Mouna Les méduses ne vivent pas éternellement Chapitre 6 : Oriana Delmar

Chapitre 6 : Oriana Delmar

Chapitre 6 : Oriana Delmar


Un enfant est une bénédiction. Je ne comprendrai jamais ceux qui font souffrir leurs enfants. C’est ce qui m’a poussé à faire le métier que j’exerce. Enfin… Que j’exerçais. Après l’incident de la dernière fois, je ne crois pas être capable d’y retourner.

La raison que j’avais trouvé à mon existence n’est plus.


Autrefois, je me levais chaque matin, le sourire aux lèvres, feignant être encore plus motivée que la veille. Je parvenais à refouler la dépression et à vivre une existence semblable à une simulation.

C'est drôle comme la vie est éphémère, un rien peut causer sa fin. Il est tellement difficile de donner la vie, tandis que la mort vient quand on s'y attend le moins. Elle peut frapper de tant de façon mais la vie n'est elle donnée que d'une seule manière.

Il est indéniable que l’être humain est incapable de vivre seul mais moi je n’ai pas le choix maintenant. J’ai perdu mon petit ami, mon boulot, ma fertilité…


J’avais cette affreuse sensation de manque.

Il me manquait quelque chose… Un sens à ma vie.

La sensation dévorante que mon destin tout tracé était égaré quelque part, à attendre que je le trouve.

Raison pour laquelle je me suis jetée dans la gueule du loup.

J’irai à la source de mon existence et je lui demanderai pourquoi je n’étais pas assez.


La nuit a été un calvaire. Toutes ces pensées m’ont dévoré. Et la présence de celui qui m’a cassé n’aide pas vraiment.

Il y a toujours cette sensation obsessionnelle au fond de moi.

Pourquoi ? C’est vrai pourquoi ferait il cela pour moi ?

Peut être qu’il veut se racheter, suggère la stupide voix dans ma tête.

Je me mets à rire comme si c’était la blague de l’année. Je ne retomberai jamais pour ce menteur. Il est incapable d’empathie. Il a certainement quelque chose à en tirer et je saurai tôt ou tard ce que cela peut être.


Je décide qu’il est temps pour lui de se lever. Si je ne dors pas alors lui ne le mérite certainement pas.

Quand je dis que cette escapade sera un enfer pour lui, ce n'est pas une blague et il va vite le comprendre.

Je tire dans un mouvement sec la couverture à moi et me lève. Tout en chantonnant, je fais tourner la manivelle pour ouvrir les volets et laisser la lumière pénétrer cette pièce lugubre.

- “I've always liked to play with fire”, chantais-je en tirant de toutes mes forces dans l’optique d’arriver à la cuisiner et préparer du café.


Il me fixe d’un regard assassin que je prends plaisir à ignorer.

- “My pleasure is their pain” finit-il par lâcher un rictus machiavélique aux lèvres.

Il se relève d’un coup et fait mine de s’étirer.

- J’espère que tu as bien dormi toi aussi, lâche-t-il.

Je ne lui donnerai jamais le plaisir de me voir en colère ou touché par ses paroles.

Alors je vais préparer mon café et il me suit. S'il croit que je vais le servir il peut se fourrer le doigt dans l’œil.

Il me regarde m’assoir avec une seule tasse de faite à la main, puis il emprunte mon bras menotté pour se servir du jus de fruit.

Il prend place du côté opposé de mon bras menotté juste pour me tordre le bras.

- Tu devrais arrêter le café aussi. C’est mauvais pour la santé.

- Si tu te soucies autant de ta santé tu devrais peut être acheter un jus de fruit qui contient un peu plus que 2% de fruits.

Je croise les jambes et sirote lentement mon café. Quant à lui, il fait de son mieux pour faire le plus de bruit possible pour m’insupporter. Je m’efforce tant bien que mal à me contenir. Alors tout sourire, je tire brusquement mon bras et fais mine de me gratter.

- Putain !

Je ne loupe rien de sa stupeur. Tandis qu’il tente d'éponger le liquide de la table.

D’une traite, je termine le fond de ma tasse, un peu effrayée qu’il essaie de se venger.

- Tu as des habits à me prêter ? Lui demandai-je. Je dois me doucher avant de partir.

