Fyctia
Chapitre 11
La lumière tamisée du soir recouvrait Houston d'une teinte orangée tandis que James et Sarah observaient les traces de pneus dans la ruelle. L'équipe de Carter n'était pas encore arrivée, mais James sentait l'urgence grandir.
— Tu es sûre que c’est la même camionnette ? demanda-t-il en plissant les yeux pour examiner les marques.
— Ces traces sont fraîches, répondit Sarah, la voix ferme. Et cette ruelle est trop étroite pour qu’un véhicule de ce genre passe sans être remarqué.
James hocha la tête, impressionné par son sens de l’observation.
— D’accord, on va suivre cette piste, mais promets-moi de rester en arrière si ça devient risqué.
— Pas de promesses, inspecteur, répliqua Sarah, son regard bleu étincelant de défi.
James soupira, exaspéré, mais il n’eut pas le temps de rétorquer. Un bruit sourd retentit derrière eux, provenant des poubelles amassées dans un coin de la ruelle. Il dégaina son arme d’un geste vif.
— Qui est là ?
Une silhouette frêle émergea lentement de l’ombre : une jeune femme, en lambeaux, visiblement terrorisée.
— Attendez, je vous en prie, ne tirez pas ! balbutia-t-elle, les mains levées.
Sarah s’avança instinctivement, son instinct protecteur prenant le dessus.
— Calmez-vous, on ne vous veut aucun mal, assura-t-elle.
La femme, tremblante, semblait hésiter avant de s’effondrer soudain à genoux.
— Ils vont me retrouver, murmura-t-elle, la voix brisée. Ils retrouvent toujours leurs proies.
James échangea un regard avec Sarah avant de ranger son arme et de s’approcher prudemment.
— Qui ça, « ils » ? demanda-t-il d’un ton calme mais ferme.
La femme leva des yeux hagards vers lui.
— Ceux qui m’ont enlevée.
Quelques minutes plus tard, Carter arriva avec son équipe, et la femme fut conduite dans une voiture banalisée pour sa sécurité. James et Sarah furent invités à les suivre jusqu’au poste, où ils pourraient interroger la nouvelle venue.
Dans la salle d’interrogatoire, la femme — qui se présenta sous le nom d’Emily Ford — buvait un verre d’eau en tremblant. James s’installa en face d’elle, tandis que Sarah restait dans un coin de la pièce, observant attentivement.
— Emily, je suis l’inspecteur Faherty, dit-il doucement. Je vais avoir besoin que vous me racontiez tout ce que vous savez.
Emily hésita, le regard fuyant.
— Je ne peux pas… Ils… ils m’observent.
— Vous êtes en sécurité ici, insista James. Personne ne peut vous faire de mal.
Après un moment de silence, Emily finit par parler, sa voix à peine audible.
— Ils m’ont prise… de force. Je ne sais pas combien de temps j’ai été retenue, mais… mais ils me faisaient des tests.
James fronça les sourcils.
— Quels tests ?
Emily secoua la tête, incapable de répondre. C’est Sarah qui intervint.
— Emily, écoutez-moi. Je sais ce que vous ressentez, dit-elle avec douceur. Moi aussi, j’ai vécu ça. Ils m’ont prise, ils m’ont fait des choses…
Emily tourna la tête vers Sarah, ses yeux s’élargissant de surprise.
— Vous aussi ? murmura-t-elle.
Sarah hocha la tête, et James sentit un frisson le traverser. Il avait vu Sarah rester forte jusque-là, mais cet échange la rendait vulnérable, presque fragile.
— Vous souvenez-vous de la camionnette ? demanda Sarah.
Emily sembla hésiter, puis acquiesça.
— Oui. Une camionnette noire. Ils m’ont emmenée dans un endroit… froid, métallique. Comme un laboratoire.
James prenait des notes frénétiquement, mais au fond de lui, il était sceptique. Pourtant, quelque chose dans les propos d’Emily résonnait avec les propres descriptions de Sarah.
— Pouvez-vous nous dire où se trouve cet endroit ? demanda-t-il.
Emily secoua la tête.
— Je ne sais pas. Ils m’ont bandé les yeux. Mais… je me souviens d’une odeur. Comme celle de l’eau stagnante, ajouta-t-elle après un moment.
James échangea un regard avec Carter, qui se tenait près de la porte.
— Un entrepôt près du port ? suggéra Carter.
— Possible, admit James. Mais on va devoir creuser pour trouver des indices.
Après l’interrogatoire, James raccompagna Sarah à son appartement. Le silence pesait lourd entre eux, chacun perdu dans ses pensées.
— Tu crois qu’elle dit la vérité ? demanda Sarah en rompant le silence.
James hésita.
— Il y a des incohérences, mais ses descriptions correspondent étrangement aux tiennes.
— Alors pourquoi douter d’elle ? lança Sarah, un brin irritée.
James s’arrêta, la regardant droit dans les yeux.
— Parce que je dois rester objectif, Sarah. Mais ça ne veut pas dire que je ne te crois pas.
Elle soupira, visiblement frustrée, et détourna le regard.
— Parfois, j’ai l’impression que tu me prends pour une folle, murmura-t-elle.
James sentit un pincement au cœur.
— Je ne te prends pas pour une folle, dit-il doucement. Je fais simplement mon travail.
Il s’approcha d’elle, son regard s’adoucissant.
— Et si ça peut te rassurer, je ne laisserai rien ni personne te faire de mal.
Sarah leva les yeux vers lui, touchée par sa sincérité.
— Merci, murmura-t-elle.
James hocha la tête, mais au fond de lui, il savait que cette affaire devenait de plus en plus personnelle. Il devait rester professionnel… mais la proximité qu’il ressentait avec Sarah compliquait tout.
Alors qu’il s’éloignait, Sarah murmura :
— James ?
Il se retourna.
— Oui ?
— Les étoiles ne mentent jamais, tu sais.
Cette phrase, énigmatique, résonna dans l’air tandis qu’il quittait son appartement. Une vérité universelle… ou un avertissement ? James n’en était pas sûr, mais il savait que les réponses étaient encore loin d’être découvertes.
2 commentaires
Samantha Beltrami
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Il y a 5 mois
Dystopia_Girl
-
Il y a 5 mois