Fanny, Marie Gufflet LOVED Chapitre 3-2

Chapitre 3-2

Cela fait deux semaines que les membres du Conseil mettent la pression au Prince pour qu’il se remarie, lui mettant sous le nez les résultats des études qui ont démontré qu’un homme marié vit plus longtemps qu’un homme célibataire. Gabriel marche sous la véranda, les mains dans les poches, entendant encore parfaitement les paroles de ses conseillers : « Votre Majesté, un homme marié est aux yeux de tous plus digne de confiance », « de nombreux entreprises ont accordé des postes de responsabilité à un homme marié », « un homme marié vit plus longtemps »…

Se remarier ? Gabriel ne sait pas s’il en a encore le courage. Quand âgé de 26 ans il s’était marié, personne ne lui a mis le couteau sur le gorge. Il s’agissait de la suite logique de son amour pour Megan, un amour qu’ils avaient pris le temps de construire tous les deux, un amour choisi et réfléchit. De nature dévoué, Gabriel s’était donné corps et âme à son mariage ; sa femme était sa priorité numéro 1, son étoile, son port d’attache, alors quand elle est morte il y a deux ans de cela, il s’est senti anéanti et seul. S’il est encore en vie et s’il a tenu jusqu’ici, il le doit à Dieu et à son fils William.

Cependant, il n’a jamais été question pour lui de se remarier. Son coeur en a trop souffert. Sera-t-il encore capable d’aimer à nouveau ? Y a-t-il encore de la place pour une autre femme ? Cela il n’en est pas certain. Megan était la femme de sa vie, il le lui a dit lors de leurs voeux. Revenir là-dessus serait pour lui une sorte de trahison à ses yeux, il aurait le sentiment de la tromper avec une autre et de la déshonorer. De toute manière il n’en a pas le désir.

Pourquoi faut-il qu’on lui mette autant la pression ? On trouve pas une femme comme une remplaçante pour un poste quelconque !

— Chéri, tu es là ? Je te cherchais partout, Margot t’attend, elle est arrivée.

Sa mère, la Reine Catherine Clemens-Rons, ne lui a pas encore donné son avis sur le sujet, mais il sait pertinemment qu’il n’échappera pas à son intuition féminine.

— Mère, je ne suis pas certain d’être en mesure de me remarier, je n’ai pas fini mon deuil. Je n’ai pas de place pour une autre femme dans mon coeur.

— Gaby…

Ce surnom-là, sa mère et Margot sont les seuls à les utiliser, il ne le supporte d’ailleurs pas.

— Tu es encore jeune, tu n’as que 32 ans, tu as l’avenir devant toi. Crois-moi, tu finiras par retomber amoureux ! Il suffit juste que tu ouvres à nouveau ton coeur.

— Je n’ai pas envie de me remarier. Le Conseil me met la pression, le peuple et les médias n’attendent que ça. Et toi que penses-tu de cela ?

— Je pense qu’il est temps que tu avances. Il est grand temps que tu refermes la porte du passé. Chéri, ton fils a besoin d’une maman, une femme qui sera jouer ce rôle-là dans sa vie, c’est important pour son équilibre.

— Je sais…

— D’une certaine façon, je donne raison à ces traditions-là, celles de nos ancêtres à vouloir le Prince régent marié.

— Donc, je n’ai pas le choix ! Je dispose d’une année tout au plus pour trouver chaussure à mon pied.

— Hélas, oui. Nous avons des responsabilités, tu le sais.

Les épaules du Prince s’affaissent sous le poids de la vérité. Nerveusement, il se passe la main dans les cheveux et se pince les lèvres tout en réfléchissant. Sa gorge se noue.

— Mère, si tel est le souhait de tous, je te laisse les rennes de cette affaire-là, je n’ai aucune envie de tremper mes mains là dedans.

— Gabriel ! Comment suis-je censée procéder, hein ? Tu ne voudrais pas que je fasse un casting non plus ?

— Et pourquoi pas ? Mon coeur est déjà pris et il le sera toujours pour Megan.

De ses yeux céruléens, il fixe sa Majesté et dit solennellement :

— Cependant j’accomplirai mon devoir, je me remarierai, mais qu’on n’attende pas de moi que je tombe amoureux de celle qui deviendra ma femme.

