ElsaBianchi Lequel choisir ??? Dentelle de bois

Dentelle de bois

— T'es bien renseigné. Merci.

— C'est chouette de te revoir. J'ai bien cru que je t'avais brisée. J'en suis désolé tu sais.

— Je me suis aussi brisée toute seule Hayden, vraiment.

— Et euh, j'ai appris aussi que tu étais avec Anton depuis ton départ.

— Mmmh. Toujours à l'essentiel hein ?

— J'aime pas tourner autour du pot. J'aurai du être plus direct tout de suite, mais j'étais pas prêt à croire qu'une parisienne à fanfreluche pouvait me retourner aussi vite la tête et j'étais pas d'accord de perdre le contrôle. Je crois que j'ai d'abord préféré me cacher derrière mon mépris de ta relation avec Anton pour te rejeter et euh j'ai fait pareil avec Zach. Je te demande pardon, je n'aurai pas du réagir comme ça, tu ne le mérite pas, je t'ai blessée.

— Hayden merci. Anton, je t'expliquerai peut-être un jour. Mais non, je ne suis plus avec lui. Oui, j'ai tenté l'aventure, mais seulement après mon départ, peut-être pour vérifier ce que je savais déjà, que je n'étais pas si en accord que ça avec lui, même s'il me fascinait. Peut-être pour lui donner une chance, peut-être pour me réparer aussi. Mais je n'appartiens à personne. Un jour mon cœur peut être. En attendant, une chose est sure : je ne cèderai plus jamais mon libre arbitre, mais ça, ça vient d'une histoire plus ancienne...J'ai eu le coeur brisé avant d'arriver ici aux USA, et j'ai beaucoup de mal à vouloir de nouveau me lancer vraiment. J'ai d'autres raisons aussi de me sentir fragile. Un jour je te raconterai peut-être. Tu comprends ?

— Oui. donc, tu n'es avec personne ?

— Non. Personne. Je lui souris... légèrement amusée.

— Dis moi, je suis pardonné ?

— Oui. Et moi je suis pardonnée ?

— Ouais, croix de bois croix de fer

— Si je mens je vais en enfer ! Sale gosse !

— Allez, suis moi princesse ! J'ai des trucs à te montrer. J'ai pas que ça à faire !

— Je suis pas une princesse ! Et c'est bien tu t'améliores sur la communication !

— Tu seras toujours une princesse pour moi... alors n'essaye même pas de me dissuader de t'appeler autrement que comme ça ! Un surnom ça se discute pas !

— Putain de ....

— De quoi ? De joli p'tit cul ?

— Hayden !!!!!

— Ca me va tu sais comme surnom. Tu peux m'appeler comme ça autant que tu veux !

— Sérieux ! Tu peux pas parler à ton boss comme ça !

— T'es pas mon boss, t'es ma cliente. Et les clientes spéciales ont justement droit à un traitement de faveur !

— Je m'en passerai de tes faveurs !

— Tu dis ça, mais tu diras pas tout le temps ça !

— Gros lourd ! Arriéré !

— Et voilà, je suis de nouveau un arriéré. T'es bien une princesse ! J'ai toujours raison. Cherche pas !


Depuis tout à l'heure je l'ai suivi sans regarder où nous conduisait nos chamailleries.  Je me retrouve sous une charpente immense. Celle que j'avais dessinée à mon arrivée à l'agence pour que la forme crée une ouverture vers les étoiles, permettant en été l'évacuation de la chaleur et un auvent pour abriter du soleil en été mais dont l'inclinaison permettait de laisser rentrer les rayons en hiver. La forme est assez organique mais garde des lignes puissantes. Une dentelle de poutre évoque les rainures des feuilles, c'est d'une immense beauté.

Je suis sous le choc, ultra émue, j'ai les larmes qui montent avec un énorme battement de coeur.


— Hayden, tu l'as fait ?

— Oui M'ame.

— ...


Je regarde en tout sens, j'admire les enchevêtrements de bois, les assemblages sans aucune vis métalliques. C'est un véritable chef d'œuvre.


