Mouna Les méduses ne vivent pas éternellement Chapitre 19 : Dorian Crowe

Chapitre 19 : Dorian Crowe

Chapitre 19 : Dorian Crowe


Je glisse un mot sur le lit puis je laisse la porte se refermer derrière moi.

Je monte sur la moto et préviens Scott de l'endroit où me retrouver.

Je me glisse dans la pénombre de l'entrepôt abandonné. La scène que j'ai orchestrée est prête à se jouer. À chaque pas, mon cœur bat plus vite, et une douleur sourde m'envahit, mais je suis prêt. J'ai planifié chaque détail, anticipé chaque mouvement, tout est en place pour faire tomber ce putain de réseau.

L'argent. C'est ce qu'ils veulent. Mais ils n'ont aucune idée de ce qui les attend.

Je traverse l'entrepôt, l’odeur de l’humidité et du métal rouillé me piquant les narines. J’entends des voix qui résonnent plus loin, des éclats de rire nerveux, des murmures d'hommes qui savent que la nuit leur appartient. Je serre les poings. Je sais que, dans quelques minutes, ce sera fini. Ils ne s’en rendront pas compte tout de suite, mais ce moment changera tout.

Je suis à l'entrée de la grande salle où se déroule la transaction. Là, dans l’ombre, ils m’attendent. Le boss, mais aussi tous ses hommes, le petit réseau de merde qui a ruiné la vie de tellement de gamins.

Je les vois. Le boss, un homme d'une quarantaine d’années, les yeux froids comme de l'acier. À côté de lui, il y a deux autres types, grands et musclés. Ils sont là pour faire régner l'ordre. Mais pas pour longtemps.

Je fais un signe de tête, et le boss se redresse, souriant, confiant. Il croit qu’il a gagné, qu'il va s'en sortir.

— Tu es en retard, Dorian, dit-il en s'avançant.

— Tu as l’argent ?

Il y a de l'arrogance dans sa voix, de l'assurance, mais aussi un petit tremblement que je repère immédiatement.

Je reste calme, j'attrape l’enveloppe, la jetant sur la table entre nous. Le bruit de l’argent qui tombe fait écho dans la pièce.

— Voici ton paiement, maintenant tu vas nous lâcher la grappe.

Je réponds d’une voix glaciale.

Il sourit, pensant que tout va bien se passer, qu'il va repartir avec son butin. Mais, tout à coup, les portes de l'entrepôt explosent sous l'impact d'une force inouïe. Le bruit de la déflagration résonne dans mes oreilles, et je sens un instant la panique monter en moi, mais je la chasse rapidement. C'est Scott. Il est là.

Je n'ai même pas besoin de lui donner un signal. Scott entre, armé et déterminé.

— C'est terminé, annonce-t-il, d’un ton glacé, tandis que les hommes autour de nous se mettent instinctivement sur la défensive.

Le boss essaie de faire un mouvement, comme pour attraper une arme cachée sous sa veste, mais avant qu'il ne puisse réagir, Scott s’élance vers lui, avec une rapidité fulgurante, le saisissant par le col et le projetant violemment contre un pilier métallique.

— Tu crois vraiment qu'on allait te laisser t'en sortir aussi facilement ? Grogne Scott. Il le maintient au sol, l’empêchant de bouger. Le boss essaie de se débattre, mais il est déjà trop faible face à la force de Scott.

J'ai à peine le temps de souffler avant que l’un des types à côté du boss tente de dégainer une arme. Je ne laisse pas le temps de réagir. Je fais un pas rapide en avant et, dans un mouvement fluide, je lui fracasse le bras contre le coin de la table. Il hurle de douleur, et l'arme tombe sur le sol avec un bruit métallique. Je saisis l'arme, pointant immédiatement la tête du deuxième homme.

— Tu bouges, tu meurs, dis-je d’une voix calme, mais dure.

Les hommes autour de nous sont paniqués. Ils ne savent pas quoi faire. Ils sont tous trop faibles pour lutter. Je vois l'angoisse se lire sur leurs visages. Ils savent que ça se termine ici. Leurs vies, leur réseau, tout va s'effondrer.

Je jette un regard à Scott.

— On termine ça, annonçais-je d'une voix tranchante.

Scott et moi nous déployons en parfaite synchronisation, réduisant les assaillants à néant. Les coups pleuvent, des éclats de métal, des gémissements, des corps qui tombent au sol dans une danse macabre. Je ne ressens rien, rien à part cette montée d'adrénaline qui fait battre mon cœur à un rythme effréné.

Il s’avance lentement vers moi, comme un prédateur qui sent la faiblesse de sa proie.

— Tu ne semble pas en très grande forme, Dorian. Tu as l’air d’un homme qui va bientôt crever. Ça doit être frustrant de savoir que tes jours sont comptés.

Scott, pris par surprise, se tourne vers moi.

— Qu’est-ce qu’il raconte ?

Je sens que mon corps va lâcher, qu’il faiblit mais je masque ma douleur. Mais le boss ne lâche pas mon regard. Scott le plaque au sol mais il ne ferme pas sa bouche.

— Il sait, n’est-ce pas ? La maladie... Ça ronge plus vite que ce que tu penses.

Je me tourne vers le boss, qui est toujours à terre.

— Tu pensais qu'on allait simplement te donner l'argent ?

Je ricane froidement.

— Tu t'es fait avoir, mon pote. Parce que tu as oublié une chose.

Je fais un signe de tête vers la porte, où une silhouette se profile dans l’obscurité. Des policiers. En masse.

— Tu es et tu resteras toujours un sale pédophile et cette fois crois moi tu ne survivras pas en taule, dis-je avec un sourire.

— Tu pensais que tu pouvais acheter ta liberté ?

Il ouvre la bouche pour protester, mais c'est trop tard. Scott fait un dernier mouvement pour lui tordre le bras, l'immobilisant définitivement. Les sirènes résonnent de plus en plus fort. La police arrive enfin, et le boss comprend que c’est la fin.

Je m’avance vers lui et lui souffle à l’oreille :

— Tu as perdu.

Je sens un frisson glacé parcourir mon dos. Je tente de me redresser, mais mon cœur bat la chamade. L’espace se referma autour de moi.

Une toux violente. Puis une autre. Je crache du sang. Le monde autour de moi se brouille.

Je regarde Scott, mais sa silhouette commence à se dissoudre dans le flou.

— Tu... tu l’as fait, murmurais-je, avant que mes jambes ne me lâchent et que je m’effondre sur le sol froid.

Avant de sombrer, je vois les flics encercler le reste du réseau. Et je souris. J’ai tenu ma promesse.

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