Fyctia

Le port de Houston, baigné dans les ombres du crépuscule, grouillait d'activité. Des containers métalliques s'entassaient en rangées interminables, créant un labyrinthe froid et silencieux. James, Sarah et Carter avancèrent discrètement, leurs pas étouffés par le gravier.

— On a une heure avant que les agents de soutien arrivent, murmura James. On doit trouver cette camionnette et confirmer ce qu’ils transportent.

Sarah frissonna, mais pas à cause du froid. L’idée qu’une autre victime puisse être en danger faisait battre son cœur à toute allure.

— Tu es sûre que tu veux être ici ? demanda Carter en la regardant avec sérieux.

— Oui, répondit-elle sans hésitation. Je dois comprendre ce qui m’est arrivé.

James lança un regard à Sarah, mélange de respect et de prudence.

— Très bien, mais tu restes entre nous deux. Si ça tourne mal, on sort immédiatement.

Sarah acquiesça, mais son regard déterminé trahissait qu’elle n’avait pas l’intention de fuir.

Ils se glissèrent entre les containers, James tenant son arme fermement. L’air était chargé de l’odeur du sel et du métal.

— Là, chuchota Carter en pointant du doigt.

Au loin, sous une lumière vacillante, la camionnette noire était garée à côté d’un petit cargo rouillé. Deux hommes en uniforme discutaient près du véhicule.

— Ils ressemblent à des agents de sécurité privés, commenta James.

Sarah observa attentivement.

— Attendez… Ces uniformes… Je les ai vus avant, murmura-t-elle.

James se tourna vers elle, intrigué.

— Où ça ?

— Juste après mon… enlèvement, répondit-elle. Ils étaient près du centre médical où j’ai été examinée.

James fronça les sourcils.

— Ça ne peut pas être une coïncidence.

Carter fit signe pour avancer, mais au même moment, un bruit métallique résonna derrière eux. Les trois se figèrent.

— Vous avez entendu ça ? demanda Sarah, la voix basse.

James hocha la tête, faisant signe à Carter de vérifier. Mais avant que ce dernier ne bouge, une voix forte éclata derrière eux.

— Hé, vous là-bas !

Une lampe torche les aveugla brièvement. James réagit instantanément, attrapant Sarah par le bras et la tirant derrière un container.

— Carter, dispersion ! ordonna-t-il.

Carter plongea dans l’ombre, tandis que James et Sarah couraient en silence à travers les allées étroites. Des voix se rapprochaient, des faisceaux lumineux balayant les containers.

— Reste près de moi, murmura James.

— Comme si j’avais le choix, répondit Sarah, le souffle court.

Ils tournèrent un coin et tombèrent sur une petite plate-forme surélevée. James l’aida rapidement Sarah à grimper. De là, ils pouvaient voir la camionnette et les deux hommes toujours en train de parler.

— Ils n’ont pas remarqué la distraction, observa Sarah.

James sortit une paire de jumelles de sa poche et examina la scène.

— Ils chargent quelque chose sur le cargo, dit-il.

Sarah plissa les yeux, tentant de distinguer ce qu’ils manipulaient.

— Ce n’est pas une personne… c’est un coffre, murmura-t-elle.

James regarda de plus près. Effectivement, le conteneur métallique qu’ils transportaient était massif, presque trop grand pour être manipulé par deux hommes.

— On doit savoir ce qu’il y a dedans, déclara-t-il.

Sarah le regarda, hésitante.

— James, et si… et si c’était quelque chose que je ne peux pas expliquer ?

Il se tourna vers elle, son regard fixé dans le sien.

— Écoute-moi, Sarah. Peu importe ce qu’on trouve, on fera face ensemble. D’accord ?

Le cœur de Sarah fit un bond. Elle hocha la tête, trouvant du courage dans ses paroles.

Quelques minutes plus tard, Carter les rejoignit sur la plate-forme.

— Les gars de la sécurité font des rondes, mais ils n’ont pas vu grand-chose, dit-il. On a une fenêtre de cinq minutes, pas plus.

— C’est suffisant, répondit James.

Ils descendirent silencieusement et se rapprochèrent de la camionnette. Les deux hommes venaient de finir de charger le coffre et discutaient à quelques mètres de là, leurs armes visibles à leur ceinture.

— Occupe-les, murmura James à Carter.

— Compris, répondit ce dernier avant de se diriger vers eux, un sourire désinvolte sur le visage.

— Qu’est-ce que vous faites ici ? lança-t-il d’un ton faussement léger.

Pendant que Carter retenait leur attention, James ouvrit discrètement la porte arrière de la camionnette. Sarah le suivit, son cœur battant à tout rompre.

À l’intérieur, l’air était froid et chargé d’une odeur chimique. Une série de boîtes métalliques étaient empilées, toutes marquées du même symbole : un triangle avec un œil au centre.

— Qu’est-ce que c’est ? chuchota Sarah.

James secoua la tête.

— Je n’en ai aucune idée.

Soudain, une boîte en particulier attira l’attention de Sarah. Elle était légèrement ouverte, révélant un contenu scintillant. Elle tendit la main pour l’ouvrir complètement.

— Sarah, attends ! murmura James.

Mais il était trop tard. Elle souleva le couvercle, révélant une substance brillante, presque liquide, qui semblait pulser d’une lumière intérieure.

— Mon Dieu… souffla-t-elle.

James la tira en arrière.

— On ne touche à rien.

Au même moment, des voix crièrent au loin. Carter revenait, courant à toute vitesse.

— Ils savent qu’on est là !

James referma la porte d’un coup sec.

— Cours, maintenant !

Ils se précipitèrent dans les allées, des coups de feu éclatant derrière eux. Mais dans l’esprit de Sarah, une seule question résonnait : qu’avait-elle vu dans cette boîte, et pourquoi cela semblait si familier ?