Fyctia
La bande à Mike.
Finalement décidé ce samedi à répondre à l’invitation de Carole qui reçoit quelques camarades d’école, - Je me demande bien ce que je vais raconter à ces surdoués issus de la fine fleur de la société- . J’appelle un taxi pour me rendre à la gare.
En ce samedi matin, je me hisse sur les marches du TER et je m’avance sur l’allée centrale pour y choisir une place assise.
Je calcule que le trajet durera un peu plus d’une heure dix. Mais je n’ai pas prévu ce qui allait arriver.
Le train commence à vibrer puis à démarrer lentement, en souplesse, je me mets à penser « Il n’y a plus rien à voir avec l’autorail de mon enfance, le confort a bien évolué. Je me souviens du bruit assourdissant du gros moteur diesel et des vibrations que cela générait. »
Il y a une quinzaine de minutes que le train de banlieue a entamé son trajet lorsqu’il s’arrête à la première gare où monte quatre jeunes qui vont perturber les voyageurs.
Dès qu’ils pénètrent dans la voiture, je devine qu’il va y avoir du grabuge à cause de leur conduite provocante. Ils commencent à ennuyer deux jeunes étudiants, ensuite ils s’en prennent à deux jeunes-filles puis à un gros monsieur aux lunettes noires et à une vieille dame.
C’est au moment où ils malmènent l’octogénaire que ça ne passe plus. Ces terribles voyous commencent à s’en prendre à son chapeau puis la décoiffe en passant avec violence leurs mains dans ses cheveux.
La vieille dame réagit promptement, elle ne se démonte pas et gifle l’un d’entre-eux. Le gros monsieur avec des lunettes noires intervient mais il est violemment bousculé et jeté à terre.
Les deux jeunes-filles poussent un cri de panique pendant que deux des voyous posent un de leur pied sur le ventre du brave bonhomme.
Le pauvre monsieur tente de se redresser mais il subit des coups de pied dans le ventre. Je ne pouvais plus supporter cette scène, moi qui n’étais pas particulièrement brave mais plutôt faible et poltron dans ce type de situations. Je me mets à crier en me dressant face à eux.
— « Espèces de petits cons irrespectueux, vous allez arrêter maintenant ! Ou bien… «
— « Ou bien quoi ? ! » - Me répondit l’un des plus timoré. " –
Il se ru alors sur moi, commence à me gifler sans vouloir s’arrêter. Je sens la douleur grandir, mon visage chauffe comme une bouillotte en ébullition puis enfin le coup de trop ! Je ressens une douleur vive sur le cartilage de mon nez.
Ma vue se trouble, j’ai une forte hémorragie nasale, le sang s’imbibe sur ma chemise et sur ma veste, les gouttes coulent en saccade toujours plus rapide et claquent sur le sol métallique.
Je suis à terre, je sens mes forces m’abandonner, je vais perdre connaissance. Un second comparse se joint à ma mise à mort, je suis à genou.
D’un violent coup de pied dans le ventre, il finit par me renverser sur le plancher du wagon. J’entends vaguement les gens crier, effrayés.
— « Arrêtez, vous allez finir par le tuer. »
J’entends toujours les insultes de ceux qui me frappent.
— « Petit enculé ! Espèce de tapette ! Tu veux jouer au voyou avec nous ? Petit enculé de ta race. »
Dans ma demi-inconscience, je remarque que le vocabulaire de ces individus est très limité et qu’il comporte principalement des mots d’insultes. Et celui qui revenait fréquemment était le mot « Enculé ! « .
Mais la suite des événements va être plus surprenante, plus dramatique encore ! Vous me direz, que peut-il y avoir de plus grave qu’un homme à terre qui subit des coups par quatre individus acharnés pour le faire souffrir.
Pendant que je continue à subir les coups répétés des godillots renforcés de ces quatre fous sanguinaires, le phénomène auquel j’avais été l’acteur depuis mon enfance et dont le cycle s’est accéléré ces derniers jours, se déclenche à nouveau, mais cette fois-ci et pour la première fois en public et en dehors de mon appartement.
Le temps semble à nouveau se ralentir pour finalement marquer l’arrêt.
En même temps, les cris d’affolement des gens ainsi que le bruit du clac-clac des bogies du wagon se mettent à ralentir pour se fixer dans un silence de mort.
La lumière du jour commence à disparaître, le ciel s’obscurcit, les nuages lourds de leur noirceur d’un autre monde remplissent l’espace, le paysage change, les maisons aux balcons fleuris, les prés, les vergers et les vaches qui paissent paisiblement sont effacés comme par une gomme invisible.
Le train s’est arrêté, les fous qui s’acharnent sur moi cessent subitement.
5 commentaires
Sand Canavaggia
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Il y a 6 ans
Carmin
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Il y a 6 ans
Jean-Marc-Nicolas.G
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Il y a 6 ans
Carmin
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Il y a 6 ans