Octavia Carouzell Les étoiles ne mentent jamais Chapitre 8

Chapitre 8

James détestait perdre le contrôle, mais ce soir, tout semblait lui échapper. Entre la liste inquiétante, la photo de la femme ressemblant à Sarah, et le mystérieux message laissé chez elle, un malaise grandissait en lui. Il garait précipitamment sa voiture devant l’immeuble de Sarah, les phares balayant l’entrée comme pour chasser une menace invisible.


Lorsqu’elle ouvrit la porte, il sentit son souffle s’apaiser légèrement. Elle portait un pull trop large et un pantalon confortable, mais son visage était marqué par l’inquiétude.


— James ? Qu’est-ce qui se passe ?


Il hésita un instant. Fallait-il tout lui dire ?


— Quelqu’un est venu ici, répondit-il simplement, lui tendant l’enveloppe et son contenu.


Elle ouvrit le message, ses doigts tremblants. En voyant les mots, son visage blêmit.


— "Ce n’est pas terminé"… Qu’est-ce que ça veut dire ?


James entra et ferma la porte derrière lui, prenant soin de verrouiller les deux serrures.


— Ça veut dire que quelqu’un te surveille, Sarah. Et ils veulent qu’on le sache.


Elle recula légèrement, comme si le sol se dérobait sous ses pieds.


— Je… Je n’ai rien fait, balbutia-t-elle. Pourquoi moi ?


Il posa une main rassurante sur son épaule.


— C’est ce qu’on va découvrir. Mais d’abord, il faut qu’on parle de cette photo.


— Quelle photo ?


James sortit son téléphone et lui montra l’image pliée que Carter lui avait donnée. Sarah la fixa, incrédule.


— C’est moi… ou presque.


— Ce n’est pas toi, corrigea-t-il doucement. Mais la ressemblance est troublante.


Elle scruta la photo, ses yeux bleus s’assombrissant d’inquiétude.


— C’est impossible. Je n’ai jamais vu cet homme.


— Tu es sûre ?


Elle hocha la tête avec conviction, mais son expression trahissait une peur grandissante.


— James, tu penses que… que c’est lié à mon "enlèvement" ?


Il pinça les lèvres, pesant ses mots.


— C’est possible. On dirait que quelqu’un essaie de brouiller les pistes. Mais cette photo, cette liste… Il y a un lien.


Ils s’installèrent autour de la table du salon, où James déploya ses notes et les indices récupérés jusqu’à présent.


— La liste, dit-il, contient une vingtaine de noms. La moitié sont liés à des affaires non résolues, des disparitions ou des incidents violents.


— Et l’autre moitié ?


— Des personnes vivantes, pour l’instant. Dont toi.


Sarah frissonna, croisant les bras comme pour se protéger d’un vent glacial invisible.


— Tu crois que je suis… une cible ?


— Je ne veux pas sauter aux conclusions, mais c’est une possibilité, admit-il.


Il hésita avant de poursuivre, son ton plus doux.


— Sarah, il y a autre chose. Cette liste mentionne Walker.


Elle releva brusquement la tête.


— Walker ? Le thérapeute ?


— Oui, et il est lié à plusieurs noms. Je dois comprendre pourquoi.


Elle détourna le regard, les sourcils froncés, comme si elle tentait de rassembler des souvenirs.


— Il était étrange, murmura-t-elle. Comme s’il savait quelque chose mais ne voulait pas le dire.


— Ça suffit pour que je creuse davantage, répondit James. Mais pour l’instant, on doit renforcer ta sécurité.


Elle ouvrit la bouche pour protester, mais il la coupa.


— Pas de discussion. Tu n’es pas en sécurité ici toute seule.


— Alors quoi ? Tu comptes dormir sur mon canapé ? ironisa-t-elle, tentant de masquer son anxiété par une pointe d’humour.


— Exactement, répliqua-t-il sans ciller.


Elle resta un instant interdite, puis soupira, vaincue.


— Très bien. Mais pas de ronflements, d’accord ?


James esquissa un sourire.


— Promis.


Au milieu de la nuit, alors que James somnolait sur le canapé, une légère vibration le réveilla. Son téléphone affichait un message inconnu :


"Elle n’est pas ce qu’elle semble être."


Il se redressa, le cœur battant. Immédiatement, il inspecta l’appartement, vérifiant que Sarah dormait paisiblement. Mais l’appartement était trop calme, comme si une tension invisible s’y était installée.


Dans un coin du salon, un objet attira son attention. Une petite clé, posée sur le sol, qu’il jurerait ne pas avoir vue avant. En la ramassant, il remarqua une inscription gravée : "Veritas".


Il fronça les sourcils, son esprit se remplissant de questions. Quelque chose dans cette affaire devenait de plus en plus personnel.


Le lendemain matin, Sarah trouva James assis à la table, la clé entre ses doigts, perdu dans ses pensées.


— Tu n’as pas dormi ? demanda-t-elle doucement.


Il releva les yeux vers elle, hésitant à lui montrer la clé. Mais il finit par la lui tendre.


— Ça te dit quelque chose ?


Elle la prit et l’examina.


— Non… C’est à toi ?


— Non. Et je ne sais pas comment elle est arrivée ici.


Son regard passa de la clé à James, la panique refaisant surface.


— Qu’est-ce que ça signifie ?


James ne répondit pas immédiatement.


— Ça signifie que quelqu’un essaie de jouer avec nous.


À cet instant, son téléphone sonna. C’était Carter.


— James, il faut que tu viennes au labo. On a analysé l’écriture du carnet.


— Et ?


Carter hésita avant de répondre, son ton grave.


— L’écriture appartient à Sarah.


James sentit son sang se glacer.


— Impossible.


— Je te le jure, James. C’est une correspondance parfaite.


Il raccrocha, le regard fixé sur Sarah, qui observait toujours la clé, inconsciente de ce qu’il venait d’apprendre.


Pour la première fois depuis qu’il avait croisé son chemin, James douta.


Qui était vraiment Sarah ?

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