Fyctia
1 - 1re Lettre de l’avent
8 novembre
COPINE,
J’entame la rédaction de cette lettre avec déjà plus d’une semaine de retard. Tu sais comme chaque année que je ne partirai pas début décembre sans te laisser ces vingt-quatre lettres sur le bar de ta cuisine, maintenant que tu as pris l’habitude de me déchiffrer, moi et ma calligraphie illisible.
La quantité de travail, les vacances et mon emploi du temps veulent, en général, que j’attaque leur écriture les premiers jours de novembre, avec l’arrivée du froid. Tu as remarqué comme il a fait beau en octobre ?! C’est – sans doute ! – la raison qui fait que j’ai oublié de m’y prendre plus tôt cette année. Ces derniers jours encore, je me suis laissé surprendre par la température alors que je rentrais d’Écosse. Je ne te raconte pas le choc en descendant de l’avion. Je portais mon manteau chaud, celui rembourré pour l’automne, l’écharpe fine autour du cou et la casquette en laine sur la tête. Prêt à suffoquer ! Je ne m’attendais pas à ce que la température soit si clémente ce dernier mois…
Mais aujourd’hui, il fait froid ! (Et j’espère qu’au moment où tu liras cette lettre, tu seras enfouie bien au chaud sous ton plaid à capuche dalmatien, portant ton pull de Noël sur les épaules, avec ton café bien chaud.) Allez ! Les vacances d’hiver approchent ! Et avec elles, la fameuse obligation que je me suis fixée de t’offrir un calendrier de l’avent épistolaire. Tadaaa ! (Quelle surprise, n’est-ce pas ? Oui, je sais, je me dépasse chaque année.)
J’ai hâte que tu viennes visiter ma maison d’enfance. Il n’y a pas de statues grecques dans le jardin, la pelouse n’est ni très verte ni taillée de près, un chemin de dallage hexagonal en terre cuite ne fait pas un petit huit devant un parterre d’hortensias : tout ça, c’est le jardin de mes grands-parents, avec leurs rosiers et l’étendoir blanc qui ressemble vaguement à une toile d’araignée, avec ses cordes en nylon. Quant au jardin actuel de mes parents, je te laisse la surprise de le découvrir lorsque tu viendras. Je ne doute pas qu’ils te montreront toutes les photos compromettantes histoire de bien me mettre la teuhon…
J’ai hâte malgré tout. Ta proposition de passer une journée dans leur maison au moment des fêtes me fait un bel effet au cœur, sache que tu portes dans tes mains un oisillon et que tu lui réchauffes les ailes. Mais trêve de faiblesses ! Ces inepties sont là pour te faire bondir de ton siège – ne mens pas, je sais que ça marche ! Ton voisin du dessus vient de t’entendre protester depuis l’étage !
À l’école tout se passe bien. Le petit Léonard est adorable, même s’il dort mal en ce moment. Le pauvre me parle de cauchemars. Je ne me souvenais plus à quel point l’enfance pouvait être agitée durant la nuit et comme les inquiétudes et les troubles transparaissaient dans nos songes. Les mauvais rêves étaient beaucoup plus nombreux lorsque je dormais dans mon grand lit d’enfant. Travailler en tant qu’accompagnant en élémentaire me rappelle tous ces fragments que je croyais avoir oubliés et qui semblent revenir d’un autre temps.
Du reste, j’ai pu avancer dans la relecture de mon article qui doit résumer ma thèse, et le peaufiner : j’approche de la fin ! Moi qui pensais m’être débarrassé du plus gros en rendant le papier en août, me voilà obligé de trouver un moyen de le condenser sans le charcuter… Mais pourquoi te parler de travail ? Pour toi, c’est déjà le 1er décembre ! On est dimanche. Et il ne reste que trois semaines avant les vacances. Pense à cela.
Je t’embrasse et pense fort à toi,
TON POTE DU MONDE
3 commentaires
Astrid.D
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Il y a 13 jours
Hrod
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Il y a 12 jours
Hrod
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Il y a 14 jours