

— Moi je pense que vous devriez tenter votre chance. Tenez au cas où, j’ai noté l’adresse mail, on ne sait jamais. Bonne journée à vous !

— Merci.

Je fourre le papier dans la poche de ma veste avant de retourner à ma voiture. Dommage que l’homme à la capuche soit parti, j’aurai bien aimé le remercier pour sa gentillesse. Ça me rappelle mon papa, c’est étrange, n’est-ce pas ? Lui aussi a courtisé maman de cette façon. Enfin, en ce qui me concerne, il ne m’a pas dragué, il m’a juste offert mon repas, sans me laisser son numéro de téléphone. Quel dommage !


J’ouvre la porte de ma chambre. Ce n’est carrément pas l’hôtel de ce matin, mais un miteux endroit qui sent le moisi. Le chauffage est à fond, la chaleur est insoutenable sous cette veste. Je dépose ma petite valise sur le bord du lit et ne prends pas la peine de la défaire. Je repars demain, à quoi bon ? Je baisse la température du radiateur.

Il est encore tôt, je n’ai aucune envie de retourner maintenant chez moi. Je décide donc de faire une sieste. Je me déchausse et me laisse choir sur le lit tout mou. Blottie dans les draps, je ne lutte pas lorsque le sommeil me frappe.

Quand je me réveille, j’ai l’esprit embrumé. Où suis-je ? Quel heure est-il ? Ai-je rêvé du Prince ? Puis tout me revient : je suis à St Andrews, il est 18 heures. J’ai raté mon casting et sa Majesté désire se marier à une inconnue. Je n’arrive pas à croire que j’ai dormi autant !

Je m’étire de tout mon long, le bas de mon dos craque, je suis courbaturée. Je vérifie enfin mon téléphone, j’ai reçu 4 appels de ma soeur. J’espère qu’il n’est rien arriver de grave à maman. Je décide de la joindre de suite.

— Ava ! Tu vas bien et ton casting ?

— Toi, tu vas bien ? Pourquoi tu m’as harcelé au téléphone ? Et maman ça va ?

— Oui, dit-elle, comme si elle ne m’avait pas fichu la trouille avec ses appels sans laisser de message. Alors comment ça s’est passé ?

— J’ai raté l’heure. Apparemment ils ont avancé l’heure des auditions sans rien me dire, la poisse !

— Je suis désolée Icegirl ! Mais vois le bon côté des choses, il y a un meilleur casting qui t’attend, celui du Prince ! Tu as vu les news j’espère ?

— Oh pitié ! Tu ne vas pas t’y mettre ! dis-je, m’étalant à nouveau sur le lit.

— Bien sûr que si ! Je te rappelle que tu placardais tes murs du Prince, tu étais amoureuse de lui. Je ne vois pas pourquoi tu ne veux pas tenter ta chance. Il a dit, je cite « je n’ai pas particulièrement de critères ».

— C’est non !

— Mais tu es une vraie tête de mule ! Tu viens de perdre ton boulot, tu as devant toi la chance de ta vie. N’envoie pas tout bouler, ok ! Il a parlé de compensation Ava et puis c’est le Prince !

— Non et re non !

Je raccroche et me mordille les ongles d’énervement. Ce qu’elle m’embête à conseiller, elle n’a que 15 ans ! C’est moi la grande soeur ! Et puis, moi dans un Palais à convaincre le Prince de m’épouser ? C’est du délire ! Je n’ai pas l’âme d’une romantique, je ne suis pas une sensible et si j’en crois les rumeurs de son épouse précédente, elle était chaleureuse, souriante et drôle. Tout ce dont je ne suis pas. Pourquoi irai-je me ridiculiser dans un truc pareil ? Me pavaner devant lui comme une groupie, ce n’est pas mon genre !

Je me suis déjà laissée embarquer dans un plan scabreux et voilà où ça m’a mené, ici à St Andrews pour chasser un rêve mort !

Mon portable vibre, un message : maman a écrit, parce qu’elle ne peut pas parler aujourd’hui : rien n’arrive au hasard. Ce n’est pas pour rien que tu te retrouves ici, le jour de son annonce.

Je ne réponds pas, mais je relis encore et encore son sms. Ma petite maman fait partie de ces gens optimistes qui croient au miracle. Même après ce qui nous est arrivé, elle n’a cessé de me répéter cette phrase de Paulo Coelho « l’heure la plus sombre est celle qui vient juste avant le lever du soleil ». Je ne sais pas si le soleil dans ma vie est sur le point de se lever, mais ce dont j’en suis certaine, c’est qu’il fait nuit depuis trop longtemps dans ma vie. J’ai le sentiment d’avoir erré dans le noir depuis des années, sans jamais voir les étoiles.

À quoi bon rêver quand on sait pertinemment qu’on va tomber et échouer ?

Bien décidée à ne plus penser à ce fichu appel à candidature, je décide d’aller me promener dans les ruelles pavées de St Andrews.

Les devantures de magasin, les lampadaires et les monuments sont tous éclairées de guirlandes lumineuses. On entend distinctement dans les hauts parleurs les musiques de noël. Qu’on soit ici ou à LadyTown, l’engouement est le même. Les fêtes apportent ce quelque chose de magique, je dois bien le reconnaître, mais pour moi, il n’est pas question de festoyer. Je tente de faire abstraction de la joie qui émane des gens autour de moi, mais c’est impossible. Ici, les habitants sont souriants et chaleureux, leur bonne humeur est contagieuse. Ils ont beau ne pas me connaître, quand je rentre dans un petit magasin, j’ai quand même droit à un bonjour.

St Andrews demeure une ville chère à mon coeur. Elle est peuplée de mes souvenirs et abrite ce je-ne-sais-quoi de magique et réconfortant.

Les touristes, comme moi, sont reconnaissables. Ils flânent dans les rues, s’émerveillent devant l’architecture romaine des bâtiments, achètent des souvenirs à des prix scandaleux, prennent des photos de tout et de rien. Tout comme eux, munie de mon smartphone, j’immortalise la beauté des lieux : le Palais perché plus haut, la basilique St Andrews, les petits commerces.

Je dois l’avouer, je suis amoureuse des lieux. Au fond de moi, une petite voix claironne Et si ? Et si maman a raison ? Et si je dépose ma candidature ? Et si j’ai ma chance ? Et si…

Mais on ne refait pas le monde avec des si, je dois prendre une décision au plus vite.


Voilà, merci de me faire part de vos impressions et voter...Merci. Marie xoxo

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3 commentaires

Gufflet Pierre

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Il y a 7 ans

Les histoires d'amour ont toujours le vent en poupe

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Merci Lynda moi aussi...bisous

Lyndaf

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Il y a 7 ans

J'aime beaucoup ce côté princier, magique... Hâte de lire la suite!
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