Octavia Carouzell Les étoiles ne mentent jamais Chapitre 12

Chapitre 12

La tension entre James et Sarah avait laissé une empreinte dans l’air, mais l’inspecteur n’avait pas le luxe de s’y attarder. Le lendemain matin, il arriva au poste pour découvrir que Carter l’attendait avec un dossier épais et une expression grave.


— Qu’est-ce que c’est ? demanda James en attrapant une tasse de café.


— Les relevés des caméras de surveillance autour de la ruelle, répondit Carter en posant le dossier sur le bureau. Et tu ne vas pas aimer ce qu’on a trouvé.


James ouvrit le dossier et commença à parcourir les photos. Une série d’images montraient effectivement une camionnette noire garée dans la ruelle, mais quelque chose clochait.


— La plaque d’immatriculation est masquée, remarqua James.


— Oui, mais regarde ça, répondit Carter en désignant une autre photo.


Sur l’image, une silhouette en combinaison sombre semblait charger un sac volumineux dans la camionnette. Le sac semblait bouger, comme si…


— Une personne à l’intérieur, murmura James, son estomac se nouant.


Carter hocha la tête.


— On a aussi retrouvé des empreintes autour de l’endroit où Emily s’est effondrée. Elles correspondent à des bottes militaires, mais rien dans notre base de données.


James passa une main dans ses cheveux, réfléchissant à toute vitesse.


— Et Emily ? Elle a dit autre chose depuis hier ?


— Rien de concret, répondit Carter. Elle est trop traumatisée pour parler davantage pour l’instant.


James soupira et se leva.


— Alors on va devoir avancer sans elle. Il y a un entrepôt au port qui correspond à ses descriptions. Si c’est là qu’ils ont emmené les victimes, on doit vérifier.


Carter acquiesça, mais son regard se fit plus sérieux.


— Une chose encore, James. La camionnette a été vue à plusieurs reprises autour d’un bâtiment abandonné au sud de la ville.


James haussa un sourcil.


— Quel genre de bâtiment ?


— Un ancien centre de recherche fermé il y a dix ans. Officiellement, ils étudiaient des produits pharmaceutiques, mais les rumeurs parlent de tests humains illégaux.


James sentit une montée d’adrénaline.


— Prépare une équipe, on va y aller cet après-midi.


Pendant ce temps, Sarah essayait de reprendre une routine normale, mais ses pensées la ramenaient toujours à Emily. Elle se souvenait trop bien de cette terreur viscérale, de la sensation d’être dépossédée de son propre corps.


Elle était assise dans son salon, un carnet à la main, tentant de mettre ses souvenirs en ordre lorsqu’un message arriva sur son téléphone.


James Faherty

Je viens te chercher. Prépare-toi.


Sarah fronça les sourcils mais obéit, enfilant rapidement une veste en cuir et des bottes. Quelques minutes plus tard, James était là, l’air tendu.


— Où allons-nous ? demanda-t-elle en montant dans la voiture.


— Un ancien centre de recherche, répondit-il en démarrant. Ça pourrait être lié à Emily.


Sarah resta silencieuse un moment avant de demander :


— Pourquoi m’emmener ?


James hésita avant de répondre.


— Parce que tu es la seule à pouvoir confirmer si cet endroit ressemble à celui que tu as vu. Et… parce que je te fais confiance.


Ces derniers mots, simples mais puissants, firent battre le cœur de Sarah un peu plus vite. Elle détourna les yeux, fixant la route pour dissimuler son trouble.


L’ancien centre de recherche se dressait à l’écart, entouré de grillages rouillés et d’une végétation envahissante. La lumière du jour rendait l’endroit moins sinistre, mais une atmosphère oppressante persistait.


— Reste près de moi, murmura James en sortant son arme.


Ils entrèrent par une porte dérobée, Sarah suivant de près. L’intérieur était sombre, les murs couverts de graffiti et de moisissures.


— On dirait que personne n’a mis les pieds ici depuis des années, chuchota Sarah.


James hocha la tête, mais ses yeux balayaient les lieux avec vigilance.


Soudain, un bruit sourd retentit quelque part dans le bâtiment. James fit signe à Sarah de rester en arrière, mais elle secoua la tête, refusant de rester immobile.


Ils avancèrent prudemment jusqu’à une pièce où la lumière naturelle perçait à travers un plafond effondré. Au centre, un bureau renversé et des documents éparpillés.


Sarah s’agenouilla pour examiner les papiers tandis que James vérifiait les environs.


— C’est quoi, ça ? demanda-t-elle en montrant un vieux carnet.


James s’approcha et feuilleta les pages. Les notes étaient écrites dans une écriture hâtive, évoquant des « sujets de test » et des « modifications comportementales ».


— Ça devient intéressant, murmura-t-il.


Un bruit de pas les fit se figer. James leva son arme, prêt à tirer, mais ce fut Carter qui apparut dans l’embrasure de la porte.


— J’espère que je ne vous ai pas fait peur, plaisanta-t-il.


— Toujours aussi subtil, répondit James en abaissant son arme.


Carter tendit un téléphone.


— On a un problème. La camionnette a été repérée près du port, et ils ont chargé quelque chose… ou quelqu’un.


James échangea un regard avec Sarah.


— On doit bouger, dit-il.


Alors qu’ils sortaient du bâtiment, Sarah murmura à James :


— Tu penses qu’ils tiennent encore quelqu’un là-bas ?


— Je ne sais pas, répondit-il. Mais on va le découvrir.


À cet instant, James posa une main rassurante sur l’épaule de Sarah. Une chaleur inattendue passa entre eux, et elle leva les yeux vers lui, croisant son regard intense.


— Fais-moi confiance, ajouta-t-il doucement.


Sarah hocha la tête, et pour la première fois depuis des jours, elle sentit un mince filet d’espoir se former.

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