Fyctia
Prologue
Extrait de journal Préface
C’est fou de penser à quel point un seul petit évènement anodin peut prendre une ampleur démesurée et changer la destinée de plusieurs personnes. Et une fois le caillou lancé, impossible de revenir en arrière. Celui-ci ricoche, se heurte violemment à une grande pierre qui se fissure. Puis un éboulement a lieu au milieu de la route, une voiture tamponne un rocher et le véhicule suivant vient percuter le premier. Malheureusement, ce dernier transportait du sang qui devait être livré en urgence pour sauver une dizaine de vies.
Récemment, j’ai entendu parler d’influenceurs en Angleterre qui ont percuté une femme et son unique enfant. Tout ça pour flatter leur ego, c’est-à-dire pour que les abonnés de la chaîne puissent dire : "Wow, c’est super votre défi qui consiste à conduire super vite en centre-ville ! … Wow qu’est-ce qu’elle est belle votre Aston Martin !".
En somme, "Wow qu’est-ce que nous sommes heureux d’être des idiots, membres éminents de la communauté du paraitre, abonnés à la stupidité humaine et admiratifs du roi des décérébrés qui a ôté la vie à une fillette de trois ans".
Dans ce genre de faits divers, on se dit simplement qu’on ne peut rien contre l’inintelligence des humains, contre l’étroitesse de leur cerveau à l’origine conçu pour réfléchir. Je pense que pour certains, si l’on coupe le seul et unique fil qui se trouve dans leur boîte crânienne, les deux oreilles tombent.
Toujours récemment, j’ai lu l’article qui parlait d’une retraitée ayant tiré sur une mère et son fils. Le gosse de seulement neuf ans est mort, la mère grièvement blessée. Un soupçon d’adultère serait à l’origine de ces coups de feu. En effet, elle aurait soupçonné son mari (de quatre-vingt ans) d’avoir une liaison avec la voisine. Honnêtement, quelque que soit l’issue de l’enquête, on sait déjà qu’il s’agit là d’une aliénée.
Donc après les décérébrés, place aux déséquilibrés. Et là, on se dit qu’on ne peut rien contre la folie pure. Je pense que certains ont des petits démons cornus qui se glissent habilement dans leur esprit. Parfois, c’est juste passager. D’autres fois, ils s’y installent confortablement pour mener la danse du mal pendant toute une vie.
Si j’ai pris la décision d’écrire ce journal et que je relate ces faits, c’est parce que je m’en sers d’exutoire contre la solitude et la souffrance qui m’ont envahi pendant bien trop longtemps. Un vide abyssal qui m’a contrainte à rester loin de la société et des gens normaux. Des gens normaux et sans histoire.
Moi j’en ai une d’histoire. Enfin, j’en ai une à raconter. Bien que je ne puisse pas décliner mon identité, du moins pour l’instant, je tiens à l’écrire avec le plus de transparence possible. Ce sera un peu comme un roman, mais authentique, honnête et surtout fidèle à la réalité. Aucun détail ne sera négligé, aucun protagoniste ne sera laissé à l’écart. Je dépeindrai la société qui m’a entourée à une époque, le plus honnêtement possible. Je parlerai de l’envers du décor et de la manière dont des choses qui peuvent paraître évidentes, passent finalement inaperçues aux yeux de tous. Je vais faire une comparaison avec l’un des pires cas que nous ayons connu à travers le monde : Comment Jeffrey Dahmer est passé autant de fois à travers les mailles du filet ? Soit parce que la vérité est tellement flagrante que le cerveau humain en rejette automatiquement la véracité, soit tout simplement parce que la vérité dérange notre système cognitif limité (oui, je m’inclus !).
Me concernant, c’est pire, je fuis la vérité comme la peste noire et il est donc très probable que je m’explose la cervelle après avoir écrit ce récit empreint de la plus grande sincérité. Alors je ne sais pas ce qu’il deviendra par la suite, rien n’est calculé, mais une chose est sure, c’est qu’il surprendra le lecteur.
Pourquoi ?
Premièrement, parce que le cerveau humain est ainsi fait. L’Homme est inévitablement attiré par des histoire glauques, morbides, sanguinaires. Un peu comme une mouche qui est inexorablement attirée par l’odeur de la merde. C’est comme ça, il a envie de voir ce qu’il n’a pas envie de vivre. Il y a un certain côté voyeuriste pervers à tout ça.
Deuxièmement, parce que tout le monde est enquêteur à ses heures perdues. Oui, tous ceux qui liront ce récit auront à cœur de résoudre l’énigme qui leur sera imposée.
Et dernièrement, parce qu’il n’a rien à voir avec les deux faits divers précédemment cités. On ne parle plus d’un énième fou furieux qui est soudainement passé à l’acte, ou encore de la bêtise humaine qui a conduit à un évènement tragique. Non, là on parle de l’horreur absolue. On parle du Mal, avec une majuscule. Celui qui s’injecte dans nos veines et gît dans notre organisme comme une saloperie de cancer. Celui qui s’immisce dans un évènement banal pour créer une réaction en chaîne diabolique. Son seul objectif : terroriser une nation entière sans laisser d’empreinte, excepté l’obscurité et le néant.
Cette histoire a laissé le désarroi le plus total s’installer chez les français en son temps. Elle a laissé une marque profonde et indélébile chez tout un chacun. Personne n’oubliera jamais, personne. Le pays est devenu muet tant la stupeur était grande, et pour cause …
Je vous parle dans ce journal d’une affaire qui n’a jamais été élucidée jusqu’à présent.
103 commentaires
John Doe
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Il y a 2 ans
Jay H.
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Il y a 2 ans
Koryn Bay
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Jay H.
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Gottesmann Pascal
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Gottesmann Pascal
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Jay H.
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