Sand Canavaggia Les humeurs du fil du temps. Pas d'un jour, un autour d'autres

Pas d'un jour, un autour d'autres

Le matin ouvre ses lumières au travers du vasistas, Zélim avait oublié de le fermer et il s'éveille aux premières lueurs... Hier soir, quand Johanna épuisée est rentrée du travail il etait 23h30, elle avait été retardée par un dernier listing des stocks, elle a ouvert la porte les sourcils froncés, mais à la vue du plateau sur le pouf bas à côté du canapé, un plateau argenté aux poignées en vrillle légère, les boissons oranges et bleutées de ce cocktail magique que connaissait si bien Zélim et ces petits fours de rose glacés , les yeux brillants et un sourire envahit tout son visage. Zélim sortit de la cuisine, les mains dans un torchon, Johanna lui dit :


" Cette soirée mon dieu ! Quel beau final, tu es un ange, merci, tellement. J'avais juste besoin d'un "ça", le doigt pointé vers le pouf, un bis sur sa joue qui rougit.".


Zélim lui dit :


"Tout est là, ne fait rien, je m'occupe de tout.".


La soirée dura jusqu'à plus dune heure du matin entres les rires et anecdotes de la journée, mais sérieux tous les deux, déjà complices, rangèrent tout et d'un clin d'oeil se séparèrent vers leur chambrée dans la promesse du premier café en partage vers 9h.

Et le matin est là aux aurores pour Zélim, il s'étire et à son habitude quelques étirements de yoga, il était encore très tôt, se permit une petite méditation en pleine conscience d'une petite heure. Il mit en ordre son lit et une bonne douche purifiant tout son être.

La douche est un régal, une eau chaude, douce, il reste là béat sous un jet en forme de parapluie, c'est un réveil plus agréable, il s'habille à la hâte un pantalon gris souple, une chemise d'un beige pâle et ses chaussettes en harmonie, il y tient beaucoup à ces accords de couleurs, puis enfile ses tennis et range un peu sur son bureau les fiches mémos pour son job qu'il avait faite la veille avant l'arrivée de Johanna et place sa tablette sur le plateau avec son fil de charge branché sur la prise sous la fenêtre. Étudiant, il continue à travailler entre écrits et web cam avec ses différents contacts étrangers pour se mettre plus à l'aise avec la maîtrise de sa prononciation. Il est déjà trilingue de sa langue natale sa mère indienne lui en avait facilité l'apprentissage ainsi que de l'anglais qu'elle maîtrisait parfaitement. Sa mère était née à Cochin dans l'état de Kerala en Inde du sud, son grand père était pêcheur et sa grand-mère au foyer, d'ailleurs sa mère avait pu aller en France faire des études à Montpellier grâce à elle et rencontrer son père, l'Inde lui manquait et n'avait jamais réussi à y retourner. Zélim etait triste pour sa maman, voilà pourquoi il travaillait pour rendre par respect ce sacrifice qu'elle avait fait pour qu'il grandisse et étudie en France. Ses parents n'étaient plus, décédés dans un accident de voiture. Il n'en parle pas, c'est son jardin secret aux couleurs de joies et de souffrances.


Il était 8h30 et il entendait quelques bruits, déjà ! Il pensa Johanna levée, alors il se dit que de descendre serait un moment de partage, franchit sa porte et descend les quelques marches qui le mène à la mezzanine où la vue du bas peut lui permettre de savoir ce qu'il en est.



Johanna était en bas préparant un petit déjeuner frugale et de bon café. Elle le regarde puis s'arrête !



"Tu comptes venir m'aider ou me regarder ?", Zélim un sourire lui répondit : " J'arrrriiiiivvvvveeee…", en éclatant de rire. Que la journée commençait bien, la lumière inondait la pièce.


Ils se placèrent sur la terrasse d'où on accédait par la cuisine d'une grande baie vitrée qui se fermait avec un loquet, une petite table en fer forgé et deux chaises avec de petits coussins coloris sienne, toujours de l'harmonie, Zélim était sous le charme du moment. Un plateau de fruits de saison brillaient sous la lumière et chacun d'eux leur verre de jus d'oranges sanguines et leur autre main une tasse de porcelaine ou des fruits étaient peintes à la main sur son pourtour.

