Fyctia
Chapitre 21 : Dorion Crowe 3/3
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Oriana
Je me réveille lentement, la chaleur du soleil me caressant la peau, le bruit des vagues dans mes oreilles, mais quelque chose ne va pas. L’air semble plus lourd, comme si quelque chose avait changé, comme si le monde autour de moi était soudainement plus froid.
Je cligne des yeux, cherchant Dorian, mais il n'est pas là. Mon cœur rate un battement. Il y a quelque chose dans le silence de la plage, un vide que je n'arrive pas à identifier. J'appelle son nom, à voix basse, d’abord, puis un peu plus fort, mais aucune réponse.
Je me redresse, mes cheveux en bataille tombant autour de mon visage, et je balaie les environs du regard. Mon cœur commence à s'emballer, la panique m’envahit. Je me lève précipitamment, cherchant des indices, une trace de lui. La plage est déserte, et Dorian est introuvable.
Puis je le vois.
Il est là, au sol, son corps allongé sur le sable. Mon estomac se serre. J’ai l’impression que le sol se dérobe sous mes pieds. Une douleur sourde, comme un coup de poignard, me traverse le torse. Je m’approche de lui, mes jambes faibles, mes pas précipités.
Je tombe à genoux près de lui, le souffle court, mes mains tremblantes allant à sa rencontre. Son visage est pâle, trop pâle, et ses yeux sont clos. Il est froid. J’effleure sa peau, espérant que je me trompe, espérant qu’il respire encore, mais je sais que c’est trop tard.
Un cri déchire ma gorge. Un cri que je ne peux contenir. Les larmes montent en moi, aveuglant ma vision. Je secoue son épaule, désespérée, sans vraiment croire à ce que je vois. Il est mort. Il n’y a plus rien de vivant en lui.
C’est comme si le monde s’était arrêté autour de moi. Le bruit des vagues, le vent, la lumière du soleil… tout devient lointain, presque irréel. Je le regarde, ce corps qui n’est plus lui. Les souvenirs de nos moments passés ensemble défilent dans ma tête, mais ils semblent trop lointains, comme un autre univers, un autre temps.
Je prends sa main dans la mienne, mais elle est froide, rigide. Le froid qui m’envahit n’est pas le sien, c’est le mien. C’est comme si une partie de moi-même s'était envolée avec lui. Le vide dans ma poitrine est insupportable, un gouffre sans fin.
J’ai du mal à respirer. Je serre ses doigts, mais il ne réagit pas. Il ne me reviendra pas. Je sais que je ne reverrai plus jamais ces yeux, ce regard intense, cet homme qui m’a fait sentir vivante, qui m’a fait croire que l’on pouvait survivre à tout, même à la douleur, même à la perte.
Je tombe en avant, ma tête contre son torse, le sable s'infiltrant dans mes cheveux. Je pleure. Les larmes dévalent mes joues, mes sanglots sont incontrôlables. C’est trop brutal, trop cruel. Pourquoi lui ? Pourquoi nous ? Je n’aurai jamais toutes les réponses. Mais il est là, immobile, et je suis seule.
Le vent me souffle au visage, mais il ne m’apporte aucun réconfort. La mer, pourtant si vaste, me paraît maintenant insignifiante. Elle n’a aucune réponse à me donner. Je serre les dents, luttant contre la douleur, contre ce sentiment de trahison que le monde m’inflige.
Je me redresse lentement, toujours en le fixant, comme pour graver son image dans ma mémoire. Peut-être que si je le regarde assez longtemps, il reviendra à la vie. Mais je sais que ce n'est qu'un fantasme. Il est parti. Et je ne pourrai jamais le ramener.
Le soleil brille encore, mais je ne le vois plus. La douleur m’envahit de plus en plus. La mer continue de rouler sur le sable, indifférente à ma souffrance.
Et moi, je suis là, seule, perdue dans un monde sans lui.
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