Jean-Marc-Nicolas.G Les Anachorètes La capture de Guerda.

La capture de Guerda.

— « Bonjour mon amour ! Je t’ai dit que je te donnerais du plaisir. Chose promise, chose due. Mais quel braquemart ! Pfou ! J’ai pris mon pied !! Tu ne peux pas savoir ! Bein quoi ? Qu’est-ce qu’il a mon minou ? Tu es déçu parce que ce n’est pas Carole qui a sucée ta jolie queue ? Mais mon chéri elle n’aurait jamais pu te donner autant de plaisir que moi. Car elle n’est pas dotée de cet organe-là ! »


Et Guerda me tire sa langue, un appendice qui s’étire démesurément, s’enroule, se déroule, se contorsionne, s’enveloppe sur lui-même, se torsade et se divise en une multitude de petits filaments terminés par une fine aiguille.


— « C’est cette langue-là qui a pénétrée à l’intérieur de ton pénis et qui t’a donné cette sensation délicieuse ! «


Puis sa peau devient vert-de-gris, son visage gonfle, se déforme, la chair se détache en lambeaux, les seins se ratatinent, ils s’affaissent sur son ventre meurtri par une multitude de plaies qui s’ouvrent dégoulinantes d’une glaire purulente et nauséabonde.


Sa voix prend le son d’une crécelle. Elle se met à ricaner. Sa bouche se déforme jusqu’à dessiner une ouverture béante composée de longues dents pointues et acérées comme des épines de poissons.


— « Maintenant j’ai faim ! Tu vas me servir de repas ou bien préfères-tu que je dévore Carole ? « - Elle tourne subitement la tête vers la pauvre femme endormie. -


J’ai alors une réaction brutale en la repoussant à coups de pieds ce qui a pour effet de la jeter au sol, son apparence change constamment se transformant tour à tour en femme fatale et en monstre. Mais elle revient aussitôt sur moi comme propulsée par un ressort invisible.


Elle saute par-dessus ma tête et va se fixer sur le mur à la verticale comme collée par de mystérieuses ventouses. Une fois de plus, il semble que cette créature ne soit pas gênée par la gravitation ! Elle me saisit par la gorge comme pour me pendre et me hisse vers le haut ! Guerda me tire vigoureusement vers elle, pendant que je quitte mon lit, suspendu comme une marionnette.


J’essaie de me libérer mais en vain. L’étreinte mortelle m’étouffe peu à peu, elle va me faire défaillir, je manque cruellement d’air, je me débats violemment secouant mes jambes et pointant mes pieds pour tenter désespérément de trouver un appui sur mon lit.


Mais la créature me soulève aisément comme si je pesais le poids d’un fétu de paille, ses griffes s’enfoncent profondément dans ma chair me provoquant des brûlures insupportables. Pendant qu’elle continue de me tirer par le cou.


— « Tu sais mon cher Pierre que les pendus sont retrouvés en état d’érection ? Au bout de quelques jours à peine, la corde s’est enfoncée si profondément dans la chair qu’ils ont gonflé comme des ballons de baudruche. Leur sang s’est fixé dans les membres inférieurs, leur donnant un aspect grotesque. Puis ils se vident de leurs fluides corporels et de leurs matières fécales par l’anus. «


Tout en me parlant, Guerda me maintient en l’air par la seule force d’un bras, les doigts de sa main plantés dans ma gorge. Je me débats vigoureusement.


— « Être découvert pendu représente le summum de l’humiliation, du déshonneur, de la honte. C’est ta plus profonde intimité qui est découverte aux regards de tous. Le pire c’est que même après ta mort physique, tu restes conscient, tu assistes à l’intervention des policiers, des pompiers et tu entends tout ce qui se dit. »


Guerda continue de m’étrangler en me tenant suspendu. Elle force toujours en me tirant vers le haut, je ne l’entends plus que de très loin. L’ombre de la mort se pose sur moi, un froid glacial et glaçant étreint mes membres.


J’ai cessé de me battre, Guerda est trop forte.


— « Ne t’inquiète pas mon chou, c’est un moment pénible mais ça ne dure pas. Le désespoir t’envahit puis l’angoisse. Tu mœurs tout simplement. «

Subitement surgit de nulle part, deux Artrides et leur gargouilles dentées et hideuses. L’un des deux s’adresse à l’autre.


