Athen.Krios La note sévère Chapitre 2 : Raphaël

Chapitre 2 : Raphaël

Raphaël était debout derrière le comptoir, ses mains posées sur le dessus du bar. Il contemplait les derniers clients de la soirée s'en aller, mettant fin à un service de plus pour son restaurant.


C'était une jolie affaire, qu'il avait eu tant de plaisir à construire et à gérer. Chaque jour, Raphaël se réveillait avec espoir et enthousiasme, rempli de gratitude envers les personnes qui venaient manger et profiter de ce qu'il avait créé. Après tout, peu de chef pouvait se vanter de posséder à trente-six ans, deux étoiles au guide Michelin.


Raphaël verrouilla la porte du restaurant et regarda autour de lui. Il était content de sa soirée. Les clients avaient été satisfaits comme toujours, et le niveau de service était aussi élevé que jamais. Il jeta un coup d'œil à l'horloge murale. La nuit était tombée sur la capitale. Bientôt, tout le monde serait endormi, et il pourrait savourer un peu de calme et de sérénité.


Mais juste à ce moment-là, quelque chose attira son attention. Une silhouette se tenait debout devant la porte du restaurant, et elle semblait attendre quelque chose. Raphaël fronça les sourcils. Il ne connaissait pas cette personne, et elle ne ressemblait pas à l'un des habitués du restaurant. Qui pouvait bien être cet étranger ?


Raphaël s'approcha de la personne et remarqua immédiatement que c'était une femme. Elle semblait avoir à peu près le même âge que lui, bien qu'elle fût habillée différemment : elle portait une longue robe blanche, dissimulée derrière un blason noir. Raphaël remarqua tout de suite l’élégance de cette femme.


— Bonsoir, puis-je vous aider ? demanda-t-il poliment.


La femme lui sourit doucement et répondit :


— Bonsoir Raphaël ! Je suis venue pour vous parler d’une affaire urgente qui vous concerne directement…


Raphaël fut surpris par la manière dont elle connaissait son nom alors qu’ils ne s’étaient jamais vus auparavant. Les gens qui le connaissaient en tant que grand chef cuisinier ne s’adressaient jamais à lui de la sorte. Mais il se reprit rapidement et invita la femme à entrer dans le restaurant pour discuter plus en détail de ce qu’elle avait à dire.


Une fois à l’intérieur, elle se présenta comme étant Nathalie Nganou, une ancienne amie de la famille de Raphaël.


— Je suis désolé de vous déranger si tard. Je ne pouvais pas venir trop tôt. Personne ne doit entendre ce que je vais vous dire. Vous ne devez en parler à personne.


Raphaël hocha de la tête pour lui répondre. Il n'avait jamais vu un visage aussi sérieux. Elle s'était assise au bar, à côté de lui, et avait croisé ses mains sur le devant de sa robe. Il sentait qu'elle allait lui annoncer quelque chose, mais il ne savait pas quoi et commençait à avoir très peur.


— Il y a beaucoup de choses dont nous devons parler, dit-elle finalement. Elle s'arrêta un moment, comme si elle cherchait les mots qui pourraient expliquer ce qu'elle avait à dire.


Raphaël entendit sa respiration, elle semblait hésiter et cela lui fit encore plus peur. Qu'est-ce qu'elle allait lui annoncer ? Il ne savait pas si c'était une bonne ou une mauvaise nouvelle et attendit que la femme continue.


La femme prit une grande inspiration avant de parler :


— Je ne suis pas autorisé à parler de ça mais votre père comptait beaucoup pour moi. J’ai promis de veiller sur vous à sa mort.


La femme marqua une pause avant de continuer.


— Votre restaurant devrait avoir sa troisième étoile.


— C’est merveilleux. S’exclamât-il.


— Oui enfin pas vraiment. Il y a un « mais ». Ce matin une critique est tombé vous concernant, concernant votre restaurant. Une très mauvaise critique. Il y a dedans une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne est que vous ne devriez pas en tenir compte. Ses critiques sont toujours négatives, vous ne pouvez rien vous reprocher.


Raphaël sentit son coeur se serrer et sa gorge se nouer. Jamais il n'aurait pensé que cette nouvelle le frapperait autant. Il ferma les yeux et prit une profonde inspiration pour essayer de se calmer.


— Et la mauvaise ?


— Ils ne devraient pas en tenir compte mais si jamais… ils le font… votre troisième étoile pourrait vous échappez, voir… vous pourriez même en perdre une.


Raphaël ferma les yeux et souffla un grand coup.


— Je suis désolée, dit la femme doucement, je sais que c'est difficile.


Raphaël hocha la tête en signe d’acquiescement avant de se lever et se diriger vers la fenêtre. Il regarda au-dehors sans dire un mot.


Après un long silence, la femme reprit :


— Je vais vous laisser. Reposez-vous bien, laisser les choses se faire. Continuer votre travail au meilleur de vos performances afin de dementir cette critique hypocrite.


Raphaël fit volte face.


— Hypocrite ? Quel est son nom ?


— Deauclaire. Personne ne connaît son visage. Une lâche, voilà ce qu’elle est. Une arriviste qui se cache derrière le nom de son journal pour détruire le nom des plus grands chefs.


Elle s’avança et posa sa main sur l’épaule de Raphaël.


— Je suis sincèrement désolé.

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3 commentaires

Margo H

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Il y a 2 ans

Bien cousue la suite... Cette femme est tombée d ou ? On sent l intrigue ... Qui était elle pour don père ?
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