Une fois assis, ils dégustèrent le petit déjeuner, ou le café émergeait bouillonnant d'une cafetière italienne qui avait l'air d'avoir vécue plusieurs générations, Johanna voyant son regard plutôt interrogatif sur le paradoxe d'une forme de luxe et cette cafetière, m'expliqua en deux mots que c'était une cafetière fétiche dans sa famille car ils se devaient de garder le souvenir que leur grands parents émigrés ont eu cette cafetière comme premier luxe de leur arrivée. Une larme au fond des yeux , elle m'émue, touché, je lui tapote l'épaule en lui proposant un morceau de pomme que je venais de peler et évider.

La conversation repris bon train et lui dit que j'avais rencontré la jeune musicienne et les deux charmants voisins. Johanna me proposa comme si cela était logique que nous demandions à Jhady car la belle musique qu'elle produisait avec son instrument pouvait être un support, qui leur permettrait de composer des enchaînements mêlant leurs deux formes de danse. Zélim tordit un peu sa lèvre supérieure mais l'idée intéressante et surtout aima la forme d'approbation de leur duo peut être trio d'animation sur la plage du Prado. Aussi il rebondit sur la proposition et lui dit :


" Mais quand est ce que nous pourrions nous entraîner et nous retrouver à trois.".


Il semblait que Johanna avait déjà tout quadrillé et lui répondit :


" Tu m'as dit que le mercredi et le dimanche tu étais de repos, moi aussi et Jhady est étudiante donc elle sera disponible, on a qu'à s'arranger avec elle. Tu ne crois pas ? "


Puis elle dit de ses voisins de belles phrases très attentionnées, elle se sentait protégée quand ses parents partaient et dit à Zélim qu'il pouvait leur faire confiance sans se soucier de les déranger car cette bâtisse abritaient des personnes merveilleuses de serviabilité et de gentillesse. La matinée se poursuivit, à 13h30 Johanna s'échappe vers son travail où très ponctuelle elle part, un peu en avance, vêtue d'un velours fin bleu turquoise et d'une chemise ivoire avec des iris turquoise violet aux feuilles vertes, de couleurs pastels qui parcouraient son chemisier et bien sûr ses tennis. Sa chevelure accrochée avec un crayon vert, elle s'enfuit dans son joli sourire aux taches de rousseur.


Zélim prit ses affaires et pour son 1er jour part plus tôt, pour savourer le chemin et prendre son nouveau poste avec plus de décontraction. Arrivé au rond point du Prado, il traversa et entra dans le snack il était 14h30, Le gérant Benoît était sec, nerveux, il le reconnu de suite et lui présenta rapidement les vestiaires, le coin pause et les commodités du personnel, lui donna son tablier et lui montra son quart de gestion de tables. Zélim ayant en tête depuis la veille les tarifs et la carte s'adapta très facilement au poste l'allure y était intense. A sa première pause, il dit à son collègue Aseth :


"Si tous les jours sont ainsi, nous dormirons bien le soir…" et Aseth un jeune homme "grassouillet" aux yeux verts, aux cheveux rasés, lui répond que ce jour est plutôt calme. Zélim reste pensif...

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5 commentaires

Hooper (Seb Verdier)

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Il y a 5 ans

ah, ca commence à s'aérer au niveau du texte, cool (bien que l'histoire soit intéressante ce n'était pas facile à lire jusque-là). En tous cas, j'aime bien, je poursuis.

Sand Canavaggia

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Il y a 5 ans

Mon système d'écriture dans ce premier texte a été un essai, j'ai appris à aérer, seule chose qui n'a pas changé, c'était mon envie de l'écriture directe sans réfléchir d'où la quantité sans nombre de fautes. Mon objectif n'est ni l'édition, ni le fait qu'on me choisisse pour une finale qui génère plus de boulot que de résultat ou de retour objectif sur écrit. Mon but est l'échange et voir l'œil du tiers sur le fond de l'histoire. J'ai besoin de palper les sensibilités du tiers lecteur. Merci de ta lecture et je suis toujours extrêmement touchée du lecteur tel que toi qui va au-delà d'une forme trop attendue et est capable de voir ce que je souhaitais transmettre de fraîcheur et de tourments en filigrane. Bonne continuation de lecture et encore tellement merci.

Ozalee Blake

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Il y a 6 ans

On en apprend plus sur les deux colocataires et zélim comprend que son job n’est pas de tout repos, j’ai hâte de savoir comment va évoluer la suite. Et quelle part la danse prendra dedans

Jaimelire777

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Il y a 6 ans

Ça se précise. .. Tout se mets en place. J aime beaucoup

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

Toujours aussi frais et une vue de Marseille attachante pour moi qui y suis né, grandi et y retourne souvent. Un bain de ces rues que je connais dans une histoire très agréable. J'attends avec impatience le 6ème chapitre...
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