Clara Soudy Love Dies Last Chapitre 9 :

Chapitre 9 :

La journée a commencé comme n’importe quel autre. Le soleil peine à percer à travers les nuages projetant une lumière terne sur les couloirs de l'école. Malgré la tension palpable avec mes autres camarades qui ont bien évidement entendu ce qu’il s’était passé l’autre jour, depuis la confrontation avec M. Dupont. Je m'efforce de tenir la tête haute. Oliver m'a assuré son soutien, mais je sais que Maxime et son groupe n'en resteront pas là.


Après tous mes cours de la journée, je me dirige vers les toilettes pour me rafraîchir. Je me sens oppressée, chaque couloir semble résonner des murmures malveillants et des regards lourds de jugement.


Dès que je franchis la porte des toilettes, un sentiment de malaise m'envahit. J'aurais dû écouter mon instinct et rebrousser chemin, mais il est déjà trop tard.


Maxime et ses amis m'attendent à l'intérieur. L'air est chargé de tension dès que je réalise leur présence. Ils ont des sourires narquois, leurs yeux brillent d'une cruauté froide. J’ai comme une sensation de déjà-vu.


— Eh bien, regarde qui voilà, lance Maxime, sa voix dégoulinante de mépris.


Avant que je ne puisse réagir, ils m'encerclent, bloquant toutes issues. Mon cœur bat à tout rompre. Je tente de me frayer un chemin, mais ils sont trop nombreux et trop déterminés.


— Laissez-moi passer, dis-je, essayant de garder mon calme malgré la peur qui me paralyse.


Mais ils ne sont pas là pour me laisser passer. En un instant, Maxime et ses acolytes me plaquent contre le mur. Les coups dans le ventre commencent à pleuvoir, brutaux et sans pitié. Je tente de me protéger, mais ils sont trop forts. Je me plie en deux sous la douleur bien trop écrasante. Le poids de leurs mains sur mon ventre me fait frissonner, leur chaleur que dégage leur corps m’étouffe, et le contact de mon nez avec leur parfum accentue ma nausée. Chaque impact résonne dans mon corps comme une décharge électrique.


— Alors, tu crois que tu peux nous dénoncer et nous mettre à dos n’importe qui ? Sans conséquence qui plus est ? crache Maxime, son visage déformé par la rage


– On est plus des enfants ! Pourquoi vous vous comportez comme tels ! Lançais-je avant même d’avoir tourné ma langue sept fois dans ma bouche. Puis bordel vous avez quoi avec les chiottes ! Soyez créatif, merde !


Ils me traînent jusqu'à une cabine de toilette, ignorant ce que j’ai pu dire, tout en me poussant à genoux devant la cuvette. Les larmes se mêlent à la douleur et à l'humiliation. Ils saisissent mon visage et le plongent brutalement dans l'eau glacée des toilettes, riant de leur propre atrocité.


— Prends ça, salope, raillent-ils, leurs téléphones en main, enregistrant chaque seconde de la torture.


Ils prennent des photos et des vidéos, immortalisant ma souffrance sûrement pour la partager sur les réseaux sociaux plus tard. Et je sais qu’aujourd’hui les images se répandent comme une traînée de poudre, chaque vue et chaque commentaire ajoutera une nouvelle couche d’humiliation.


Lorsqu’ils en ont fini, ils me laissent là, tremblante et brisée. Je n’ai pas la force de me relever, mais je suis bel et bien obligé avant que quelqu’un d’autre n’arrive. Alors péniblement, je me redresse, mes vêtements trempés, mes cheveux dégoulinant d'eau sale. Ils ont été encore plus fortement qu’Ava…


Je me regarde dans le miroir, voyant le reflet d'une jeune fille à peine reconnaissable, le visage marqué par la douleur et les larmes.


Je me précipite dehors avec espoir de trouver des affaires de rechange dans mon casier. Mais tout juste, ai-je fait un pas en dehors des toilettes, un sac entier de farine me tombe à la gueule. Je n’ai pas la force de répondre à cet acte bien calculé. Je m’enfuis vers mon casier, les larmes dévalent sur mes joues.


Je sais que les conséquences de cette nouvelle attaque ne tarderont pas à se manifester. Chaque pas me rapprochant des casiers est une torture. Mais alors que j'avance, je croise le regard de quelques élèves pas encore parti prendre leur bus, avec leurs téléphones brandis discrètement, enregistrant mon calvaire.


Les mensonges des harceleurs se répondront, faisant de simples victimes qui cherchaient à se défendre. Dans les rares murmures que je perçois, beaucoup expriment leur dégout, leur pitié. Comme si j’avais besoin de ça en plus.


– Rangez-moi ces téléphones avant que je ne les prenne. Rugis Oliver


Tous obéissent et fuis la scène.


– Mon Dieu Kalila ! Que s’est-il passé encore ?


– Rien, ça va aller,


-Laisse-moi en douté un instant, de toute façon, ai-je réellement besoin d’explication pour comprendre ?


-Hum


-Kalila, si tu ne me parles pas, je ne peux pas t’aider. Viens, on va aller te faire une toilette.


Il pose ses mains sur mes épaules pour me diriger toute en formant une bulle protectrice autours de moi. Plus personne n’est dans l’établissant, je devrai être dans le bus, assise à ma place, mon casque sur les oreilles, comme d’habitude.


-On est où ? Je demande


-Dans la salle des profs, attrape un essuie près du lavabo,


Comme Oliver me l’a dit, un essuie blanc et à l’allure propre m’attend. Sans me faire prier, j’enlève tous les résidus de farines collantes sur ma peau. Il s’approche de moi et prend mes cheveux dans ses mains.


-J’ai des vêtements propres si tu veux ?


-Depuis quand tu as des affaires de rechange avec toi au lycée ? Puis surtout pourquoi mon professeur de littérature se porte volontaire pour enlever de la farine gluante des cheveux de son élève ?


-Alors pour répondre à la première question, je te répondrai en te demandant plutôt, depuis quand un élève tutoie son professeur mais sinon c’est parce qu’après ma journée de travail, je vais souvent faire du sport et je préfère ne pas y aller en chemise, il répondit tous en démêlant délicatement mes cheveux de la farine gluante.


-C’est gonflé de ta part ! C’est toi qui m’a dit de te tutoyer. Et pour la deuxième question ?


-Je te taquine, mais sinon, c’est parce que je me sens responsable de ce qu’il t’arrive au lycée et qu’aucun élève, fille, garçon, non-genré, ou peu importe son identification, ne devraient vivre ça.


-Donc ce n’est pas parce que je suis une fille et vous un homme célibataire depuis je ne sais pas combien de temps.


-Kalila, grogne-t-il


-Oh ça va, si on ne peut même plus rigoler,


-Je suis toujours ton professeur de lettres,


-Qui enlève la farine de mes cheveux avec autant de délicatesse que ferai quelqu’un avec son amant… AIE !! Non mais ça va pas ! Le réprimandé-je lorsqu’il tire d’un coup une mèche de cheveux.


-Tu parles trop et ne te fais pas de scenario, je ne fais qu’enlevais de la farine sans te faire mal !


Quelques minutes plus tard, mes cheveux sont presque à la normal, je les rattache en grande queue de cheval et en fais une tresse avec l’excédent pour pas qu’on y voit les quelques résidus encore parsemer sur mes longueurs.


-Je te laisse mes affaires devant les toilettes.

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