Sand Canavaggia Les humeurs du fil du temps. Les silences désirés.

Les silences désirés.

La semaine reprenait après une soirée agréable et productive comme Zélim les aimait mais s'étonnait de quelques interrogations au sujet de Jemar qui d'après Johanna venait des Pouilles en Italie mais comment une mère de Marseille et un père sénégalais avait il pu être originaires du sud de l'Italie ?


Les questions demeureraient jusqu'à ce petit déjeuner ou Johanna lui apporterait quelques compléments d'informations sur ce nouvel ami qui semblait à cette minute très confuses. Toujours avec un plaisir du matin au premier chant des cigales qui se réveillaient avec les rayons du soleil, Zélim, s'étire et fait ces assouplissements matinaux, il entendait la cuisine s'éveiller, après sa douche, un jean très léger bleu délavé, un tee-shirt jaune pâle et le voilà dans l'escalier, il entendait deux voix parler, il s'approche et découvre une Johanna dans son pétillant naturel finissant de placer leur petit déjeuner sur la terrasse et une dame adossée au frigo, une tasse de café à la main. Elle était plutôt de la quarantaine, les traits marqués par une vie certainement plus compliquée, cachée sous un sourire plein de tendresse qu'elle adressait à Johanna lui racontant leur soirée, leurs projets. Puis, elle regarde Zélim et lui dit :


" Zélim, je te présente Sybill, une amie chère à ma maman, elle fait le tour du ménage et des machines tous les lundis matin. Une bonne fée en quelque sorte (un bisous sur la joue de sybill bien claquant dans un sourire)."

Après ces présentations, ils s'installent sur le balcon ou l'air y est doux, boivent leur jus de fruits puis leur café et quelques galettes bretonnes, dont ils ont félicité Clara hier pour leurs délicieuses saveurs. Sybill s'efface en leur souhaitant un bon petit déjeuner et s'affaire à ses travaux ménagers.

Zélim en profite pour demander à Johanna ses interrogations au niveau de Jemar.


- "Johanna tu ne m'avais pas dit que Jemar était Italien du sud, des Pouilles ?"

- ' Oui bien sûr, pour tout expliquer, mais attention Jemar est discret sur tout cela ; Bref ! Le père de Jemar a été un professeur dans le sud de l'italie au cours de sa relation étudiante avec sa mère et son père ayant fini ses études avant, il trouva avec l'aide d'un oncle éloigné un poste en Italie près de Ferrandine où il s'installa. Il connaissait l'italien car dans sa jeunesse, il avait fréquenté une italienne et depuis le parlait couramment donc à son arrivée trois mois après, son père reçu une lettre de sa mère qui lui annonçait sa grossesse et lui disait qu'il était important qu'elle finisse son année, sa dernière année et le rejoindrait. Ce qui fut fait à son huitième mois de grossesse, donc Jemar est né en Italie, dispose de la double nationalité, maîtrise les deux langues ; Ses parents sont revenus en France car des postes mieux rémunérés et un retour en France qui leur manquait, Jemar adolescent vers 15 ans refusa de les suivre et resta avec son oncle jusqu'à ses études supérieures et maintenant, il est ici. Tu sais, aujourd'hui on est plus libre de nos choix et de nos investissements vers nôtre orientation professionnelle. Les parents de Jemar vivent à côté à Allauch et pourtant, il n'a qu'un désir, se faire une renommé et ainsi pouvoir être bien financièrement pour retourner en Italie, c'est son chez lui, ses racines."


Zélim comprit mieux mais ne put s'empêcher de faire une petite parenthèse sur le côté un peu étrange selon son éducation plus serrée, de la situation, même si Jemar avait un très bon contact avec ses parents.


Tous les matins s'étaient le bon départ d'une journée et ayant dormi un peu plus longtemps, ils n'eurent pas le choix que de reporter leurs partage de danse et de synchronisation de leurs gestuelles du matin. Hier soir ils avaient tranché sur la base d'une chorégraphie et se disaient qu'après la chorégraphie, ils feraient des solos, travaillés ensemble pour la cohérence de leur projet. Ils avaient le souhait d'une simplification de leurs pas de danse pour que dans les chorégraphies en solo des personnes puissent se joindre à eux. Encore une matinée aux premiers rayons solaires qui passa très vite.


Johanna comme à son habitude file comme un coup de vent et Zélim lui emboîte le pas. Il avait pris goût à cette demi-heure d'avance au snack, c'est un peu comme le calme avant la tempête des premiers clients pour lui. Benoît lui laissait d'ailleurs toujours le même quart de table à gérer et cela lui convenait car il pouvait toujours regarder la mer en tournoyant parmi ses tables et avoir une petite vue sur le coin du pub où Johanna travaille.


Décidément quel été surprenant et rebondissant de changements positifs, ses projets de départ en quelques jours avaient pris une forme très consistante avec des certitudes et des choses où tout le monde participe. L'idéal...


Arrivé à son job, c'était la folie, un retard de livraison des boissons l'oblige à faire "la navette" entre la clientèle et les stocks à recharger suivant un ordre bien précis et pour couronner le tout Aseth est en retard. Zélim ne sait plus où donner de la tête, pourtant Benoît à la caisse et au bar le regarde admiratif.

Au terme de la journée Aseth se confond en excuse auprès de Benoît sa voiture ne démarrait pas et les bus des retards impossibles. Benoît le comprit et son sérieux habituel ne pouvait pas être pris comme une faute, il en profita pour féliciter Zélim de son travail efficace et très professionnel en l'absence de son collègue.

Ce soir là Zélim, après avoir dit aurevoir à Aseth , celui-ci avait fait la maquette des affichettes et il leur enverrait dès ce soir pour approbation des " 7 ". Donc Zélim se sentait très bien ce soir là et rentra en sautillant sur le trottoir avec quelques pas de danse improvisés.


Dès son arrivée à la maison, il monta quatre à quatre les marches et redescendit pour le petit dîner habituel avec son amie (coloc) Johanna. Ce soir là c'est plein de vie et de rires sur l'avancée de leur projet, ils ont approuvés en duo, puis des septs par mail multiple, la maquette d'Aseth. Cette maquette avait des corps enlacés comme des taches, un peu comme le test Rorschach en psychologie (test des taches d'encre), avec en signe de l'infini le nom de leur groupe de travail "Arabesques des cigales dansantes". Un travail qui les a rendu enthousiastes car Aseth avait pris une liberté géniale, celle de créer une boîte mail "GMail.com" pour établir un contact avec différentes personnes. Quel bonheur, tout allait si vite qu'ils se sentaient, tous deux, un peu dépassés d'un immense bonheur et la vitesse de son bon déroulement. Tout le monde avait pris sa place, y correspondait avec efficacité et leurs complicités toujours présentes.


D'ailleurs un mail de Gin était un peu énigmatique et cela les inquiète, ils vont se voir demain après leurs jobs et la réponse à ce mail sera certainement plus claire…

Johanna et Zélim se disent bonsoir rapidement car ils avaient quelques mails personnels à envoyer et se donnent un 8h30 pour le café partage du matin.

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2 commentaires

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

comment cela va être! Vite la suite ... Merci pour cette histoire. Je continue à vous suivre.

Jaimelire777

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Il y a 6 ans

Ça avance des petites choses se dessinent petit à petit je les entrevois danser et ils sont bien compatible au travail cette entente... Vite une suite
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