Sand Canavaggia Les humeurs du fil du temps. Arabesques des cigales dansantes

Arabesques des cigales dansantes

Les jours s'égrènent et cela fait presque une semaine que Zélim est arrivé dans ce petit paradis. Oui, bien sûr le travail est harassant, on ne s'imagine pas combien il faut être rapide et efficace dans un snack ou un pub en plein été. Zélim et Johanna en font la conclusion chaque soir quand ils se retrouvent autour de leur petit repas frais, ce rituel est entré dans leurs habitudes comme si cela était depuis toujours.



Leur duo devenu, un "Quatuor-Dance" grâce à Jhady qui lors de leur goûter mercredi passé avait été enchantée de la proposition et leur avait même écrit une musique rien que pour leurs enchaînements gracieux. Ce soir, nous étions Dimanche et le petit repas s'était transformé en apéritif dînatoire où les cinq locataires allaient se retrouver et mieux échanger. John et Lybie souhaitaient rester au calme, ils avaient dit d'un petit œil rieur qu'ils avaient passé l'âge de ces moments où seule la jeunesse pouvait y trouver ses marques. Zélim et Johanna le comprirent fort bien et n'insistèrent pas mais leur promis un "tea-time" un autre jour, un baiser de la main envoyé par Lybie au deux jeunes gens qu'elle et son époux trouvaient très sympathiques.


Clara arriva la première, ne résidant pas dans la maison, elle découvrait tout avec un écarquillement des yeux qui ont fait rire Johana et Zélim, elle avait mené des spécialités de chez ses parents car elle était bretonnes, donc quelques pavés breton et un Kouign-Amann fait maison et Clara en était fière ; Puis doucement arriva Gin avec quelques eaux pétillantes et des jus de fruits frais bio (Il sait très bien que Johanna est une "accro" à la protection de l'environnement.).

Jhadi arriva avec son charango pour leur faire quelques notes de sa composition et animer la soirée, dans son ombre, il y avait Aseth, le seul Marseillais par sa naissance et son origine, amena avec lui quelques calissons et navettes qui venaient de la renommée du 'Four des navettes, rue Sainte. Aseth portait un prénom que sa mère originale avait inventé croyant donné une personnalité différente à son fils ; Il faut bien dire que blagueur et plein d'humour son apparence avec le reflet de cette personnalité que Zélim appréciait beaucoup et l'avait invité pour cela. Puis en dernier avec une trentaine de minutes de retard, un jeune homme un peu voûté d'au moins un mètre quatre vingt entra, réservé il avait dans les mains quelques marguerites de plusieurs couleurs qu'il offrit avec gène à Johanna. Il avait les cheveux longs blonds mais très frisés, des yeux marrons et typé, c'était Jemar. Il était dessinateur de bandes dessinées et de différentes manifestations culturelles dont il faisait les affiches et malgré cela poursuivait des cours à l'école des "Arts & du Design" au grand Luminy sur Marseille.


Jemar avait son père professeur là où il faisait ses études et d'origine sénégalaise et sa mère née à l'Estaque, une marseillaise pure souche sur des générations qui en faisant ses études étaient tombés sous le charme de cet étudiant qui travaillait tellement que pour lui parler avait dû s'intéresser à son domaine de l'architecture et le charme a opéré, d'où ce type particulier de Jemar aux traits de son père et la carnation de sa mère.


Tout le monde était là, les discussions battaient leur plein en groupe qui se faisait et se défaisait comme si une réunion de vieux amis qui se retrouvaient.

Au café, Zélim dit :


"Je trouve que l'on est une belle équipe et nous nous entendons bien. (il inspire …) Pour tout vous dire, je suis venue à Marseille pour trois raisons. La première c'est le job car nous avons tous besoin de travailler pour compléter la bienveillance de nos parents quand ils le peuvent ou des aides ; La seconde raison c'est la mer et le bord de la mer qui induit ma troisième raisons qui est la danse car j'ai une folle envie de danser tel que je le faisais avant d'arriver sur Aix en Provence après le décès de mes parents.".


Tous se taisaient et l'écoutaient.


Zélim reprit : "Donc à la vue de notre complicité, nous avons Johanna, moi et Clara mis en pratique notre amour de la danse en fusionnant nos enseignements très différents et Jhady nous a composé quelques morceaux très intéressant et nous aimerions avoir votre avis sur ses compositions et ce choix que nous avons fait."

Clara pris son charango et quelques morceaux ont envoûté le public d'amis nouveaux. Ce soir là le choix de la musique ne s'est pas tranché.


Jemar sans hésiter prit la parole et dit :


"Eh bien ! Moi je vous propose de créer des affichettes que je déposerais dans ma fac et les commerçants aux alentours, Juste une à chaque endroit à titre informatif, qu'en pensez vous ?"


Johanna sautillait de plaisir en s'écriant : "C'est formidable, en plus nous avons déjà des ébauches de chorégraphies….., c'est fabuleux. Merci Jemar.". Il esquissa un sourire.

Aseth quant à lui avait beaucoup de connaissances et leur promit une place sur la plage ou personne ne pourrait les déloger au centre de tous les pubs du Prado, juste face à la mer. Cette effervescence entraîna même Gin, qui au delà de ses études, était passionné d'informatique et leur dit qu'un blog serait en place dans les prochains jours, mais il leur fallait un titre une accroche pour susciter la curiosité.


A cet instant des mines interrogatives les paralysaient tous, quel nom pouvait leur convenir ???


Johanna reprit d'un ton enjoué la parole : " Qu'est ce que vous pensez de " Arabesques des cigales dansantes ? ""

Au départ un peu surpris, ils applaudirent des mains et de rires mêlés.


Ces nouveaux amis prolongèrent la soirée entre boutades et leur vie dans ce quotidien moins effervescent mais tout aussi prenant. Puis à 2h00 du matin après un sommaire rangement, Aseth partit car il devait se rendre dans le 8ème près des facs où se trouvait son appartement, Clara profite de l'occasion car sa grand mère l'avait déjà appelé deux fois, elle vivait à deux pas à la résidence des Oréades comme Sybill l'amie de la maman de Johanna qui devait passer le lendemain pour un brin de ménage ; Celle-ci divorcée avait trouvé auprès de son amie un petit job qui aidait ses lendemains et permettait le soutien pour Johanna de la gestion de cette grande maison.


A 3h00 du matin, les cigales avaient fini leur chant depuis longtemps et nos jeunes gens les yeux clos chacun dans leur lit entraient dans les rêves les plus fous de ces projets ou ils étaient tous impliqués d'une manière ou d'une autre car d'un quatuor, ce soi on était dans "Le club des 7..."


Dehors la nuit était paisible, on pouvait entendre le reflux de la mer et son odeur dans la brise d'un soir d'été, quelques personnes erraient encore dans les rues et des travailleurs du matin faisaient déjà ronfler leur moteur de voiture dans les rues adjacentes.

Les boulangeries commençaient à ouvrir et l'odeur des croissants parfumaient les rues, les cafés ouvraient...

Marseille s'éveillait quand d'autres après un apéritif dînatoire lumineux de complicité dormaient à poings fermés.

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