Il se dirige vers son armoire et je le suis.

Je le préviens qu’on passera par chez moi pour que je fasse une valise et après quelques protestations il s’y résigne.


Tous les deux dans la salle de bain, je lui ordonne de se retourner pour que je puisse me déshabiller et prendre cette douche dont je rêve. Étrangement il n’a pas été insupportable alors que ça aurait été le moment parfait pour se venger.

Je fais tout pour me cacher. S' il y a une chose dont je devrais avoir honte devant lui, ce sont bien mes cicatrices sur les poignets. Surtout quand leur origine c’est lui.

Jamais il ne les verra.

Jamais je ne lui ferai le plaisir de lui montrer ma vulnérabilité.

Jamais il ne saura que par sa faute j'ai failli abandonner le combat.


L’eau chaude me brûle les plaies sous mes pieds. Je lâche un gémissement de douleur par accident qui fait s’interroger Dorian. Je l’assure avec agressivité que tout roule pour qu’il me lâche la grappe et je serre fort les dents.

La douleur je ne la connais que trop bien. Elle ne me dérange pas. Loin de là. J’ai appris très tôt à l’apprécier à sa juste valeur. Aujourd’hui je sais que la personne qui me fait le plus de mal c’est moi même.

Je finis de me rincer et j’attrape la serviette pour me sécher.

J’enfile à toute vitesse les habits qui m’ont été donnés sans sous-vêtements. Je remets le hoodie que je portais, faute de ne pas pouvoir changer de haut.

- Efface ce sourire de ton visage ou je le fais moi même.

J’ai eu beau serré au maximum le cordon du cargo, il glissait toujours si je le lâchais.

Je le laisse se laver le visage et on finit enfin par sortir de cet endroit étouffant.


- Superleggera V4 ! Oh bordel ! Comment as-tu réussi à l’avoir ? On a toujours eu la même passion pour les moteurs.

Comment n'ai-je pas pu la voir la dernière fois ? Je m’en veux de ne pas avoir fait plus attention parce que c’est un modèle qui ne se rate pas.

- Oh mon dieu ! M'extasie-je frôlant ce bijoux. Des jantes en fibre de carbone.

On dirait une gamine devant un jouet. Mais là maintenant je serai prête à vendre ma dignité pour la conduire.

- Je conduis, dis-je sans la quitter des yeux.

Il se met à rire comme si j’avais dit une absurdité.

- Dans tes rêves, tranche-t-il en grimpant dessus comme si c’était anodin.

Alors qu’il est assis sur une moto de 234 chevaux.

Toujours en maintenant ce fichu pantalon en place, je croise les bras, prête à entrer en grève rien que pour la conduire ne serait ce qu’une seconde.

Il tourne la clé et fait rugir le moteur. Dieu du ciel, suis-je sérieusement excitée par une moto ?

- Ok je conduis pas mais tu roules à la vitesse maximale.

- Oui bien sûr. Autant directement se mettre à poil devant un commissariat.

- Dernier appel. Montes ou je démarre sans toi.

Je lève le bras pour lui montrer les menottes qu’il semble avoir oublié mais il n’a pas l’air surpris.

- Tu as tout compris. Je pense que ça doit faire mal. Maintenant grimpes.

Je monte derrière lui et me gaine autant que je le peux.

Il tire sur ma main et l’accroche à sa taille. Ce qui m’oblige à lâcher le cargo, et évidemment toute la ville aura droit de voir mon cul en HD.

- Accroches toi.

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7 commentaires

DIANA BOHRHAUER

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Il y a 3 mois

Voilà, bien à jour chez toi 💕☺️ N'hésite pas à jeter un œil sur le mien ☺️.

illusiona

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Il y a 3 mois

Coucou passage de ma part pour t’aider

Mapetiteplume

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Il y a 4 mois

À jour 🥰

Renée Vignal

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Il y a 4 mois

Petit partage de likes 😉🥰

Anaïs Tehci

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Il y a 4 mois

Un ptit like de soutien, n'hésite pas à passer 🥰

IvyC

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Il y a 4 mois

Je continue mon soutien n hésite pas à passer sur la mienne 😍

TammyCN

-

Il y a 4 mois

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