Jean-Marc-Nicolas.G Les Anachorètes Quand le monde noir arrive.

Quand le monde noir arrive.

Un nouveau monde de désolation s’offre à nous, il s’écoule comme de l’encre noire sur le paysage champêtre et bucolique qui défilait jusqu’à présent, je le connais très bien !


Tout semble se figer, sans vie, les maisons, les arbres sont calcinés, le sol semble recouvert d’une épaisse couche de cendre volcanique.


De ce sol s’élève çà et là des tourbillons de cendre prenant la forme d’êtres humanoïdes, je les reconnais car je les avais aperçus de loin lors de ma première visite dans le monde noir. Leur forme se conglomére et devient plus compacte


Ils se dirigent vers le train tels des pantins désarticulés, à la place de leurs yeux, des lueurs incandescentes laisse penser qu’ils sont animés par un feu infernal.


A l’intérieur du wagon les néons se sont éteints, seuls demeurent les éclairages de secours dont la lueur me permet d’apercevoir l’état dans lequel se trouve les passagers.


Ils semblent figés, sans réaction, leurs regards sans expressions se perdent dans le vide, ils semblent inconscients de la situation.


Trois des voyous se précipitent vers la fenêtre, paniqués et ne comprennent pas ce qu’il se passe.


Ils aperçoivent ces centaines de « poupées » de cendre converger vers le train, ils s’adressent à leur chef de bande.


— « Mike regarde ! C’est un truc de ouf ! Il y a des choses dehors, faîtes de cendre qui s’approche. On est où là ? C’est quoi ce monde ? Le paysage a disparu ! Mais putain de merde, c’est quoi tout ça ! On dirait que tout est calciné ! «


Mike ne se démonte pas et me saisit au col de chemise, pivote d’une demie-rotation avec sa main droite qui s’est refermée comme une puissante tenaille pour bien resserrer l’étreinte et me relève de la seule force de son bras.


— « Eh connard ! Petit enculé de ta mère ! C’est toi, c’est toi le responsable, hein ! Je suis sûr que c’est toi, je ne sais pas comment tu fais mais tu vas te bouger pour nous ramener dans notre monde avant que je t’éclate ta gueule de pédé. »


Bizarrement alors qu’auparavant, je me sentais défaillir, au bout de mes forces, que la vie commençait à quitter mon corps, une force inexplicable me fait reprendre connaissance et rétablir pleinement ma conscience.


Ma vue qui s’est troublée redevient nette. Les douleurs disparaissent, dehors les formes de cendre noire compactée s’approchent du train.


Elles arrivent de toute part continuant à se contorsionner comme des « poupées » désarticulées, ce qui a pour effet de semer une frayeur incontrôlable chez les trois voyous qui n’avaient pas quitté de vue la scène à l’extérieur.


Ils gesticulent dans tous les sens, poussent des cris, s’affolent et s’agitent hystériquement.


— « Mike, regarde ! Regarde dehors putain ! C’est quoi ces choses ? «


Les êtres de cendre vaguement humain arrivent à la hauteur du train, ils plaquent leurs mains à plat sur les vitres.


Ils se contorsionnent de plus belle, comme excités de plaisir à l’idée de s’emparer des quatre loubards. Ils lèchent et baisent assidûment les vitres qui commencent à se déformer sous l’action d’une intense chaleur.


Désormais, la situation change. De l’état de prédateurs les quatre fous furieux qui avaient semés la panique dans tout le wagon passent à l’état de proie.


Mike sort alors de la poche de sa veste un pistolet automatique qu’il me rentre en force dans la bouche au risque de me casser les dents.


— « Connard, enculé de ta mère fais ta prière je vais t’éclater ta gueule avec ce calibre. Tu as intérêt de nous sortir de là ! Tu as dix secondes. »


J’entends dans la voix de cet homme désormais éraillé une colère et un effroi incontrôlable.


Il répète encore ses insultes tout en me postillonnant sur le visage, je ne vois plus que ses yeux exorbités, je crois que c’est sa menace qu’ils n’ont pas aimés.


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5 commentaires

MiXado

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Il y a 6 ans

Comme je l'avais dit un peu plus tôt, le titre en dit beaucoup et est quand même assez mystique... Le vocabulaire employé est descriptif de la colère de la personne. Personnellement cela ne me choque pas cela donne un côté encore plus vivant à l'histoire, mais ce langage cru peut faire peur aux lecteurs et arrêter leurs lecteurs. C'est à toi de voir ce que tu en penses, peut être que baisser un peu le poid des mots serait peut être mieux...

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Le titre en dit long... Je ne peux pas m'ôter de la tête ce glissement parfait d'un espace à l'autre où on est dans un côté baston après le sourire du voyageur et là dans la violence qui augmente, les jeunes utilisent la grossièreté et l'agressivité comme une défense, la seule de toute façon dans leur répertoire, j'arrive à le comprendre, relief de nos jours finalement… C'est un chapitre où tu me maintiens dans la bulle de Pierre, je reste observatrice avec effroi sans pouvoir rien faire, un peu comme Pierre dans ce chapitre qui est brutalisé, molesté...Que me réserve la suite même si je la pressens.

IrisL

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Il y a 6 ans

J'ai lu puis voté, nouvelle sur le site je comprends en tâtonnant ! Mais quelle imagination ! Ce Pierre m'a l'air bien tourmenté et ce groupe avec Mike un semblant des petites bandes relous des quartiers douteux des grandes villes. J'ai adoré.

Léa_B

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Il y a 6 ans

Ca glace le sang ! Mais je veux bien voir la suite.(Mon côté imaginaire marche bien là)
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