— « Elle est là. Lâche les Dantasques. »


Les monstres à quatre pattes à la large mâchoire dotée d’une multitude de canines en forme de dents de sabre effilées se ruent sur Guerda.


Elles sont dotées d’une puissante détente car elles parviennent à l’atteindre alors qu’elle est plaquée dans l’angle du mur et du plafond à trois mètres soixante de haut !


Leurs puissantes mâchoires se referment sur la jambe et dans le flanc de la femme vampire. Elle lâche prise dans un terrible cri de douleur et s’écrase au sol. Ma chute est heureusement amortie par le matelas.


Une jambe de Guerda se détache de son corps par arrachement et reste dans la gueule d’un des deux Dantasques.

Un Artride saisit mon bourreau par la chevelure et la traîne avec lui. Ils se dirigent alors vers le long couloir qui dessert les chambres.


Je m’aperçois que le fond du couloir forme une ouverture vers le monde noir, je perçois son paysage de cendre.


Les deux Artrides et leurs Dantasques ne m’ont même pas accordé la plus petite attention. Le fond du couloir se referme comme un rideau sur ce monde de désolation.


Je reste là, planté sur le seuil de la chambre.


Puis j’entends Carole s’adresser à moi :


— « Pierre tu aurais dû me demander, j’ai des caleçons de mon frère, je t’en aurais passé un ! Je suis désolée de ne pas y avoir pensé. Je dois dire que j’ai sacrément déguster ! « - Puis elle se met à éclater de rire en me voyant tout nu dans l'encadrement de la porte. -


Mais le pire était à venir. Alors qu’elle tire le drap d’un geste comme pour m’inviter à venir la rejoindre, pendant que de l’autre main elle tapote le matelas, elle s’interrompt subitement. Elle a un air de stupéfaction, les yeux écarquillés, la bouche bée.


Elle vient de poser sa main sur un panache de semence masculine. Elle fixe alors le tissu et comprend ce qu’il s’est produit !


— « Pierre ! Tu n’as pas osé quand même ! »


— « Carole, ce n’est pas ce que tu crois, il y a eu cette femme vampire qui est arrivée de nulle part et puis… »


Carole éclate de rire ! elle est prise de spasmes et des larmes jaillissent de ses yeux.


— « Je ne pensais pas que je vous faisais un tel effet Monsieur ! - Elle sourit. - Alors toi, tu en es un drôle de vampire ! De toute ma vie je n’ai jamais vécu une telle situation. Bon, il n’y a plus qu’à changer les draps, à deux heures quinze du matin ! ! Eh bien ! Décidément avec toi rien ne se passe normalement ! «


— « Tu ne crois pas si bien dire. Si tu savais ! »


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17 commentaires

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Là encore un va et vient entre les mondes, les dantasques et les artrides tous plus impressionnants les uns que les autres et là encore Pierre semble comme un pion invisible. Pourquoi ? Et le réveil de Carole dans le rire moqueur, et un Pierre déconfit, j'ai ri en même temps m'imaginant la tête de Pierre entre livide et ahuri ;) Quel chemin vas-tu prendre pour jumeler les événements avec le temps réel insipide de la vie de Pierre avec cette débâcle ? Le lien se fait sur un pivot pour l'instant, l'axe central qu'est Pierre. Est-ce que d'autres vont entrer en scène ? NB : Tu as eu com Fyctia ! Chouette, d'habitude je ne lis pas les autres coms mais je n'ai pu m'en empêcher, c'est pas mauvais le retour, même si je pense que si le fil n'a pas été vu c'est que sa vision n'était peut-être pas en osmose avec ton histoire, question de sensibilité j'imagine parce que moi je vois les liens et la juxtaposition des plans c'est ta mise en place du décor, je pense que ton histoire est complexe alors tu as pour la bonne compréhension fait "un tour de table" avec Pierre comme lien central et sans aucun doute tout entrera dans tes prochains chapitres jusqu'au terme. Sinon ce sont toujours de merveilleux retours, utiles pour ton travail au terme du concours, c'est une chance que nous n'avons pas tous eu. Félicitation pour toi. Continue, accroche toi parce que c'est une histoire qui a du corps et qui promet beaucoup.

