Octavia Carouzell Les étoiles ne mentent jamais Chapitre 16

Chapitre 16

L’air dans la chambre du motel semblait plus lourd, chargé de menaces invisibles après le message cryptique qui venait de résonner. Sarah sentit un nœud se former dans son estomac, son instinct lui criant de fuir, mais une autre partie d’elle-même, plus téméraire, refusait de céder.


James s’approcha lentement de la télévision, ses sourcils froncés. Il examina l’écran noir, cherchant un indice, une trace de ce qui venait de se passer.


— Comment est-ce possible ? demanda Carter, debout près de la porte, ses muscles tendus comme un ressort prêt à se détendre.


James ne répondit pas immédiatement, ses yeux fixés sur le boîtier électronique posé à côté de l’écran.


— Ils nous surveillent, murmura-t-il enfin. Ils sont beaucoup plus proches qu’on ne le pensait.


Sarah croisa les bras pour dissimuler le tremblement de ses mains.


— Mais qui "ils" ? Qui pourrait avoir ce genre de technologie ?


James se redressa et la fixa de ses yeux sombres.


— Des gens très puissants, et surtout, très déterminés à ce qu’on lâche l’affaire.


Un plan sous tension


Quelques minutes plus tard, ils étaient rassemblés autour de la table, un plan rudimentaire esquissé sur un morceau de papier.


— Si HydraTech est impliquée, ils doivent avoir une base d’opérations à Houston, dit James en pointant un cercle autour d’un quartier industriel sur la carte.


Carter hocha la tête.


— Ce bâtiment incendié, celui dont Sarah a parlé. Si c’est un de leurs anciens sites, il pourrait encore contenir des indices.


James acquiesça, mais son regard se tourna vers Sarah.


— Tu es sûre de ce que tu as vu dans ton… rêve ?


Sarah sentit ses joues chauffer.


— Ce n’était pas qu’un rêve, James. C’était… comme un souvenir enfoui. Et cette voix, ces gens en blouses… Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais je sais qu’ils sont liés à tout ça.


James la fixa un instant, son expression indéchiffrable. Puis, il se tourna vers Carter.


— On ira demain soir. Pas avant. Il faut du matériel et un plan solide.


Carter se leva, prêt à partir chercher ce dont ils auraient besoin.


— Très bien, mais si ces gars nous traquent déjà, ils ne vont pas nous laisser faire si facilement.


James le regarda partir, puis reporta son attention sur Sarah.


— Toi, tu restes ici.


Elle fronça les sourcils.


— Quoi ? Hors de question !


— Ce n’est pas une discussion, Sarah. Tu n’es pas formée pour ce genre de choses.


Elle se leva brusquement, son regard brillant de colère.


— Je n’ai peut-être pas ton entraînement, mais c’est ma vie, James. Et je refuse de rester là, à attendre que vous reveniez… ou pas.


Le silence qui suivit était tendu, électrique. James se passa une main sur le visage, exaspéré mais visiblement ébranlé par sa détermination.


— Très bien, lâcha-t-il enfin. Mais tu suis mes ordres, compris ?


— Parfaitement, répondit-elle avec défi, un éclat triomphant dans les yeux.


La nuit avant l’assaut


Alors que Carter était parti, James et Sarah se retrouvèrent seuls dans la chambre exiguë. Le silence s’étira, rempli d’une tension qu’aucun des deux ne semblait vouloir briser.


Sarah, incapable de rester immobile, se mit à examiner les documents étalés sur le lit.


— Tu crois qu’on a une chance ? demanda-t-elle finalement, sans lever les yeux.


James, qui s’était installé près de la fenêtre, resta un moment silencieux avant de répondre.


— Une chance, oui. Mais ça ne sera pas facile.


Elle le regarda, cherchant une lueur d’assurance dans son expression.


— Pourquoi tu fais tout ça ?


Il haussa les épaules, le regard fixé sur un point lointain.


— Parce que je déteste les gens qui pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent sans conséquences.


Sarah s’approcha lentement, prenant place sur le bord du lit à côté de lui.


— Ce n’est pas que ça, n’est-ce pas ?


Il tourna la tête vers elle, son regard se faisant plus doux, plus vulnérable.


— Peut-être que non, répondit-il simplement.


Un silence chargé s’installa, mais cette fois, il était différent. Moins oppressant, plus intime. Sarah sentit son cœur battre plus vite. Elle ne savait pas si c’était la peur ou autre chose, mais elle ne voulait pas reculer.


— Merci, murmura-t-elle, sa voix à peine audible.


James fronça légèrement les sourcils.


— Pour quoi ?


— Pour me croire. Et pour me protéger.


Il la regarda avec intensité, ses yeux sombres scrutant les siens comme s’il cherchait quelque chose qu’il n’arrivait pas à nommer.


— Je ne te laisserai pas tomber, Sarah.


Le moment fut interrompu par un bruit sourd à l’extérieur. James se leva d’un bond, son arme déjà en main.


— Reste ici, ordonna-t-il, sa voix ferme.


Mais Sarah ne bougea pas. Elle fixa la porte, son estomac noué, tandis que des pas lourds se rapprochaient.


Puis, une voix grave et métallique résonna de l’autre côté :


— Inspecteur Faherty, on sait que vous êtes là. Ouvrez la porte, et on évitera les complications.


James serra la mâchoire.


— Ils nous ont retrouvés.


Il se tourna vers Sarah, son expression plus déterminée que jamais.


— Prépare-toi. Ça va être une longue nuit.

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