Octavia Carouzell Les étoiles ne mentent jamais Chapitre 7

Chapitre 7

Sarah était restée étrangement silencieuse pendant tout le trajet de retour. James, au volant de sa voiture, jetait de temps à autre un coup d'œil dans sa direction. La lumière des réverbères jouait avec ses cheveux roux, les faisant scintiller d’un éclat presque irréel.


— À quoi tu penses ? demanda-t-il finalement, brisant le silence.


Elle détourna le regard de la fenêtre, mais son expression restait lointaine.


— Cet homme… Ce qu’il a dit, ça m’a perturbée.


James fronça les sourcils.


— Tu parles de sa remarque sur Walker ?


— Pas seulement, répondit-elle en croisant les bras. Son rire. C’était comme s’il savait quelque chose que nous ignorons complètement.


James soupira.


— Ça fait partie du jeu, Sarah. Ces types adorent semer le doute pour brouiller les pistes.


Elle secoua la tête.


— Non, c’était différent. C’était… personnel.


James haussa un sourcil, intrigué.


— Personnel ?


— Oui, comme s’il me visait moi, pas seulement Walker.


James resserra les mains sur le volant, une tension s’installant dans ses épaules.


— Écoute, tu es au centre de tout ça, c’est vrai. Mais on ne sait pas encore pourquoi. Ce type voulait qu’on doute, qu’on perde notre concentration. Ne tombe pas dans son piège.


Elle ne répondit pas, mais son silence était lourd de pensées non dites.


De retour chez Sarah, James insista pour l’accompagner jusqu’à l’appartement, même si elle protesta faiblement.


— Sérieusement, James, je peux gérer.


— Peut-être, mais je préfère m’en assurer, répliqua-t-il en ouvrant la porte.


L’appartement de Sarah était chaleureux et cosy, décoré de livres empilés sur des étagères bancales et de plantes verdoyantes qui semblaient prospérer malgré le désordre ambiant.


— Tu vis dans une jungle ou une bibliothèque ? lança-t-il, un sourire taquin au coin des lèvres.


Elle leva les yeux au ciel.


— Je te rappelle que tu es ici pour assurer ma sécurité, pas critiquer ma décoration.


Il éclata de rire, un son rare qui la prit par surprise.


— Bien joué, concéda-t-il en levant les mains en signe de reddition.


Mais l’atmosphère légère ne dura pas. Sarah alla chercher un verre d’eau dans la cuisine tandis que James restait dans le salon, son regard s’attardant sur un tableau accroché au mur.


C’était une photo d’elle, plus jeune, avec un homme et une femme souriants – probablement ses parents.


— Tu es jolie là-dessus, dit-il lorsque Sarah revint.


Elle s’arrêta, le verre à moitié levé.


— Merci, murmura-t-elle. C’était… avant.


Il hocha la tête, ne posant pas de questions. Il savait mieux que quiconque que certains souvenirs étaient mieux laissés intacts.


Le silence fut brisé par la vibration du téléphone de James. Il décrocha rapidement.


— Faherty.


La voix de son collègue Carter résonna au bout du fil.


— James, tu ferais mieux de revenir au poste. On a découvert quelque chose sur l’agresseur de la clinique.


James se redressa immédiatement.


— Quoi donc ?


— Il avait sur lui un carnet. Une liste de noms. Et devine quoi ? Celui de Sarah en fait partie.


James se figea, un frisson glacial le parcourant.


— J’arrive.


Il raccrocha et se tourna vers Sarah.


— Écoute, il faut que je retourne au poste. Tu restes ici, et tu verrouilles tout.


Elle fronça les sourcils.


— Quoi ? Pourquoi ?


— Parce que ton nom est sur une liste qu’on vient de trouver sur notre suspect, répondit-il, ses yeux acier plantés dans les siens.


Elle blêmit.


— Une liste ? Quel genre de liste ?


— Je ne sais pas encore. Mais je vais le découvrir.


Elle le suivit jusqu’à la porte, une inquiétude palpable dans ses yeux.


— James… fais attention.


Il s’arrêta, la main sur la poignée, et lui lança un regard adouci.


— Toujours.


Au poste de police, Carter l’attendait dans la salle d’interrogatoire. Sur la table, un carnet usé était posé, ses pages couvertes d’une écriture hâtive.


— Voilà notre trésor, annonça Carter en croisant les bras.


James feuilleta rapidement les pages, s’arrêtant sur une liste de noms. Il reconnut immédiatement celui de Sarah.


— Tu as vérifié les autres ? demanda-t-il.


Carter hocha la tête.


— Certains sont liés à des affaires non résolues. Disparitions, violences, même un meurtre.


James sentit son estomac se nouer.


— Et Walker ?


— Pas sur la liste. Mais il est lié à plusieurs des noms.


James serra les poings.


— Ce n’est pas un hasard.


Carter acquiesça.


— Non. Et il y a autre chose.


Il sortit une photo pliée qu’il tendit à James. Sur l’image, on voyait une femme rousse ressemblant étrangement à Sarah, en train de parler avec un homme en costume sombre.


— C’est elle ? demanda Carter.


James resta interdit, le cœur battant.


— Non. Ce n’est pas elle.


Mais la ressemblance était troublante, presque parfaite.


De retour chez Sarah, une ombre se glissait derrière la fenêtre de sa chambre. Un murmure discret, un cliquetis. Une silhouette étrange s’éloigna dans la nuit, laissant derrière elle une enveloppe glissée sous la porte.


À l’intérieur, un simple message :


"Ce n’est pas terminé."

Tu as aimé ce chapitre ?

0

0 commentaire

Vous êtes hors connexion. Certaines actions sont désactivées.

Cookies

Nous utilisons des cookies d’origine et des cookies tiers. Ces cookies sont destinés à vous offrir une navigation optimisée sur ce site web et de nous donner un aperçu de son utilisation, en vue de l’amélioration des services que nous offrons. En poursuivant votre navigation, nous considérons que vous acceptez l’usage des cookies.