Fyctia
Chapitre 3,5
Pendant des heures, je laisse mes mains danser sur la page, traçant des lignes tourmentées, des formes abstraites qui capturent l'essence même de ma douleur. Chaque coup de crayon est un cri silencieux, un témoignage de ma lutte quotidienne contre les démons qui habitent mon âme.
Mais même le dessin ne parvient pas à apaiser le tumulte qui gronde en moi. Je sens le poids de mes pensées s'alourdir, écrasant mon cœur sous leur fardeau insoutenable. Je me laisse emporter par le flot de mes émotions, me perdant dans un tourbillon de désespoir et de désillusion.
Je me sens seule, isolée dans un monde qui me rejette, comme un enfant non désiré, un enfant que l’on aurait voulu avorté mais dont l’échéance a manqué. Les mots acerbes résonnent dans ma tête, un écho constant de la haine et du mépris qui m'étouffent chaque jour. Je me demande si cela vaut la peine de continuer à lutter, si je ne trouvais pas mieux la paix en partant, si je ne trouvais jamais un peu de réconfort dans ce désert de désespoir.
Les larmes coulent sur mes joues, brûlantes et amères. Je m'effondre sur mon lit, serrant mon oreiller contre moi comme si c'était ma seule ancre dans ce tumulte déchaîné. Je me laisse submerger par le torrent de mes pensées sombres, me laissant emporter par la tempête qui fait rage en moi.
Dans l'obscurité de ma chambre, je me sens comme une naufragée sur une île déserte, abandonnée à ma propre détresse. Et pour la première fois, je me demande si je ne serai jamais capable de trouver la lumière au bout du tunnel, ou si je suis condamnée à errer dans les ténèbres pour l'éternité.
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