Fyctia
Chapitre 1
Des gouttes de sueur, lourdes et visqueuses, perlent sur mes joues. Je le ressens, je le sais, ça peut arriver à tout moment et je ne pourrai rien y faire. Je n’aurai aucune emprise sur les évènements.
De tous les maux qui peuvent nous ronger de l’intérieur, le pire reste assurément l’impuissance!
Ce sentiment qui nous rappelle à quel point nous sommes de minuscules insectes invisibles à l’échelle de l’univers. On connaît l’issue, on sait qu’on ne pourra pas changer les choses, mais on s’entête à essayer. Certains appelle ça le courage, moi j’appelle ça de la stupidité. Fut un temps où je pensais naïvement que l’inéluctable pouvait être déjoué. Philosophique comme phrase ...
Que dalle ! Niet, nein, nada !
Non, tout est écrit d’avance et la seule solution face à l’horreur est de réaliser que nous ne sommes pas maître de notre destin. Que nous sommes tous connectés à une espèce de force imperceptible et que nos actions individuelles ont une incidence sur le reste de l’humanité. Comme le papillon qui par un battement d’ailes … Enfin, bref !
Je la vois, elle est plantée devant moi et son regard me supplie d’agir, ou plutôt d’intervenir. Seulement, on en revient à cette histoire d’impuissance. Qu’est-ce que je pourrais faire qui changera la donne ? Rien !
Son visage est tellement beau, on dirait un ange, sauf qu’elle n’a pas de halo. Ces cheveux si blonds, si scintillants, elle rayonne à travers les ténèbres. Et ses traits si fins, presque parfaits.
Au moment où je lui tends la main, un ruisseau de sang se met à apparaitre sur son front. Nous sommes au milieu de nulle part, dans l’obscurité absolue, et mon cœur se met à tambouriner. Je transpire maintenant par tous les pores. J’essaye de courir, en vain. Je la vois basculer en arrière et je sais que je n’arriverai pas à temps. Impossible !
Progressivement, son corps fragile disparait derrière le rideau de noirceur qui nous entoure. Je voudrais hurler, mais dans ce silence de mort, je n’en ai pas la capacité. Elle, émet des sons, mais je ne parviens pas à les entendre, comme si la couche brumeuse nous séparant m’en empêchait.
Je suis alors comme paralysé, sans pouvoir trouver un début de solution.
Après son corps, c’est sa tête qui est engloutie par le néant.
Je suis là, les bras tendus, inutilement (puisqu’il n’y a plus d’espoir) et je sens que mon âme glisse en-dehors de mon enveloppe charnelle pour se faire la malle.
J’étouffe, j’agonise, je suis sans vie …
Et c’est à ce moment précis que je vois une lueur transpercer la mort pour me porter secours.
« Jonathan ! Jonathan ! Vous m’entendez ? »
60 commentaires
Marie Andree
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Il y a 10 mois
Jay H.
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Il y a 9 mois
clecle
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Il y a 10 mois
Jay H.
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Il y a 10 mois
Jay H.
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Il y a 10 mois
Cara Federsan
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Jay H.
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Cara Federsan
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Il y a 10 mois
WildFlower
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Il y a 10 mois