Camille | Fyctia

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Il y a 6 ans

Bonjour JMNG, J’ai lu les premiers chapitres de ton histoire, et voici quelques retours qui, je l’espère, te seront utiles dans l’optique d’un retravail.

Camille | Fyctia

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Il y a 6 ans

# Le principal point positif de ton histoire, c’est le côté très graphique des scènes que tu décris. On se les représente facilement et tu mets en place une ambiance angoissante ; les passages dans le « monde noir » évoquent une atmosphère apocalyptique à la Bosch. Le mélange de violence et de sexualité surexposés est dérangeant mais correspond bien à la vision d’une sorte d’enfer que tu sembles vouloir mettre en place.

Camille | Fyctia

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Il y a 6 ans

# Il est en revanche difficile de comprendre vers quoi ton intrigue s’oriente. Pour l’instant, ton histoire donne davantage l’impression d’une juxtaposition de tableaux, certes frappants, que de suivre un fil conducteur, une problématique qui se présente au personnage et qu’il cherche à résoudre. C’est d’autant plus vrai que ce dernier nous reste très extérieur : on a très peu d’informations sur lui, sur ce qu’il pense, sur ce qu’il ressent, sur ce qu’il compte faire vis-à-vis de la situation nouvelle qu’il doit affronter… Lui donner davantage de corps pourrait être pertinent. Tu donnes également beaucoup de détails sur des points qui ne paraissent pas essentiels à l’intrigue : relations interpersonnelles dans l’entreprise au chapitre 3, long exposé sur la théorie des quarks… Il faudrait se concentrer sur ce qui est réellement utile pour servir de base à l’histoire.

Camille | Fyctia

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Il y a 6 ans

# Au niveau de ton style, tu emploies beaucoup de points d’exclamation, ce qui finit par en diluer l’effet d’emphase. En conserver moins mais en les sélectionnant avec soin te permettrait de les rendre plus percutants.

Camille | Fyctia

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Il y a 6 ans

Il ne me reste plus qu’à te souhaiter bon courage pour la dernière ligne droite d’écriture dans le concours ! Camille, équipe Fyctia

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

Bonjour Camille, Tout d'abord je remercie infiniment ce passage, cette lecture et ce retour très minutieux de mon histoire. Je dois dire que la mise en parallèle avec Bosch est plus qu'un compliment pour moi et si j'ai réussi en pâle copie avec les Anachorètes à faire le même effet que ses peintures de monde terrifiant et d'horreurs, alors mon but est atteint. Effectivement une quinzaine de mes chapitres posent le décor et le socle de mon histoire avec les différents personnages qui rebondiront à plus ou moins courtes échéances. Le fait de le visionner comme des tableaux qui se posent me semble intéressant (un lien encore avec Bosch) même si c'est un point que vous relevez en vous demandant où est le fil conducteur. Mais ce fil est là et c'est Pierre qui le tien, de ce monde noir où il est au départ affolé,hébété...et son sentiment évoluera au fil des autres chapitres, à son quotidien plus banal, auquel on peut tous s'accrocher, entre job, maison, voisine envahissante et un amour en vue (Carole). Son job est capital pour les personnes s'y trouvant car ce monde Noir intemporel, c'est aussi son autre quotidien et celui-ci aura son lien au fur et à mesure.Tout chapitre qui semble anodin se révélera important pour la compréhension de l'ensemble au fil des chapitres à découvrir. Merci encore pour ce retour et j'espère que vous reviendrez lire la suite afin que je puisse vous démontrer l'évolution suivant vos interrogations de ce jour. Bien à vous.

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Oui, Jimilie Croquette a raison un viol mais surtout un perturbé de l'âme ce brave Pierre. Quelle idée de laisser la porte de ce monde ouverte ? Non mais !!!XD

Jean-Marc-Nicolas.G

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Il y a 6 ans

Le pauvre Pierre n'y ait pour rien ,enfin consciemment, il n'est pas responsable. Mais son inconscient? çà c'est une autre histoire

Gaïane MILLER

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Il y a 6 ans

l'histoire prend une tournure que j'aime bien !
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