Le Prince quitte les lieux pour rejoindre Margot. Ses pas crispent sur le gravier et il ne se retient pas pour donner quelques coups de pieds dans les cailloux, comme le fait son fils quand il est contrarié. William a tout hérité de sa mère, ses cheveux blonds, son air mutin, sa personnalité attachante et son bavardage résistant à toute épreuve.

— Papa…papa…s’écrit le gamin, accourant vers lui, les mains pleines de chocolat.

— Fiston, combien de fois t’ai-je répété d’essuyer tes menottes après avoir pris ton repas ?

— Je suis désolée votre Majesté, s’excuse la nounou du bambin.

Gabriel se met à genoux devant son enfant et le prend tendrement dans ses bras. Deux petites tâches brunes sont venues décorer le pantalon du Prince, mais qu’importe, il a pu étreindre Will dans ses bras, ça n’a pas de prix !

— Tu vas encore travailler ?

— Désires-tu m’accompagner durant mon déjeuner ?

— Oui oui !!! s’écrie-t-il, nouant ses doigts dans ceux de son père, beaucoup plus grands que les siens.

Père et fils échangent un moment de complicité sous les yeux discrets de la nounou. Ensemble ils grimpent les escaliers pour se rendre dans les appartements du Prince. William raconte de long en large sa matinée avec Pipa, la femme qui s’occupe de lui. La petite voix du garçon résonne dans les couloirs, mettant de la vie dans ce palais si vaste.

Les gardes ouvrent les portes, laissant passer le petit monde. Margot sourit faiblement, mais ses yeux sont scrutateurs et vifs. Elle ne s’attendait visiblement pas à avoir de la compagnie durant leur entrevue. Le Prince se tourne vers la nounou, cette femme au teint basané, est devenue indispensable dans la vie de la famille.

— Pipa, pourriez-vous prévenir Maria de rajouter un couvert pour mon fils ?

— Bien entendu votre Majesté.

— Mais j’ai déjà mangé papa !

— Je me doute bien, mais tu vas sûrement vouloir piquer dans mon assiette, j’anticipe. William, tu te rappelles de Camille ?

— Non, dit-il, appuyant farouchement sa tête contre la hanche de son père, comme si la présence de celle-ci représente une menace.

— Dis bonjour fiston…

— …

— Eh bonjour Will, tu as bien grandi dis-donc !

— Je m’appelle William, rectifie-t-il vexé.

— Fiston, tu n’es pas obligé de la prendre dans tes bras, mais la bienséance veut qu’on dise bonjour quand on rencontre quelqu’un.

— Mais je ne connais personne qui s’appelle Bienséance, moi !

Gabriel réprime un fou rire et se met à nouveau à la hauteur de son fils pour lui donner une courte explication sur la politesse. Margot, de son côté n’a pas l’air vraiment à son aise avec les enfants, elle demeure tendu, son pied bat la mesure sur le sol nerveusement et son sourire est pincé.

— Mais je n’aime pas les inconnus !

— Ce n’est pas grave, finit-elle par dire, on aura tout le temps d’apprendre à se connaître toi et moi, qu’en dis-tu ?

Le gamin hausse les épaules, incertain de vouloir se lier d’amitié avec le femme aux cheveux blonds qui ne cesse de toucher le bras de son papa.

— Allez ça suffit ! À table tout le monde.


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5 commentaires

Gufflet Pierre

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Il y a 7 ans

Exactement

alexia340

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Il y a 7 ans

Ça me fait penser à coup de foudre à Manhattan avec jennifer lopez. La rencontre aura lieu aussi ds l hôtel ?

stanos974

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Il y a 7 ans

Génial

Fanny, Marie Gufflet

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Il y a 7 ans

Coucou merci pour ton retour! Son prénom c Margot je me suis trompée, mais plus possible de modifier sur le site :-/

Lau37

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Il y a 7 ans

J'aime bien ton histoire!! J'ai hâte de voir comment va se faire la rencontre entre le prince et Ava?? Voir la réaction de Margot?? William aussi....?? Et sont prénom c'est Margot ou Camille?? Par contre je la sent pas trop celle là Bonne continuation
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