Jean-Marc-Nicolas.G Les Anachorètes Autopsie d'un meurtrier.

Autopsie d'un meurtrier.


C’est Isidore Barthélemy, un être original et singulier. Il a sévi après la première guerre mondiale des hommes, jusqu’à leur année mille neuf cent trente-neuf. Son obsession à lui ? C’est de tenter de posséder toutes les jeunes et jolies femmes qu’il croise au court son existence. Alors, il les enlève, puis après les avoir endormies avec du chloroforme, il les ligote. Lorsque les victimes se réveillent, il leur ouvre le ventre à vif. Ce sont les hurlements désespérés de ces malheureuses femmes qui lui procurent du plaisir. Pour couvrir ces abominables cris de douleur pendant qu’il les vivisecte, il passe des chansons sur son phonographe. Après les avoir complètement évidés de tous leurs organes, il opère de la même façon qu’un naturaliste afin de conserver correctement le corps. Enfin, la dernière opération qui consiste à recouvrir les jeunes créatures d’une couche d’enduit spécial de sa composition qui s’apparente à la cire. De cette manière, il fige à jamais leurs visages et la forme de leurs corps. Il peut alors les contempler ou les caresser selon ses désirs car la matière qui les recouvre conserve une texture souple comme la peau humaine. Jugé aux assises de Paris il fut condamné à mort et passa sous le couperet de la guillotine. Il s’est depuis, installé dans un de nos niveaux inférieurs. Sa puissante psyché a créé son propre monde à lui qu’il agrémente par des décorations de son époque, afin d’attirer ses victimes et continuer ses méfait, telle une araignée l’aurait faite avec sa toile. Ce qui le tient toujours actif et permet à sa psyché de posséder cette puissance créatrice. C’est son obsession qui a perduré au-delà de son existence sur terre. Il se sert maintenant de ses anciennes victimes pour continuer ses méfaits, les gardant prisonnières dans son plan de réalité. Ainsi, il s’empare de ceux qui par mégarde, venant à passer par là, seraient attirés par la somptuosité du décorum de sa halle aux mannequins.


— En fait c’est un peu comme la lumière qui attire les insectes la nuit !


— C’est tout à fait ça.


— Quel être curieux et original, il est intéressant à étudier, mais quoi qu’il en soit, mon Pierre de deux mille treize doit être retiré de cette situation. Nous devons le faire sortir de notre bâtisse et le diriger vers son foyer d’adoption initial.


— Kraveῆ voit.


— Quoi donc Korozan ?


— Le monde de lumière de Pierre semble s’assombrir, c’est la version dans laquelle il est resté dans la clinique plusieurs jours et qu’il n’est pas sortit le lendemain de l’établissement pour se rendre directement chez Carole...


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Carole retourne dans la chambre de Pierre, songeuse, celui-ci semble s’être endormi. Elle se demande, comment elle va gérer l’état de cet homme. Elle prend la main de Pierre dans sa main ne pouvant retenir la larme qui coule le long de sa joue tout en songeant à ce que son père lui dirait.


"Tu dois être courageuse ma fille et te battre pour surmonter ces épreuves, comme ton Père te l’a appris."


Elle ne peut refréner les tremblements nerveux qui s’emparent d’elle, du dos de sa main elle essuie les larmes qui embuent ses yeux. Elle renifle, puis elle réalise que Pierre ne réagit pas, sa main, son bras sont étrangement sans vie, sans réaction, Carole s’inquiète puis panique secouant Pierre de plus en plus vigoureusement. Elle se précipite dans les couloirs de la clinique pour rattraper le docteur De Grangier qui vient de la quitter à l’instant.


— Docteur ! Docteur ! Pierre ne répond plus, il est inerte, il semble amorphe, je n’y comprends rien.


Les deux femmes accourent vers le corps inexpressif de Pierre. Le docteur De Grangier pose son stéthoscope sur la poitrine puis lui prend le pouls pour vérifier le rythme cardiaque.


— Bon sang, je n’entends presque pas son pouls et le rythme cardiaque s’est ralenti. Il retombe dans le même état cataleptique, semblable à celui de cette semaine. J’ai peur qu’il soit nécessaire de le mettre sous une assistance respiratoire !


Le docteur De Grangier, appelle son équipe médicale en renfort et demande à Carole de sortir de la chambre. Il y a très rapidement d’autres blouses blanches qui s’affairent autour du corps passif de Pierre.


— Vérifiez qu’il n’avale pas sa langue, contrôlez également qu’il ne régurgite pas sa salive de travers, il ne faut surtout pas qu'il fasse une fausse route. Il faut le mettre sous assistance respiratoire.


Décidément, Carole pense qu’il y des jours qui ont la vie courte ! Tant d’événements en si peu de temps.


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6 commentaires

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Quel bon moment, que j'aime ces allers-retours dans les différents mondes qui se côtoient, Kraven qui revient dans toute sa splendeur, perso c'est ce monde qui me charme et j'en prends un bout dès que tu les offre, merci. Ensuite ce moment d'hôpital où les angoisses tenaillent au rythme des battements de cœur de Carole et Pierre qui décidemment ne sort pas de son monde ou n'a peut-être pas envie dans sa soif de comprendre, à savoir que c'est souvent un piège de vouloir trop connaître et identifier ce qu'il arrive. Merci de ce partage, ton texte est envoûtant pour mon imaginaire. Un prochain chap attendu…

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

oui merci de bien définir mon texte.Cela fait du bien d’être suivi et compris mais je dois dire que je suis gâtée car j'ai autour de moi une poignée de lectrices peux de lecteurs je pense mais qui ont une acuité intellectuelle extrêmement pointues. Et puis mon plaisir c'est d’écrire cette histoire puis de captiver mes admiratrices. C'est un peu comme un voyage que nous entreprenons ensemble main dans la main.

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

Hihihihi

Helen Mary Sands

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Il y a 6 ans

c'est horrible d'imaginer que les malfaisants continuent à exercer leur malfaisance même "après"... j'espère que ce texte n'est pas ton autobiographie déguisée !
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