Fyctia

Oli,

Ce sont des vérités que je pensais connaître, des certitudes que j'avais érigées en remparts solides autour de mon cœur.

J'ai cru que tes yeux étaient le miroir de mon bonheur, que ton sourire était l'arc-en-ciel après la tempête, mais je me suis trompée.

Tu n'es pas celui que je croyais, mais celui qui a perpétué la semence de ma douleur dans mon jardin d'illusions, celui qui a transformé mes rêves en cauchemars silencieux.

Les mots que tu m'as offerts étaient des épines déguisées en roses, des promesses murmurées dans le vent, emportées avant même d'avoir eu le temps de fleurir.

Chaque « je t'aime » résonne maintenant comme un écho creux, un souvenir d'une époque où je croyais en nous.

Tes silences ont été les murs froids d'une prison émotionnelle, où mes sentiments se sont heurtés aux barreaux invisibles de tes démons.

J'aurais voulu être celle qui guérissait tes blessures, qui pansait tes cicatrices invisibles avec des mots tendres et des gestes doux.

J'aurais voulu être ta lumière dans l'obscurité, celle qui te rappelle que tu es aimé, que tu es digne d'amour.

Mais au lieu de cela, j'ai été celle qui te rappelais de mauvais souvenirs, celle qui s'égare dans les ombres, cherchant désespérément un signe de vie dans le désert de ton cœur.

J’aurais aimé que tu sois cette même personne. Telle que moi, j’aurais voulu l’être pour toi.

Je voulais croire que nous pourrions surmonter les tempêtes, que nos différences seraient des ponts plutôt que des abîmes infranchissables.

Je rêvais de notre futur possible, de ces matins auxquels nos sourires se mêleraient comme les couleurs d'un lever de soleil. Mais les rêves se sont effondrés comme des châteaux de sable, emportés par les vagues de la réalité inévitable.

Il y a des semaines, tu as été le tremblement de terre qui a secoué les fondations de mon être, faisant craquer chaque mur que j'avais érigé pour me protéger.

Les fissures dans mon cœur ne portaient pas tous ton nom, cependant maintenant, j’en ai la forte impression. Chaque larme versée est une tentative vaine de noyer la douleur que tu as laissée derrière toi.

Et pourtant, malgré la douleur, malgré les nuits sans sommeil à rejouer nos souvenirs comme des films brûlants, il y a toujours une étincelle d'espoir, un rêve fragile que je refuse d'abandonner.

Néanmoins, malgré tout, je ne peux pas regretter chaque moment passé à tes côtés. Il y avait des instants de bonheur, des moments où le temps semblait suspendu dans une bulle fragile. Il y avait des éclats de ton rire, des caresses fugaces qui promettaient bien plus que des mots.

Ces souvenirs sont des pierres précieuses dans le jardin de ma mémoire, des morceaux de toi que je chérie précieusement, même si tu n'es plus là.

J’aimerai te dire que je te libère de mes rêves inachevés, de nos promesses brisées. Alors trouve ce que nous n'avons pas pu trouver ensemble il y a quelques mois : une paix intérieure, un amour sincère, un chemin où chaque pas te mène vers la véritable joie.

Je te souhaite le bonheur que tu mérites, même si cela signifie que nos chemins doivent se séparer pour toujours.

Aujourd'hui, je suis là au bord de ce qui aurait pu exister, à regarder en arrière avec des yeux remplis de larmes et un cœur lourd de regrets.

Mais je ne veux pas rester prisonnière de ces regrets, de ces « et si » qui hantent mes pensées.

Il est temps pour moi de ramasser les morceaux éparpillés de mon cœur, de guérir chaque blessure avec le baume de l'amour-propre et de la résilience.

Je te connais, et même si je t’aime encore, je pense que notre chance est passée. Comme tu l’as dit, notre temps est écoulé et que je dois passer outre mes sentiments, les affronter.

J’ai bien compris tes réticences et je ne me sens pas capable de vivre sans toi.

Tu m’as quitté il y a deux jours et aujourd'hui, c’est moi qui vous quitte tous.

Adieu à toi, celui qui fut à la fois mon étoile du matin et ma nuit la plus sombre. Je te souhaite de trouver ta lumière, comme j'ai trouvé la mienne, dans l'acceptation de ce qui a été et l'espoir de ce qui sera.

Avec amour et libération,

Kalila