Clara Soudy Love Dies Last Chapitre 2 : Seule

Chapitre 2 : Seule

– En Terminale A avec Monsieur Miller, nous avons, Kalila Foster, Ava Hernandez, Maxime Johnson, Éloïse Delacroix…, énumère le directeur dans son vieux micro


Mon harcèlement au lycée n’est un secret pour personne. Certains ont pitiés de moi, d’autres s’en fiche complètement. Tout le monde sait qui est aux commandes, tout le monde sait que Maxime est mon bourreau, tout le monde sait, mais personne n’agit.


Après que toutes les personnes de ma classe soit appelées, Monsieur Miller nous conduit dans les bâtiments aux murs immaculés , puis il nous fait entrer dans la salle qui nous a été attribuée. Je prends place à une table qui se trouve au fond. Les regards des autres élèves semblent peser sur mes épaules comme des poids invisibles, car malgré moi, mon corps tremble comme une feuille.


– Bah alors, comme on se retrouve ! J’espère que tu as bien profité de tes vacances. C’était une bonne idée de supprimer tous tes comptes, mais maintenant, on peut reprendre là où on s’est arrêtés avant les vacances, me murmure Maxime à l’oreille comme si de rien n’était.


Même s’il a chuchoté, personne n'en a perdu une miette. Les chuchotements et les regards en coin s'intensifient, mais ne me sont pas étrangers. C’est triste à dire, mais bon. Je m'efforce de paraître indifférente, mais à l'intérieur, je sens le poids de mon cœur se comprimer la poitrine.

À côté de Maxime, Ava, une véritable peste, me lance un regard moqueur. Monsieur Miller étale ses affaires, son regard scrutateur balayant la classe. Son expression impassible ne laisse rien transparaître de ses pensées. Il est plutôt jeune, je lui donnerai la vingtaine.


Le cours commence, mais je peine à me concentrer. Chaque bruit et chaque mouvement, sont amplifiés dans ma tête. Je me sens comme une proie traquée, attendant une attaque imminente.

Monsieur Miller se tient devant nous, une silhouette élégante et imposante à la fois. Ses cheveux bruns soigneusement coiffée encadrent son visage, mettant en valeur des yeux d'un bleu profond, scrutateurs et pénétrants qui ne font que renforcer son sex-appeal. Son regard est empreint d'une intensité qui semble sonder les âmes, mais aussi d'une douceur réconfortante qui invite à la confiance.


Sa chemise blanche comprime ses bras visiblement trop imposants. Chaque geste est mesuré, chaque mot est articulé avec précision, il semble d’une assurance et d’une tranquille qui inspire le respect et l’envie.


Malgré son apparence sérieuse et professionnelle, il émane de lui une aura chaleureuse et bienveillante, comme si derrière sa façade de professeur strict se cachait un homme sensible et attentionné. Il dégage un certain mystère, comme s'il avait vécu des expériences qui l'avaient façonné d'une manière unique.


À un moment donné, je sens le regard insistant d’un garçon dont je ne reconnais pas la tête. Je lève les yeux vers lui, le questionnant silencieusement. Il détourne rapidement le regard, comme pris en flagrant délit.


– Bonjour à tous, commence-t-il d'une voix calme, mais ferme. Je suis Monsieur Miller, votre professeur de littérature anglaise pour cette année. Avant de commencer, je voudrais vous rappeler quelques règles importantes.


Il parcourt la salle du regard, s'assurant que chacun écoute attentivement. Certains élèves semblent captivés, d'autres un peu moins.


– Premièrement, le respect est primordial dans cette classe. Respectez-vous les uns les autres, ainsi que les opinions de chacun, même si vous n'êtes pas d'accord.


Un murmure d'approbation, venant d’un groupe de fille, parcourt la salle, mais certains élèves semblent déjà soulés.


– Deuxièmement, je m'attends à ce que vous soyez ponctuels et assidus. Les retards répétés ne seront pas tolérés, ajoute-t-il avec un regard appuyé vers Maxime, qui roule des yeux en réponse.


Se connaisse-t-il ? Aucune idée…


– Enfin, je vous encourage à poser des questions et à participer activement en classe.


Monsieur Miller observe la classe avec un léger sourire avant de reprendre la parole, ses yeux parcourant les visages peu enthousiastes de ses élèves. Comme si les traits de son physique ne compensait pas assez sa manière de parler, qui est bien trop conventionnel à mon goût.


– Ça, c'est ce que je dirai en gros si vous étiez des jeunes matures et intelligentes. Mais vu vos têtes, je ne vais pas prendre le risque.


J’ai visiblement parlé trop vite. Il adresse un clin d'œil complice à quelques élèves qui esquissent des sourires amusés, puis ajoute d'un ton plus léger :


– Alors, en d'autres mots : posez des questions si vous êtes paumés et arrêtez de dormir en classe plutôt que chez vous, sinon ça va être long et désagréable pour tout le monde, compris ?


Il laisse un moment de silence, laissant ses paroles résonner dans la salle. Puis, changeant de ton, il poursuit :


– Maintenant, passons aux choses plus plaisantes. J'ai préparé un calendrier des sorties et des événements à ne pas manquer cette année. Je n’en ai qu’une à vous partager qui est prévue dans quelques semaines, où nous irons en centre-ville pour un projet en sociologie, avec votre prof de SES. Et pour les autres, vous devriez voir avec vos autres professeurs, parce que je n'en ai aucune idée de comment marchent leurs sorties.


Des rires se font entendre ainsi que des murmures d'excitation parmi les élèves, certains échangeant des regards enthousiastes.


— Et n'oubliez pas, le respect et la discipline seront de mise lors de ces sorties.


Il jette un dernier regard circulaire à la classe, puis sourit.


— Je pense que nous allons passer une excellente année ensemble.


La cloche retentit, mettant fin à ce supplice momentané. Je rassemble mes affaires, essayant de masquer mon soulagement. Mais au fond de moi, je sais que la bataille ne fait que commencer


Après cette première journée de cours, je rentre chez moi, épuisée et le cœur lourd. Les paroles de monsieur Miller résonnent encore dans ma tête, mêlées aux regards accusateurs et moqueurs des autres élèves. Je me sens comme une cible vivante, constamment sous le feu des railleries et des jugements.


À la maison, l'atmosphère n'est guère plus réconfortante.


— Je suis rentrée, crié-je en jetant mon sac sur le banc de l’entrée et en enlevant mes chaussures.


Ma mère, absorbée par ses propres problèmes, me jette à peine un regard distrait lorsque je franchis la porte. Mon beau père, quant à lui, me fixe d’un sombre regard.


Je m'enferme dans ma chambre, refuge solitaire au milieu du chaos qui règne dans ma vie. Assise à mon bureau, je laisse mes pensées vagabonder, cherchant désespérément un moyen de m'échapper de ce cauchemar quotidien.

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