Octavia Carouzell Les étoiles ne mentent jamais Chapitre 15

Chapitre 15

La lumière froide du drone scintillait à travers la vitre, baignant la pièce dans une étrange lueur bleutée. Sarah, paralysée, ne quittait pas l’objectif du regard, tandis que Carter tirait déjà les rideaux avec précipitation.


— On doit partir maintenant ! dit-il en chuchotant, comme si sa voix pouvait déclencher une alarme.


James, toujours armé, s’approcha lentement de la fenêtre. Il observa le drone, qui semblait parfaitement stationnaire. Une petite diode rouge clignotait sur son flanc, une caméra sans doute.


— Ils savent où on est, marmonna-t-il, le ton grave. Ça veut dire qu’ils nous traquent.


Sarah sentit un frisson glacé remonter le long de sa colonne vertébrale.


— Mais… pourquoi ? bredouilla-t-elle.


James lui jeta un regard appuyé.


— Parce qu’on a vu quelque chose qu’on n’aurait pas dû voir.


Sans attendre davantage, il fit un signe de tête à Carter.


— Regarde si on peut sortir par l’arrière.


Carter disparut dans la petite cuisine, tandis que James recula de quelques pas. Le drone se mit soudain en mouvement, émettant un léger bourdonnement électrique, et disparut dans la nuit.


— Trop facile, murmura James. Ils savent qu’on va bouger.


Sarah, le souffle court, attrapa sa veste.


— Alors on fait quoi ?


Il la regarda, ses yeux sombres se plissant.


— On ne suit pas leurs règles.


Quelques minutes plus tard, ils montèrent dans la voiture de James, un SUV qui avait vu de meilleurs jours, garé dans une ruelle étroite à l’arrière du bâtiment. Carter, au volant cette fois, démarra sans allumer les phares.


— Direction ? demanda-t-il.


James sortit son téléphone et consulta une carte.


— Un vieux motel au sud de la ville. Ils ne nous trouveront pas tout de suite là-bas.


Sarah, assise à l’arrière, sentit la tension monter. Elle observait James, qui restait étrangement calme malgré la situation.


— Vous avez déjà vécu ce genre de chose ? demanda-t-elle, la voix hésitante.


Il haussa les épaules sans la regarder.


— Pas exactement, mais ça ressemble à une opération de surveillance classique. Ces gars sont bien équipés, et ça veut dire qu’ils ont des ressources.


Elle fronça les sourcils.


— Alors pourquoi ne pas demander de l’aide ? Vous êtes policier, non ?


James se retourna légèrement vers elle, un sourire sans humour aux lèvres.


— Si on fait appel aux flics, ça sera dans les journaux en moins de deux. Et si ces types ont des connexions dans la police, on sera morts avant que quelqu’un puisse réagir.


Carter acquiesça en silence, ses mains serrées sur le volant.


— James a raison. On est seuls là-dessus.


Quelques heures plus tard


Le motel était un vestige de la vieille Houston, un bâtiment délabré aux néons vacillants. À l’intérieur, l’air sentait le moisi et le tabac froid, mais c’était suffisamment discret pour leur permettre de souffler.


James ferma la porte derrière eux, vérifiant deux fois les verrous. Sarah s’assit sur l’un des lits étroits, fixant le sol en silence.


— Et maintenant ? demanda-t-elle finalement.


James posa son arme sur la table et se tourna vers elle.


— Maintenant, on essaie de comprendre à quoi on a affaire.


Il sortit les documents récupérés plus tôt et les étala sur le lit. Des articles de journaux, des photos et des notes griffonnées formaient un puzzle incomplet.


Sarah s’approcha, intriguée.


— Ce symbole… On l’a vu sur les boîtes et dans vos affaires, dit-elle en pointant un triangle sur l’une des photos.


James hocha la tête.


— Ça revient toujours. Ce symbole est lié à HydraTech, et probablement à ces types au port.


Carter, assis sur une chaise près de la fenêtre, prit la parole.


— Vous croyez qu’HydraTech est derrière tout ça ?


James haussa les épaules.


— Peut-être. Mais ils ne travaillent pas seuls. Ces drones, ces mercenaires… Ça dépasse une simple entreprise.


Sarah, les bras croisés, regardait les documents avec intensité.


— Vous pensez que c’est une conspiration ?


James esquissa un sourire en coin.


— Le genre de conspiration où les gens disparaissent quand ils posent trop de questions.


Le silence s’installa dans la pièce.


Soudain, Sarah se redressa, une étincelle dans les yeux.


— Attendez. Vous avez dit que ce symbole apparaît dans plusieurs affaires, non ?


James acquiesça.


— Oui, pourquoi ?


Elle pointa une photo d’un entrepôt incendié, où le triangle était vaguement visible sur un mur calciné.


— Cet endroit. J’ai rêvé de ça.


James la fixa, intrigué.


— Quoi ?


Elle prit une profonde inspiration.


— C’était flou, mais je me souviens de ce bâtiment. Et il y avait… des gens, habillés comme des médecins. Ils portaient ce symbole.


Carter leva un sourcil.


— Tu es sûre que ce n’est pas ton imagination ?


— Non, rétorqua-t-elle. Je sais ce que j’ai vu.


James se pencha sur la photo, son expression se durcissant.


— Si ce bâtiment est lié à tes rêves et à ce symbole, on doit y aller.


— Maintenant ? demanda Carter, incrédule.


— Pas maintenant, mais bientôt, répondit James. Si c’est une piste, on ne peut pas l’ignorer.


Alors qu’ils continuaient de discuter, un grésillement soudain emplit la pièce. James attrapa son téléphone, mais ce n’était pas la source. Carter se tourna vers la télévision éteinte, où une lumière clignotante venait d’apparaître.


Une voix synthétique s’éleva dans l’air :


— Vous n’auriez pas dû fouiller. Quittez cette affaire ou préparez-vous à en payer le prix.


La télévision s’éteignit brusquement, les laissant dans un silence glacial.

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2 commentaires

Zatiak

-

Il y a 4 mois

Hop je suis à jour et Petit coup de pouce pour t'aider! ✨

illusiona

-

Il y a 5 mois

A jour ☺️
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