Fyctia
Chapitre 3-1
Gabriel
L’inauguration du nouvel Institut dans les quartiers de LadyTown lui tient vraiment à coeur. Depuis la mort de sa femme, il y a deux années de cela, le Prince Gabriel Clemens-Rons s’est juré de tout mettre en oeuvre pour faire avancer les recherches médicales en matière de cancer. Deux années qu’il a travaillé d’arrache-pieds sur ce projet, deux années à faire des galas de charité pour trouver les fonds nécessaire. Même s’il est le Prince de l’état de Calbert, il ne demeure pas moins un homme et a dû se battre pour convaincre des millionnaires à participer à son projet.
Aujourd’hui, il est sur le point de voir l’aboutissement d’un long rêve qui se matérialise enfin. Il espère pouvoir sauver des vies, comme celle qui n’a pas pu sauver. L’institut Megan est spécialisé dans les cancers du sein. Grâce au fonds développés, il a pu participer au recrutement de toute l’équipe médicale, faire appel aux meilleurs médecins de l’état.
Le coeur battant à tout rompre, entouré de la famille royale, Gabriel sent son coeur se serrer comme dans un étau, pensant à sa défunte épouse. Il sourit face aux caméras et muni d’une paire de ciseaux, coupe le ruban rouge. Celui-ci cède et ondule sur le sol pavé.
Avant le discours officiel, Gabriel serre des poignets de mains à n’en plus finir, sans se départir de son sourire de circonstance. Du coin de l’oeil, son frère Thomas le guette. Quand est-ce que son frère finira-t-il par craquer ? Il le connait que trop bien, le Prince régent possède un coeur d’artichaut, un vrai sensible, tout son contraire.
Pour l’occasion, Gabriel a revêtu sa veste bleu marine, la préférée de Megan, celle avec laquelle il lui a fait sa demande en mariage. Il a mis une chemise blanche, sans cravate, un pantalon beige, un look sobre pour lequel aurait sûrement craqué son épouse. Avec ses lunettes noires sur les yeux, il a un air plus solennel, ce qui n’est pas pour le déplaire.
Sous les applaudissements de la foule, il monte sur l’estrade. Tous les regards convergèrent vers lui.
— Bonjour à tous, merci d’être là.
Gabriel fait une pause et sort les notes dissimulés dans sa main gauche.
— Je me tiens devant vous en ce jour si spéciale, les 32 ans de mon épouse Megan, pour célébrer sa mémoire de la meilleure façon qu’il soit : en inaugurant cet institut en son honneur.
Ma famille et moi nous tenons à vous remercier pour votre soutien indéfectible dans ce projet-ci, de permettre à des familles pauvres de bénéficier gratuitement de nos meilleurs docteurs et chercheurs dans la lutte contre le cancer en général, spécialement le cancer du sein. D’ores et déjà, je suis fier de vous annoncer que des essais sont en cours pour tester un vaccin qui serait capable de guérir le cancer. Nous vous tiendrons informés dès que possible. Merci encore.
Le Prince sort de l’estrade soulagé et rejoint la famille royale. Il se tient au côté de son frère. Ses yeux sont larmoyants, ça y est, il va pleurer, pense Thomas qui lui tend aussitôt un mouchoir. Les larmes roulent sans qu’il ne peut les contenir sur ses joues dépourvues de barbe.
À peine plus loin, à l’abri d’un chêne, Margot Montgory attend le moment opportun pour apporter son soutien à son ami d’enfance. Gabriel et lui se connaissent depuis les couches culottes. Il s’est toujours montré protecteur envers elle. Elle n’a jamais cessé de l’aimer, bien plus qu’un « frère », il est celui qu’elle aimerait épouser. Celui avec qui elle aimerait fonder une famille. Voilà pourquoi lorsqu’il s’est marié avec Megan, Camille a senti chaque parcelle de son être se disloquer. La fuite vers son rêve, celui de devenir ballerine était sa meilleure solution. Elle a passé des années à essayer, en vain, de l’oublier dans les bras d’autres hommes, dans les rouages de la danse classique, parmi ses représentations au quatre coin du monde. Et ça a marché, pendant un temps. Mais une fois qu’elle a appris que Megan était décédée, partie en quatre mois après avoir découvert un cancer au sein qui s’était propagée, l’espoir est revenu s’agripper à son âme. Ce n’est pas qu’elle n’aimait pas Megan. Cette dernière était parfaite, une jeune femme intelligente, chaleureuse, drôle, mais d’une certaine façon, elle était contente de pouvoir reprendre sa place auprès de Gabriel, celui de la meilleure amie. Est-ce que cela fait d’elle un monstre pour autant ? Voilà deux ans qu’elle est revenue autant de fois qu’elle le pouvait pour épauler son ami dans son deuil. Deux années à attendre qu’il soit de nouveau prêt à l’amour. Deux années à l’écouter pleurer sa femme pour qu’il soit prêt à tourner la page et à avancer.
Aujourd’hui Margot a fait le choix, elle revient vivre à St Andrews. Gabriel a besoin d’une femme et elle espère bien être celle qui comblera son coeur.
— Salut, dit-elle en le hélant, l’emmenant le plus loin possible de la foule. Tu tiens le coup ?
— Ça va, merci d’être venue.
— C’est normal. Tu ne pourras plus te débarrasser de moi de toute manière, je reviens au bercail.
— Quelle bonne nouvelle Margot ! Mais que fais-tu de ta carrière de ballerine ?
— Je suis passée à autre chose, j’ai d’autres rêves à atteindre…il est temps pour moi de passer à autre chose.
— Je ne m’attendais pas à cela, mais je suis heureux de l’apprendre.
La femme passe son bras autour du Prince, tandis que les photographes profitent de l’instant présent pour capturer leur image.
— Tu rentres à l’hôtel tout de suite ?
— Ça dépend de toi. Tu as des choses de prévues ou désires-tu qu’on déjeune encore ensemble ? Je suis disponible.
— Je dois juste régler une affaire avec les membres du Conseil. Rejoins-moi pour 12h30.
— Parfait, à tout à l’heure.
Sur ce, Margot dépose un baiser sonore sur la joue de Gabriel avant de disparaitre dans la limousine qui l’attend.
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Passez me voir aussi si l'envie vous le dit sur le concours POPULAIRE, le titre est Seconde Chance. Marie xoxo
4 commentaires
Lydia4818
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Il y a 7 ans
Fanny, Marie Gufflet
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Il y a 7 ans
Ade2310
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Il y a 7 ans
stanos974
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Il y a 7 ans