— Mais ce n'était qu'un vague croquis !!!

— Oui, mais c'est ça le partage d'expertise...  tu as l'imaginaire, j'ai le savoir faire.... Tes rêves, je veux juste les réaliser.


Il semble un peu gêné, mais lorsque je le regarde, je vois un homme fort, sensible, hyper solide. Il est campé sur ses jambes musclées, ses bras croisés dans sa chemise à carreaux rouges, son pantalon de chantier noir qui a bien vécu... Ses cheveux chatains clairs, légèrement blonds en fait, ondulés, sa machoire virile. Je ne sais pas si c'est la magie du lieu qui opère, si c'est de savoir que c'est lui qui la construite, ou si c'est juste sa personnalité et son physique, mais je me rends compte qu'il est vraiment exceptionnel, et mon coeur réalise qu'il me touche vraiment, vraiment.


Je saisis sa main, la voix chargée d’un trop plein d’émotions.

— Merci Hayden ! Merci !

— Pas de ça ici. Aux US on fait des hug. Alors viens là tout de suite !


Et le voilà qui me serre fort dans ses bras musclés. Son parfum me fait tant de bien. Je voudrai rester là toute ma vie.

Comment ai-je pu ne pas me rendre compte à quel point il était si génial ?


Je le serre puis m'éloigne avec plus de froideur. Je ne veux pas céder, pas maintenant que nous avons fait la paix, pas tant que je ne serai pas prête.


— Ça suffit comme ça ! Ici je suis ta patronne.

— Non, ici t'es ma cliente. Mais d'accord  je garderai mes distances. Par contre, en dehors des heures de bureau, je te demande l'autorisation d'être ton ami.


Je relève les yeux, pleins de gratitude.


— Tu veux bien être mon ami ?

mon cœur saute de joie.

Oui, oui, oui, merci Hayden. Je serai vraiment heureuse que tu sois mon ami.

— Et plus si affinité ?

— Tu pousse le bouchon un peu trop loin Maurice !

— C'est quoi ça ? Maurice ?

— Une vieille pub française pour de la mousse au chocolat, mais "tu peux pas comprendre !" - oh purée les vieilles références...


je crois que je pars en vrille, typique de quand je suis excitée par la nouvelle situation.


— Attends, faut que tu me montres !

— Non, mais ce soir ? J'ai rendez vous avec les gars au pub. Tu viendras ?

— Un rencard ? Mais carrément ! J'espère qu'il y aura des fléchettes, je t'apprendrai comme promis !


Il me fait un clin d'œil.

— Deal pour les fléchettes, mais c'est pas un rencard

— Deal. et si c'est un rencard ! c'est toi qui a demandé en plus !


Je lui tire la langue et je secoue la tête.

— A ce soir Maurice !

— Il m'énerve déjà ce Maurice !

— T'avais pas qu'à commencé avec Princesse ! Et tu rigoleras encore moins quand tu sauras qui est Maurice ! Ah ah ah, pensant au fameux poisson rouge dans son bocal. :)


— Je sais pas si tu vas rester longtemps mon amie alors !

— Tu sais pas ce que tu risques en effet !

— J'ai ma petite idée, princesse....

— C'est ça, c'est ça, prétentieux !

— Tu veux toujours avoir le dernier mot en vrai ?

— OUI ! Enfin tu commences à comprendre ! C'est bien !


je le regarde, et puis je regarde ma montre :

— Bon, on retourne au "boulot". Retour à la case cliente/patronne/c'est moi qui commande, OK ?

— OK Princesse / t'es pas ma patronne mais une cliente très très exigeante.


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7 commentaires

KBrusop

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Il y a 3 ans

Il est trop mignon, lui construire ce qu’elle avait dessiné, il avait vraiment envie de se faire pardonner !

ElsaBianchi

-

Il y a 3 ans

Ouiiiii trop craquant !

FleurDelatour

-

Il y a 3 ans

Ce petit jeu du chat et de la souris me fait bien rire...
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