Jean-Marc-Nicolas.G Les Anachorètes A propos de Carole.

A propos de Carole.

Je frissonne à l’idée de penser à quoi j’ai échappé. Ces êtres repoussants semblaient faire partie d’un autre ordre d’évolution des espèces.


Mais elles nous étaient inconnues à nous les hommes.


Je me sens fatigué et je m’effondre sur mon canapé. Je regarde la télévision, il y a toujours le document animalier, la scène que je regarde est celle qui se déroulait juste avant que le monde noir ne s’ouvre à moi.


Sur ma pendule l’heure marquait vingt et une heure trente. Visiblement ici dans mon appartement le temps n’a pas bougé. Il est resté figé alors que j’avais vécu l’équivalent d’une journée !!


Ce samedi matin, je me suis décidé à prendre le train de banlieue pour me rendre chez Carole, elle habite à l’extérieur de la ville.


Depuis qu’elle me le demandait, son insistance en devenait gênante.


Après tout, c’est une chic fille, agréable à regarder et délicieuse dans la conversation. Sa silhouette est fine et élancée, lui donnant une sorte naturelle de grâce.


Et puis, elle était seule comme moi, je sais depuis longtemps que je ne lui suis pas insensible, elle a toujours ce regard pétillant qui s’illumine quand elle me regarde et m’adresse la parole.


Je sais qu’elle habite une maison bourgeoise au milieu d’un petit parc dont elle a hérité de son père après sa mort.


Monsieur Haldeberg avait fait partie de l’une de ces familles de riches industriels du nord de la France, qui s’est taillée une fortune dans le textile au milieu du XIXème siècle.


Puis le textile a périclité au milieu des années cinquante à cause de la « rayonne », le domaine des tissus artificiels comme le nylon.


Je suis un peu informé de ce monde là car Carole me l’a raconté et répété à maintes reprises.

Il faut dire qu’elle est fière de sa famille et puis qui ne connaissait pas les Haldeberg !


Le père avait fini par vendre ses usines à un groupe allemand qui d’ailleurs le vendra une décennie plus tard à un groupe indien.


Monsieur Haldeberg a assuré la sécurité matérielle et financière de sa famille en investissant le fruit de la cession de ses parts dans le domaine de l’immobilier.


Après sa mort, la mère et les deux frères se sont hâtés de dilapider leur part de gâteau mais Carole est demeurée plus prudente et gère sagement quelques biens en location qu’elle a acquise en parti par l’intermédiaire de Monsieur Henri, notamment le bel appartement du Parc Montceau.


C’est d’ailleurs à l’issue de cette acquisition que Monsieur Henri lui a proposé de venir travailler avec lui dans le secteur de l’immobilier de luxe, pour lequel le profil de Carole correspondait tout à fait.


Je sais qu’elle a accepté moins par besoin pécuniaire que par besoin de combler son ennui.


Très cultivée, elle parle six langues et a fait Cambridge. Elle demeure simple mais dégage en même temps une présence, une aura, une personnalité hors du commun. Elle séduit par sa seule présence.


Je crois que je suis tombée un peu amoureux d’elle lorsque je l’ai croisé inopinément au Parc Vincennes. Avec son habit de cavalière, ses hautes bottes de cuir marron impeccablement cirées, en scelle sur sa monture racée.


Nous nous étions croisés et avions été agréablement surpris de nous rencontrer à cet endroit, nous avions engagé la conversation, j’avais été obligé de lever la tête pour lui parler et j’avais le soleil dans les yeux, je percevais sa silhouette cambrée, auréolée de ce soleil éclatant.


Ce moment-là m’était apparu comme un instant surréaliste ! Un moment mystique, comme une apparition de la vierge Marie


Il faut dire que cette jeune-femme est vraiment gâtée par la nature. Sa forte personnalité me paralyse, j’admire sa culture des arts et de la littérature.


C’est aussi à cause de cela que j’ai retardé l’opportunité d’aller plus en avant ; Mais j’ai aussi cette culpabilité permanente à l’égard de ma femme et de ma fille que la fatalité m’avait arraché à la vie et qui demeuraient en quelque sorte toujours présentes dans mon cœur


Voilà cinq années qui sont déjà passées, pour moi à y penser. Parfois cela me donne la sensation que ce drame est arrivé le mois dernier.


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3 commentaires

MiXado

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Il y a 6 ans

Pour la femme, tu fais une légère description et c'est peut être là où je suis un le déçu. Je sais que mon imagination peut imaginer la femme mais j'aime bien connaître beaucoup de détails sur les personnages. Peut être que renforcer un peu la description de Carole améliorerait ton chapitre ?

Sand Canavaggia

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Il y a 6 ans

Un retour à la normale, c'est doux, on ressent un être introverti, presque précieux, forcément timide et visiblement un gros béguin pour Carole. Une description légère de cette jeune-femme qui permet à mon imaginaire de faire le reste et de toute façon, je ne pense pas que ce soit fondamental pour ton histoire un descriptif chargé des personnages, sauf de Pierre que tu as pour l'instant suffisamment fait. Je salue cette prouesse car bien souvent force de détails sur les personnages noît l'objectif du sujet principal. Dans ce chapitre je note ce béguin, ce trajet et je pense que tu feras rebondir dans les chapitres suivant. 5j'avoue refaire mes lectures parce que je m'aperçois avoir oublié beaucoup de leur contenu depuis ma première lecture, j'adore ton texte je m'y replonge avec "délice", ah ah ah)
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