Sand Canavaggia Les humeurs du fil du temps. La libre aventure

La libre aventure

L'air un brin salé vint se coller sur le corps de Zélim, il est sur la terrasse et les deux rampes d'escaliers face à lui, il choisit celle de gauche en ayant regardé l'immense porte de bois s'ouvrant en double pans par porte et put observer plus nettement les arabesques qui ornaient les portes, sculptées avec une finesse incroyable que l'on pouvait se méprendre avec des fleurs, tant elles étaient fines en opposition à l'aspect massif et très hautes des portes. Il descendit comme si ce n'était que la seule rampe par celle de gauche, celle qu'il avait emprunté avec Johanna. Il regardait autour de lui et n'en revenait pas de se trouver au cœur de Marseille dans un tel endroit, les arbres de hauts pins et peupliers ceux qui chantaient sous la brise, des petits feuillus bien coupés au millimètre entourant des parterres de fleurs et sur un amas de pierres fait par le temps où la volonté d'un jardinier astucieux, une glycine violette foncé et claire suivant ses bouquets délicats laissaient des effluves d'un parfum qu'il ne pouvait identifier mais si agréable. Après le portail, quelques pas, il lut sur un ensemble d'habitations voisines "la résidence les Oréades", puis quelques enjambées après une grande rue celle du Commandant Rolland. Il tourna sur la droite avec le petit plan laissé par Johanna et se retrouva sur la promenade Georges Pompidou et cette mer l'embrassait avec sa douceur, quelques vapeurs du reflux des vagues lui déposaient quelques gouttes légères et douces au visage ….il était bien. Suivant le plan, il arriva plus de quinze minutes après au rond Point du Prado et il nota que la discussion animée de Johanna lui avait fait paraître le chemin plus court, d'une centaine de mètres, c'était en fait un bon kilomètre, mais agréable et le coin lui semblait paisible. Peut être avec le temps il trouvera quelques raccourcis… Il longea la mer et tomba sur le grand David au rond point du Prado et "le Pastaga" se trouvait de l'autre côté juste en diagonale de l'endroit où il était et à sa droite "La farigoule" le petit pub où travaillait Johanna ; Il fût tenté d'y aller pour lui faire un signe de la main, mais renonça par crainte de la déranger dans son travail. Il traversa la route par deux fois car celle ci était large, feux rouge et vert s'alternaient tellement vite, sa traversée a été coupée en deux fois, quelle différence avec sa vie piétonnière sur Aix en Provence. Il alla observer son lieu de travail car pour le lendemain, il devait être à l'heure et voir un peu la fréquentation du lieu. Le snack était plein, les serveurs ne s'arrêtaient pas, il comprenait un peu que ce ne serait pas si aisé même si ce travail, il l'avait déjà fait, il lui semblait que le rythme était différent car l'été, touristes et bord de mer donnait une autre ambiance plus remuante, animée. Il prit en photo avec son portable les horaires, le menu et quelques angles de vue des lieux pour s'y habituer visuellement en rentrant dans sa chambre que Zélim voyait plus comme un sublime appartement ! ! ! A côté du snack, une superette où il rentre pour faire quelques courses, un petit nécessaire pour ses nuits de lecture, écriture, travail ou un petit café trop matinal qu'il n'oserait faire aux aurores par crainte du bruit pour le confort de Johanna. Les courses faîtes, il rentra dans ses rêves et un pas après l'autre rentra vers la maison et sans vraiment s'en apercevoir, il se retrouva face au grand portail, composa le code qui était identique à la grande porte et si facile pour lui à retenir par ce que c'était comme une autre étrangeté de cette rencontre, égal à sa date de naissance le 1203, étonnant ! Mais pour Zélim, il ne se surprenait plus maintenant, car comme il le pensait plus tôt, tout lui semblait comme une évidence d'un déjà vécu. Il remarche sur les gravillons qui lui semble plus beaux encore presque lumineux en ce seize heures éclatant de lumière sur cette allée mi ombragée, mi ensoleillée. Puis, face aux deux rampes d'escaliers pris le côté inverse à son départ un sourire aux lèvres, il demeurait sur son premier émerveillement et étonnement de cette chance presque incroyable et pourtant réelle. Face à la porte, il l'a légèrement effleurée comme si on lui donnait la permission sur une œuvre d'art. Puis le code fait, pénétra dans le hall d'entrée où il avait fait la connaissance de Jhadi un peu plus tôt. Et le destin faisait qu'en montant les marches, il rencontra les voisins de palier, Monsieur et Madame Weillen, Le "Bonjour" se fit et la dame d'un certain âge lui dit : "Vous êtes le colocataire de Johanna ?", le oui s'imposa et une discussion enjouée se mit en place et il entra la grosse clef dans sa porte, elle lui dit: "Quoi que vous ayez comme soucis, n'hésitez pas." et ces mots avec un si joli sourire sous ses yeux clairs, un chignon blanc bien serré, de petites lunettes cuivré, un corps fragile comme une danseuse classique qui aurait un peu vieillie ; Son mari était un opposé si complémentaire, un peu enrobé, des cheveux si fins et bruns qu'on aurait pensé à de la soie dans leur brillance, plus effacé mais très accueillant par son retrait et ses hochement de tête approuvant tout derrière son épouse ; Zélim, si grand de son mètre quatre vingt dix, voyait ce gentil couple du haut de leur un mètre soixante environ, très touchants et pour Zélim qui n'avait plus ses grands parents dans un beau sourire : "je n'hésiterais pas, merci infiniment. Bonne fin de journée." Madame Weillen lui dit avant qu'il entre dans l'appartement :"S'il te plait appelle nous Lybie et John ?", Zélim un peu gêné leur dit :"Volontiers, moi Zélim." Il referma la porte. Il posa son sweet sur la patère, un autre tour du regard sur la pièce à la fois légère et pleine de si belles choses de goût. Il se dirigea vers l'escalier, le velours vert lui semblait dans ce silence plus délicat. La beauté de la pièce d'en bas, du haut des escaliers avec une vue plongeante sur l'ensemble et tout droit cette grande table avec ses fauteuils d'un si beau rouge, dans le prolongement, la cuisine… Rêveur, il monta les marches ouvrit sa porte et prenait quelques repères supplémentaires en investissant la kitchenette de ses achats. Dans chaque meubles, bols, verres, ménagères, vaisselles, poêles, casseroles, etc... étaient déjà en place pour un solitaire qui ne ferait la vaisselle qu'une fois sur deux. Tout était prévu, il sourit. Le temps du rangement, il était dix huit heures, Johanna finissait à vingt trois heures alors il se demandait comment lui faire plaisir, un peu comme une "crémaillère" de colocataires. C'était le début de l'été, alors une boisson fraîche, des douceurs dont il connaissait la préparation ferait un bon accueil et un remerciement pour cette colocation qui lui semblait idéale par avance. Il descendit dans la grande cuisine les ingrédients et en ouvrant les placards, il trouva les grands verres à jus et un shaker. Un peu de musique et le plateau se formait avec une marguerite jaune dans une sous tasse rouge.

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4 commentaires

Beth Holland

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Il y a 6 ans

Zélim s'installe, il prend ses marques et on attend la suite des événenemnts :)

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Merci encore de ton regard ✍😁😉

Ozalee Blake

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Il y a 6 ans

Ce petit air de déjà vécu qui apparaît parfois m’intrigue ... je sens qu’il va bien s’entendre avec sa colocataire et trouver sa place dans ce petit immeuble !

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

J'attends la suite....
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