Alsid Kaluende L'étudiant Chinois Résultats (2)

Résultats (2)

Enculés de Chinois, pensa Joe. Sa commande aurait dû arriver depuis deux semaines déjà. Il ouvrit un nouvel onglet et se rua sur Alibaba.com. Il trouva la page de commande et lança le chat pour discuter avec son fournisseur. Après quelques secondes d’attente, “Sharon”, l’agent qui ne s’appelait définitivement pas Sharon, se connecta. Et après quelques va-et-vient électroniques, Joe n’en savait toujours pas plus sur son colis. Sharon était en train de le faire tourner en bourrique. Peut-être n'avaient-ils pas envoyé le colis. Peut-être n’allaient-ils jamais l’envoyer. C’était le risque de bosser avec des produits illégaux et avec les Chinois. Sharon finit par lui envoyer un numéro de téléphone, alors avec ses crédits Skype, il appela. Après cinq sonneries quelqu’un décrocha, mais c’était un système vocal électronique en chinois qui ne proposait pas d’option en anglais.


— Putain ! rugit-il


Il jeta son casque sur son bureau et alla chercher Wen, son colocataire qui habitait la chambre juste en face.


— Hey ! Wen, t’es occupé ?


— Non, répondit le jeune homme à travers la porte.


— Tu peux me rendre service et parler à mes fournisseurs ? Ils ne parlent pas anglais.


— Oui, d’accord. La porte s’ouvrit et il apparut sur le pas de la porte. Wen était maigre comme un clou. Il portait un jean et une chemise à manches longues d’une coupe assez singulière très large en bas avec les manches très serrées. Il remit ses lunettes sur son front sous sa tignasse noire. Wen s’assit au bureau, clairement dérangé par le cendrier plein de pétards écrasés et le bol de nouilles instantanées froides et laissée à l’abandon, manifestement depuis plusieurs heures. Après quelques touches sur le clavier, Wen put finalement discuter avec une personne à l’autre bout du monde, à l’autre bout du fil.


— Elle dit que tu n’as pas payé les frais de livraisons. Donc ils n’ont rien envoyé.


— Quoi ?! Putain, ça va mettre des semaines à arriver. Les Serbes vont me tuer. Son téléphone, le “vrai” se mit à sonner. Putain ! Maintenant c’est ma mère, quelle journée de merde.


— Dis-leur que je leur verse leur thune par Western Union aujourd’hui même.


Joe souffla un grand coup et glissa son doigt sur l’écran pour décrocher.


— Alors t’as eu tes points ? Demanda sa mère


— Non pas encore.


— Tu crois que ça a été cette fois ? Demanda-t-elle


— Oui, je crois… on verra, dit-il.


— Quand est-ce que tu vas te prendre en main ? Tout le monde avance sauf toi. Tu sais papa et moi on ne sera pas là pour toujours et on s’inquiète pour toi. Tu files vraiment un mauvais coton.


Joe ne dit rien et elle poursuivit.


— Elle en dit quoi Géraldine ? Hein ? Tu crois qu’elle va rester avec un fainéant, une fille brillante comme ça. Elle m’a parlé de l’appartement. Tu es un adulte maintenant, tu n’es plus un ado quand même.


— Écoute maman je gagne ma vie, et suis mes cours et je suis sûr que j’ai réussi mes examens. Il serait temps que vous me fassiez confiance.


— Tu gagnes ta vie, les mafieux aussi ils gagnent leur vie. Et ils finissent morts ou en prison. Je ne sais pas exactement ce que tu fais mais c’est clair que ce n’est pas tout net.


— Maman, s’il te plait. Je suis occupé.


— Oui. Je me demande bien à quoi, à étudier certainement. Elle raccrocha.

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6 commentaires

LUCAS

-

Il y a 7 jours

😍

Patrick de Tomas

-

Il y a 9 jours

Une situation intenable pour Joe. A suivre...
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