Fyctia
L’Interview qui change tout
Paris, cette ville qui ne dort jamais, ses rues animées, ses cafés pleins à toute heure, les taxis qui filent entre les bâtiments haussmanniens, la lumière des réverbères qui se reflète sur le pavé mouillé. Le métro gronde sous la ville, les gens se croisent sans se regarder, absorbés par leur propre monde. Les ruelles cosmopolites vibrent au rythme des conversations en plusieurs langues, comme un écho à la diversité de la capitale. C’est une soirée comme tant d’autres, Paris reste Paris, indifférente et en mouvement, comme d’habitude.
Mais ce soir-là, quelque chose d’inattendu se produit. L’interview commence.
Anouar, bien coiffé, vêtu de son costume impeccable, prend place devant la caméra. Il parle avec aisance, son discours est fluide, ses sourires parfaitement maîtrisés. Un homme de pouvoir, un homme de promesses. Mais pour ceux qui savent lire entre les lignes, tout cela sonne faux. Un politicien qui essaie de faire bonne figure tout en cachant la vérité derrière des mots lisses et polis.
Les Louves, chacune à leur manière, regardent l’interview. Mais elles ne sont pas simplement spectatrices, elles analysent. C’est dans ce silence suspendu que tout se joue. Elles ressentent ce qu’Anouar ne dit pas, ce qu’il cache sous ses mots bien choisis.
Il faut dire… il semble que le temps ait réussi à se figer. Comme si la ville entière avait ralenti, suspendue à chaque parole d’Anouar. Dans ce moment précis, tout devient plus intense. Le monde autour d’elles se réduit à cet écran, à cet homme qui essaie de jouer un rôle. Et elles, elles savent, à leur manière, que ce rôle ne tiendra pas.
Nadia
Nadia, avocate en droit criminel, est dans son appartement du 9ᵉ arrondissement. L’éclairage tamisé de la lampe du salon éclaire faiblement les murs blancs, froids et épurés. Un verre de vin rouge dans une main, elle tourne lentement le contenu, observant chaque reflet lumineux qui danse à la surface du liquide. L’écran de télévision brille devant elle, illuminant son visage d’une lueur intense, presque hypnotique. Elle fixe l’image d’Anouar, l’examinant comme un chirurgien observerait une blessure ouverte. Chaque parole prononcée par lui semble l’agresser. Elle serre le verre entre ses doigts. À travers son regard acéré, elle sent les fissures du masque d’Anouar. Elle sait que sous ses mots parfaitement choisis, il y a des secrets, des mensonges tissés avec soin. Un sourire en coin, légèrement amer, se dessine sur ses lèvres. Elle n’est pas dupe.
Ishrak
Ishrak, journaliste d’investigation, est allongée dans son lit, les draps défaits d’une nuit inaboutie. À côté d’elle, un homme dort encore. Mais son esprit, lui, est déjà ailleurs. Elle se redresse lentement, comme une lionne qui prend position, un regard acéré fixé sur l’écran. Elle attrape la télécommande et augmente le volume. Les mots d’Anouar résonnent dans la pièce, mais elle n’est pas dupe. Dans son monde, la perfection est toujours suspecte. Elle détaille Anouar avec une pointe de mépris amusé, se mordillant la lèvre inférieure. Un homme trop lisse, trop parfait, trop bien ordonné. Elle se laisse envahir par cette méfiance qui, chez elle, est instinctive. Quand les gens sont trop polis, trop mesurés, il y a toujours quelque chose à cacher.
Imen
Imen, entraîneuse de boxe, frappe le sac de cuir avec une précision rageuse. Le gymnase sent la sueur et l’effort. Chaque coup résonne dans l’air lourd, presque lourd de la tension qu’elle ressent. Elle écoute d’une oreille distraite, mais chaque mot d’Anouar l’irrite un peu plus. Elle s’arrête un instant, essuie son front, puis reprend la cadence. Elle sait ce que “sécurité renforcée” signifie pour les quartiers comme le sien. Ce n’est pas une protection, c’est une oppression de plus. Une promesse en l’air, rien de plus. Elle sait ce que cela fait, cette sensation de ne pas pouvoir respirer sous les lourdes mains de ceux qui font la loi, tout en se proclamant les sauveurs de ceux qu’ils écrasent. Elle n’a jamais cru à ces faux discours. À l’instinct, elle sait quand quelqu’un ment, surtout quand il veut faire passer la peur pour de la protection.
Asma
Asma, chargée de projet dans une ONG, est assise à son bureau, un stylo entre les doigts. Elle analyse. Derrière la rhétorique, elle perçoit les manœuvres, les non-dits. Elle sait que ce genre de promesses ne tient jamais, sauf pour ceux qui en tirent profit. Elle pivote sur son fauteuil et regarde par la fenêtre. De son bureau, elle a une vue imprenable sur le quartier, mais ce soir, elle n’arrive pas à se concentrer sur la ville. Ses yeux sont accrochés à l’écran, à ce visage d’Anouar qui sourit. Derrière ce sourire, elle lit l’arrogance de ceux qui savent que, de toute façon, personne ne remettra jamais en question leur pouvoir. Elle est lasse de ce genre de discours.
Manel
Manel, infirmière, vient de rentrer d’une garde éreintante. Elle pose son manteau trempé, passe une main lasse dans ses cheveux et allume la télévision. “Modernisation des infrastructures de santé”. Elle esquisse un sourire cynique. Elle sait ce que cela signifie : moins de moyens, plus d’obstacles. Dans sa tête, elle fait le calcul. Ces annonces, ces réformes, elles n’en auront pas la moindre conséquence. Les salles d’urgence, elles seront toujours pleines. Les patients, toujours les mêmes. Anouar, lui, avec ses belles promesses, ne changera rien. Elle baisse la tête, puis allume son téléphone pour vérifier si elle a reçu des messages. Ce monde de fausses promesses, elle le connaît bien.
Lou
Lou, rappeuse et artiste engagée, est dans son studio. La musique vibre encore dans l’air, mais son regard est figé sur l’écran. Elle connaît le langage des faux-semblants. Elle sait reconnaître un mensonge quand elle en entend un. Elle s’assoit en tailleur, écoutant Anouar avec une intensité tranquille. Pas besoin de crier, pas besoin de gesticuler. Le silence suffit pour qu’elle fasse passer son message. Ses doigts tapotent le rythme sur le sol, mais son esprit est ailleurs, ailleurs dans ces paroles vidées de sens. Un discours trop poli, trop lissé, trop cadré. C’est ce genre de discours qu’elle déteste, celui qui masque la vérité derrière des promesses alléchantes.
Et puis, il y a moi. Sofia.
Assise dans le salon, jambes croisées, un stylo glissant distraitement entre mes doigts, j’observe Anouar d’un œil impassible. Nous avons grandi dans les mêmes rues, fréquenté les mêmes cercles. Mais là où il a choisi la compromission, j’ai opté pour l’affrontement.
Je suis candidate au poste de députée. Face à lui. Face à son empire d’influences et d’arrangements occultes.
Ce soir, je le regarde parler et je sais une chose : la partie commence.
Qu’en pensez-vous ? La tension monte-t-elle ? N’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez, vos retours m’intéressent ! 😊
7 commentaires
Anderson Isaac
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Il y a un mois
StevenLT
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Il y a un mois
Rose D.M
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Il y a un mois
Les Louves
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Il y a un mois
Vinoria Bella
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Les Louves
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Vinoria Bella
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