Roxy427 Livre et Chocolat Chapitre 1 - Stella

Chapitre 1 - Stella

Comme chaque matin, je me réveille avec le sourire. J'ai décidé de toujours commencer la journée de bonne humeur. A quoi ça sert de faire la gueule alors qu'on vient à peine de se réveiller  ? Je ne suis pas à plaindre. J'ai un super appartement juste au-dessus de ma boutique, une famille que j'adore, des amis géniaux avec qui je passe de bons moments, un gros matou qui passe son temps à ronronner et me faire des câlins...et je suis en vie.

Il y a encore quelques temps, je n'aurais jamais pensé à être reconnaissante pour une chose aussi banale. C'est vrai, on n'y fait pas forcément attention quand on n'y pense pas. Être en vie est quelque-chose de naturel pour la plupart des gens. C'est normal. Mais quand on a frôlé la mort comme moi, je peux vous dire qu'on est content d'y avoir échappé.

Alors, bien sûr, on finira tous par disparaître, mais je suis contente qu'on m'ait laissé la possibilité de rester encore un peu parmi les vivants.

Je me lève donc, prête à croquer cette vie à pleines dents, et file sous la douche. Comme toujours, je chante – faux – au son de la radio.

J'avoue que j'avais un peu de mal à rester longtemps sous le jet d'eau, au début. Ce n'était pas évident de constater les dégâts que le cancer avait laissé sur moi. Il m'avait fallu du temps avant d'accepter ce nouveau corps. Le crâne rasé à cause de la chimio, ça ne m'avait pas trop dérangé. Pendant cette période, j'avais pu m'amuser avec différent style de perruque. Une nouvelle tête tous les jours. Je crois que mes parents n'avaient pas trop adhéré à la bleue électrique, mais bon... Nan, le plus contraignant, c'était ce qui avait découlé de l'opération.

C'est difficile pour beaucoup de femmes de vivre avec un sein en moins après un cancer, voire les deux. Une poitrine, c'est un peu ce qui fait de nous des femmes. Alors nous l'enlever... Je suis moi aussi passé par cette phase. C'est dur, et je me suis bien sûr sentie mal un moment. J'ai eu l'impression qu'on m'avait enlevé une partie de moi ce qui, effectivement, était un peu le cas. Mais c'est comme si on m'avait prit un morceau de mon identité. Ça n'a pas été facile.

Heureusement, j'ai eu la chance d'être soutenue par les gens que j'aime, aussi bien pendant la phase de chimio qu'après mon opération. Et puis j'ai pu participer à des groupes de soutiens. Entendre le témoignage d'autres femmes qui ont vécu la même chose que moi m'a beaucoup aidée. C'est vrai qu'on se sent moins seule.

Aujourd'hui, prêt de huit mois après l'opération, je suis plus à l'aise avec mon nouveau corps. Je n'en suis pas encore au point de dire que je l'aime, mais j'apprends à l'apprécier un peu plus chaque jour. J'ai peut-être perdu quelque-chose à cause de ce foutu cancer, mais j'ai gagner une seconde vie. C'est aussi pour ça que je veux toujours être de bonne humeur quand je me réveille. Sourire malgré l'épreuve, ça aide.

En ressortant de la salle de bain, je pars me préparer pour aller à la boutique.

J'ai vraiment de la chance d'habiter juste au-dessus. C'est un véritable bonheur de ne pas avoir à prendre la voiture ou les transports en commun.

Juste avant de descendre, je fais une petite caresse à Pépite, mon gros patapouf. Il ne daigne même pas ouvrir les yeux et se contente de s'étirer, avec de se rouler à nouveau en boule sur le couvre-lit.

Si la réincarnation existe, j'espère que je me retrouverai dans le corps d'un chat. Passer son temps à dormir, manger et jouer, ça c'est la belle vie !


La chocolaterie donne sur une rue passante. Dès que je l'ai vue, j'ai su que c'était là que je devais m'installer. Il y a d'autres petites commerces aux alentours, ce qui attire du monde. Le mieux, c'est à la St-Valentin ou à Noël. Les gens achètent des chocolat par dizaine. On bosse comme des dingues avec Emily, ma collègue – et accessoirement ma meilleure amie – mais ça vaut le coup. Il n'y a pas plus grande satisfaction pour moi qu'un client qui repart avec le sourire et qui revient parce qu'il a aimé ce qu'il a acheté.

Mais ce qu'il y a de mieux concernant l'emplacement de la boutique, c'est la vue que j'ai en face de moi. La vitrine donne directement sur la librairie d'en face. Plus précisément sur son propriétaire  : Lewis.

Ça ne fait pas longtemps qu'il s'est installé là. La première fois que je l'ai vu, c'était quelques semaines après mon opération. Il a reprit la boutique à l'ancien propriétaire entre-temps, quand j'avais dû m'arrêter pour me reposer.

Je n'avais jamais vu un mec aussi canon de ma vie. Avec ses cheveux bruns en bataille, sa barbe de trois jours, son corps d'athlètes et ses tatouages, il me faisait penser à ces gars qu'on voit sur les couvertures des romans. Un véritable bonbon à croquer.

-Fais gaffe, tu baves encore sur la vitrine, me dit Emily en passant derrière moi.

-N'importe quoi, dis-je en riant.

-Oh, que si. T'attends quoi pour aller lui parler  ?

-Je tâte le terrain.

En effet, si le beau Lewis me rendait toute chose rien qu'en le voyant, il était aussi très renfermé sur lui-même. Et ma première rencontre avec lui n'avait pas été très concluante. Cela dit, je ne désespérais pas de faire tomber ses barrières.

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4 commentaires

Célinha

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Il y a 4 ans

Tous ce que j'aime. Le chocolat, les livres et surtout voir la vie du bon côté. 😁

Sabrina A. Jia

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Il y a 4 ans

j'aime bien sa joie de vivre

Sonyawriter

-

Il y a 4 ans

J'aime beaucoup ce premier chapitre. J'espère qu'elle va réussir à conquérir le beau Lewis !
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