Rian Les chocolats de la dernière chance Chapitre 3 - Salomé

Chapitre 3 - Salomé

- Si tu avais mieux négocié on aurait pu l'avoir !, lance Gabriel.


- Mais tu aurais dû me dire que tu voulais que je négocie !, je rétorque sèchement pour exprimer ma frustration.


Ca fait à peine dix minutes qu'on a commencé à appeler les différents fournisseurs des ingrédients pour notre chocolat de Noël qu'on commence déjà à se disputer. J'ai beau faire les meilleurs efforts, c'est impossible de travailler quand son binôme est aussi peu dans la coopération.


- Ecoute, je vois bien que ça ne marche pas. Je vais me débrouiller toute seule, ma grand-mère saura me trouver de l'aide, je lâche.


Dès que je prononce cette phrase, une partie de moi le regrette amèrement. Sans lui, mes chances d'arriver à recréer le chocolat de Noël avant l'ultimatum donné par les villageois sont quand même sacrément réduites. Je ne me reconnais pas dans cette réaction impulsive, mais il me tape tellement sur les nerfs qu'il a réussi à briser ma patience légendaire.


- Très bien, dans ce cas je préviens mon grand-père que c'est ton choix de te débrouiller toute seule. Ca me va très bien : je serai dans l'avion avant la fin de la semaine et tes galères ne seront plus mon problème.


Ca y est, la rupture est consommée, plus de retour en arrière possible. Peut-être qu'il est tellement machiavélique qu'il attendait que je craque en premier. Je mets mon calepin dans mon sac, enfile mon gros manteau de laine rouge et je sors dans le froid en claquant la porte.


L'air glacial m'attaque le visage, j'oublie parfois comme il peut faire froid en Alsace à la période de Noël. La nuit tombe sur les rues de Riseyberg et les décorations de Noël habillent les rues grouillantes de monde. Chacun rentre chez soi, au chaud, profiter d'un moment en famille ou entre amis. Un parfum sucré emplit mes narines. En hiver, la ville a l'odeur du vin chaud, des crêpes et des sucres d'orge. D'habitude, je fais un détour par le marché de Noël avant de rentrer à l'hôtel, mais cette fois j'ai envie d'être dans mon lit le plus vite possible.


Je loge dans un petit hôtel d'une dizaine de chambres, souvent pris d'assaut en période de Noël, mais où ma grand-mère a réussi à me trouver de la place. Ma chambre est petite (un lit une place, un bureau en bois, un petit fauteuil Louis XIV), et dans son jus, mais j'aime le charme de l'ancien. Et puis, elle a une vue imprenable sur les hauteurs de Riseyberg et la nature environnante.


Après une douche bien méritée, je m'allonge à plat ventre sur mon lit, une serviette sur la tête. Les ressors grincent sous mon poids. Lentement, je tape de l'index "Gabriel Krox" sur le moteur de recherche préféré des français. Je parcours rapidement la liste des pages web ; putain ce mec est référencé jusqu'à la page 10. Mes propres traces virtuelles se limitent au site de notre classe verte de CM2.. et quelques photos avec ma mère probablement. Mais ça ne compte pas, elle est super connue c'est normal que des photos d'elles et de ses enfants trainent sur internet.


J'ouvre la première vidéo Youtube qui me tombe sous la main. Il s'agit d'un extrait d'un JT diffusé il y a dix ans, dans lequel on voit Gabriel et une dizaine d'autres collégiens dans un grand hangar, chacun semblant travailler sur une pâte marron, qui ressemble fort... à du chocolat. Dans la barre de description, je lis qu'il s'agit du concours du Jeune Espoir du chocolat de la région Alsace. Ma lecture est interrompue par une voix et une intonation que je reconnais : "Je n'en reviens pas... c'est vraiment extra. Tout le monde autour de moi est vraiment fort donc je ne pensais pas gagner... mais je suis quand même très content !"


Cette voix, c'est celle de Gabriel, plus jeune. La journaliste qui l'interviewe lui fait des compliments sur son chocolat, qu'il prend en rougissant, un air gêné sur le visage. Je réalise que c'est la première fois que je le vois sourire, et encore plus fort, que je le vois vraiment heureux. Mais alors, s'il aime vraiment le chocolat, pourquoi est-ce que ça le fait autant chier de bosser avec son grand-père ? Que s'est-il passé dans cette famille ? Et pourquoi j'ai autant envie de le savoir ?

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12 commentaires

Sarael

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Il y a 13 jours

Dites donc Gabriel et Salomé vous seriez pas un peu chien et chat ? 🤭 qui aime bien châtie bien comme on dit ! Trop mignon le reportage d'un petit Gabriel, Salomé a l'air de s'intéresser énormément à lui. La fin de chapitre est excellente, elle nous donne envie de continuer notre lecture pour en savoir plus. Tout comme Salomé on se pose énormément de questions. Que s'est il passé pour que Gabriel s'éloigne autant de celui qu'il était petit ? Je sens en tout cas qu'il va retrouver sa passion grâce au challenge qu'ils ont avec Salomé (du moins j'espère) 

Ama Ves

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Il y a 16 jours

Le questionnement à la fin du chapitre est top parce qu'on pourrait se poser les mêmes questions, le fait que tu amènes ta prota à se les poser rend les choses plus réalistes pour moi. Je me demande quand même comment elle va réussir à travailler avec Gabriel vu la tournure des choses ahha

mima77

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Il y a 19 jours

Intéressant d'en apprendre plus sur Gabriel !

Angel Guyot

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Il y a un mois

C'est un bon début, tu mets les bases d'une situation bien intriguante et prometteuse !

Rian

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Il y a un mois

Merci beaucoup pour ta lecture 🌸 Dans le prochain chapitre on en apprendra davantage sur l’histoire de la chocolaterie !

Angel Guyot

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Il y a un mois

J'ai hâte 😍
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