Fyctia
Chapitre 7 :
Pdv : Oliver
Le réveil sonne, me séparant du silence matinal de ma chambre. Je grogne en étirant mes bras engourdis. Mes pensées se tournent immédiatement vers mon membre qui fait rage dès les premiers instants de la journée. Lentement, je me lève, et j'arrive à percevoir le désir qui navigue en moi, pulsant dans mes veines comme un feu ardent.
Je me dirige vers la salle de bain, mon esprit rempli d'images suggestives et de fantasmes enfiévrés. Sous la douche, l'eau chaude ruisselle sur ma peau, réveillant chaque fibre de mon être. Mes pensées sont envahies par des visions érotiques, des désirs inassouvis qui brûlent dans mon ventre.
Après avoir passé plus d'une demi-heure dans la douche pour des raisons évidentes. Je m'habille rapidement, sentant encore l'effet de ma branlette matinale monter en moi à chaque mouvement de mes mains. Chaque geste est empreint de sensualité, chaque vêtement est choisi pour mettre en valeur mes atouts. Je me regarde dans le miroir, admirant mon reflet avec une satisfaction palpable.
Le trajet jusqu'ay lycée est morne et monotone, chaque minute s'étirant comme une éternité. Ma moto est au garage, alors ma seule possibilité est le bus. Et ce n'est pas que je n'aime pas les gens, mais c'est que je ne les aime pas...
En entrant dans l'établissement, je suis accueilli par le tumulte habituel des élèves qui se précipitent dans les couloirs. Les filles portent toutes leur jupe d’uniforme, rien de mieux pour un homme de les côtoyer à longueur de journée. It’s a joke ! N’attrapez pas ma veste !
Je me sens soudain étranger à cet environnement, comme si j'étais en décalage avec le monde qui m'entoure. Je n'ai jamais fait partie de ces enfants de bourge qui ont tout ce qu'ils veulent en claquant des doigts. J’étais celui qui devais attendre patiemment que ses parents économisent assez pour que je puisse avoir ce que je désirais.
Les heures passent lentement, chaque minute semblant s'étirer comme du chewing-gum. Waouh, je dois être tellement fatigué pour dire tel conneries.
Les cours se succèdent, mais j'ai du mal à me concentrer. Mon esprit est d'ailleurs hanté par des pensées sombres et des soucis qui refusent de me quitter.
Enfin, c'est l'heure de ma dernière heure de classe de la journée. Je me dirige vers la salle 23 du bâtiment G, mon cœur lourd de résignation. En entrant dans la salle de classe, je suis frappé par le calme qui règne. Les élèves sont déjà installés, certains discutent entre eux, d'autres plongés dans leurs pensées. Mon regard balaye la salle, et s'arrête sur Kalila, elle gribouille dans son vieux carnet, puis Maxime et Ava. Je ne sais pas comment je fais pour ne pas craquer et déformer le petit visage de gosse de riche.
Je distribue les copies corrigées du devoir maison, mon regard croise celui de Kalila, elle me rend sa copie sans jamais détourner le regard. J’avais accepté de lui donner plus de temps après ce qui s’est passé au parc l’autre jour. Mais je remarque immédiatement les dessins sombres qui ornent le bord de la page, les mots écrits en lettres noires comme la nuit. Une étrange sensation m'envahit alors que j'examine les créations de mon élève, une combinaison de beauté et de tristesse qui me touche au plus profond de mon âme.
— C'est la copie de ton DM ? Je demande naïvement à Kalila, tout en parcourant du bout de mes doigts le papier.
Elle me regarde brièvement, un mélange de méfiance et de curiosité dans son regard. Elle regarde la copie, ses yeux se posant sur les dessins et les mots qui l'entourent.
— Oui, répond-elle simplement, ses mots empreints d'une émotion que je ne peux pas déchiffrer.
- Pense la prochaine fois à éviter de dessiner sur les feuilles.
- Ah oui désolé, j’ai du me tromper de copies hier soir…
Je retourne à mon bureau, me concentrant sur la leçon du jour. Mais mes pensées sont d'ailleurs obsédées par les dessins et les mots de Kalila. Je me demande ce qui se cache derrière ce masque de froideur, quelle douleur elle dissimule derrière son apparente indifférence. Sans attendre plus longtemps, j’interromps les bavardages et reprends le cours. Celui-ci se déroule sans incident, mais je ne peux m'empêcher de me demander ce qui se passe dans l'esprit de ma chère élève, elle, qui est constamment dans la lune.
La sonnerie retentit, tous mes élèves se précipitent vers la sortie. Je range mes affaires, puis ramasse les feuilles volante, évidement je tombe sur celle que je ne voulais pas voir pour le moment.
Dans les replis nocturnes d’une âme en peine,
L'ombre des démons, aux yeux sans lumière,
Emprisonne mon cœur, alourdissant ma chair.
Les nuits sont des abîmes, sombres et muettes,
Où le viol, tel un serpent, s'infiltre et s’inquiète.
Ses griffes invisibles, marques d’un mal ancien,
Laissent des traces sombres sur un chemin incertain.
Les jours sont des prisons, les heures des fardeaux,
Où chaque instant se pare d’un manteau de noirceur.
Cherchant une lueur, une étoile dans la nuit,
Je trace des vers sombres, écho de mon ennui.
Ainsi, dans l’ombre, j’écris ma souffrance,
Espérant qu’un jour, viendra la délivrance.
— Oh mon Dieu... Ce qu'elle a écrit est magnifique, mais qu’est-ce que c’est putain de dépressif.
Le poème et les dessins de Kalila me touchent profondément. Je ne sais pas comment décrire ce que je ressens, mais tout ce que je sais, c’est que je me sens submergé par une vague d'émotions.
Même si je n’y connais rien dans le domaine de l’art, je suis capable de remarquer qu’elle a un sacré talent. Je ne suis pas assez con pour ne pas apercevoir cette profonde tristesse sur ces dessins, comme si elle exprimait la douleur qu'elle a subie à travers. Je me rue dans la cour, je la cherche de rapide coup d’œil, puis l’interpelle.
— Kalila, je peux te parler un instant ?
Elle hésite un moment, puis acquiesce. Nous nous dirigeons vers mon bureau. Je prends une profonde inspiration, me préparant mentalement à la conversation qui va suivre. On en a déjà parler, mais là, je ne perçois qu’un appel à l’aide…
— Je voulais te dire que... ton poème et tes dessins sont vraiment remarquables. Tu as un talent incroyable pour exprimer tes émotions à travers ton art, lui dis-je pour arriver au sujet que je voudrais aborder, mais tout en étant sincère.
Kalila me regarde, ses yeux expriment une étrange combinaison de gratitude et de tristesse.
— Merci, murmure-t-elle tendrement. Je suis vraiment désolé, j’ai dû me tromper, encore, en faisant les exercices tout à l’heure.
Je sens qu'elle hésite à en dire plus, mais je ne veux pas la presser, elle m’a déjà beaucoup parlé. Je veux simplement lui montrer que je suis là, peu importe ce qu'elle traverse.
— Si jamais tu as besoin de parler, je suis toujours là, lui confié-je simplement.
Elle me regarde, ses yeux brillant d'une lueur de reconnaissance. Elle doit vraiment me considérer comme un forceur…
— Merci, murmure-t-elle à nouveau.
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