Fyctia
Petit mousse
Dès le lendemain matin, Anton est de retour chez Angela pour m'emmener en week-end. Je n'ose imaginer ce qu'il a prévu. J'espère que ce ne sera pas trop romantique. Je veux avancer un tout petit pas après l'autre.
Il est habillé d'un short blanc et d'un tshirt bleu avec un petit soleil dessiné sur la poitrine qui moule son torse plutôt musclé. Il porte des lunettes de soleil et une casquette de baseball, et a des tongs aux pieds. Je souris amusée. Son style de patron a complètement disparu, j'ai l'impression de ne pas le reconnaître, si ce n'est ses yeux marrons qui me regardent avec intensité.
Il me fait un bref hug,
— Hello Lila, tu vas bien ?
— Hello Anton, oui, nettement mieux. Je suis ravie de te voir, c'est une drôle de surprise de te voir dans un style si différent. Il est une marche en dessous de moi, rendant sa joue accessible, je me penche vers lui et lui dépose un petit bisou non loin de son oreille.
Je le sens frémir, il tourne déjà la tête vers moi mais je me recule aussitôt.
— Je vais dire au revoir à Angela. Tu sais elle a été géniale avec moi. Tu as de la chance de l'avoir, et moi tellement de chance de la connaître.
Après avoir fait mes adieux à Angela, je rejoins enfin Anton qui m'attends. Il est venu avec un cabriolet qu'il a décapoté, carrément plus chic que son pickup.
— Tu m'emmènes où ?
— J'ai très envie de te surprendre et je te veux rien qu'à moi.... alors, je te laisse deviner.
Nous arrivons rapidement dans une marina où s'alignent de nombreux voiliers. Il se gare, attrape nos deux sacs et m'invite à le suivre.
— Je dois te dire que cette petite robe me rends fou !
Il me regarde les yeux brillants.
— Je te présente Helios, mon voilier.
Je suis subjuguée. C'est un voilier de luxe habitable. Magnifique. Design, racé, puissant et hyper élégant, une coque noire, un pont en teck sombre, très peu d'éléments techniques sur le pont, certains sont chromés. Un salon extérieur est encastré, mais n'est pas très grand. Il est extrêmement moderne et design, tout en ayant des détails qui montrent qu'il est taillé pour la course. Il est carrément sublime.
— Tu fais de la course de voile ?
— Oui, c'est pour ça que j'ai besoin d'être installé près de l'eau ! Il te plait ?
— Anton, à ton avis ! Comment une telle oeuvre d'art peut ne pas me plaire ! Tu sais, j'ai voulu un temps être architecte navale quand je faisais des stages de dériveur, adolescente... J'essaierai d'être un mousse pas trop nul !
— Ouhhh, un petit mousse ! Mmh toi avec un pompon rouge !
Je le tape sur le bras.
— Tu ne me fais pas monter ?
— Il va falloir que tu retires d'abord tes chaussures...
— Bien mon capitaine !
Je n'en reviens pas qu'une telle merveille puisse exister.
Il me montre le pont, le salon et la petite cuisine, le poste de pilotage, la barre, et les cabines. Tout est juste sublime. Un niveau de détail époustouflant. Je me retourne vers lui :
— C'est toi qui fait le ménage ici ?
Il éclate de rire
— Non, c'est le travail du mousse !
— Argh, je déteste ça tu sais ! Va falloir que tu t'en trouves un autre rapidement, parce que là, tu n'as pas le bon.
— Bon, je te jetterai par dessus bord quand on sera au large alors...
— Arrêtes ! S'il y a bien un truc qui me fait peur c'est les grands fonds ! Bon en plus des cavres sombres...
— Allez, faut qu'on largue les amarres, je veux aller vers une jolie crique avant la tombée de la nuit. Prête ?
— Oui, on y va !
J'observe Anton à la barre qui surveille le vent. On a monté la grand voile, et le vent de travers nous fait avancer à toute allure, avec pas mal de gite, mais énormément de stabilité.
Le vent est constant et fort, ce qui fait que j'ai les cheveux plaqués en arrière.
Je sens le soleil taper fort, je file donc en direction des cabines pour aller chercher de la crème.
A mon retour, Anton, n'est plus à la barre, je fais un tour sur moi même à sa recherche, subitement très inquiète. Il est accroupi de l'autre côté en train de régler la tension des voiles. Il tourne une manivelle chromée à toute vitesse, hyper concentré. Ses musclent roulent, il est splendide.
Il relève la tête et me souris. Je le voie heureux, dans son élément.
Je lui montre la crème solaire.
— Tu en veux ?
— Merci, oui, tu as raison. Il me tends ses mains.
Je lui met de la crème sur les doigts qu'il étale rapidement sur ses avants bras, sa nuque et il se frotte énergiquement la figure.
J'en prends aussi et m'en étale un peu plus doucement sur les bras, les épaules et le visage.
Je l'examine
— Attends, tu as oublié un endroit essentiel.
Je remet un peu de crème sur le bout de mes doigts, et je m'approche de lui. En me haussant sur la pointe des pieds, je lui en étale doucement sur les oreilles et derrière le cou.
Il se met à vibrer. Je regarde mes mains encore couvertes de crème et alors que je relève la tête, il attrape mon visage entre ses mains et m'embrasse passionnément.
Une vague de désir m'embrase. Mon corps veut se coller à lui. Mais je n'ose le toucher avec mes mains pleines de crème.
Il m'attrape par la taille, me tire contre lui, sans que je ne puisse le repousser me soulèvant. Il poursuit notre baiser auquel je réponds avec un désir qui me submerge. N'y tenant plus je l'enserre dans mes bras.
Il stoppe notre baiser, son visage s'éloigne, il me regarde sans un mot. Puis me redépose doucement.
— Tiens, prends la barre, je vais te montrer comment ce bateau réagit, à quel point il est vivant.
Placé derrière moi, il dépose mes mains sur l'immense roue du gouvernail.
Nous faisons corps tous les trois, le bateau, lui et moi. Je sens les vagues qui percutent la coque, je sens le vent qui aspire les voiles, je le sens réagir et je profite de cette harmonie entre eau, vent et mouvement. C'est jouissif !
Je le regarde, un sourire immense à lui partager.
— Arrête de me regarder comme ça tu me rends fou et je ne répondrai plus de rien.
— Dans ce cas, je ne vais pas arrêter, et comme tu ne pourras pas lâcher la barre, je vais pouvoir te torturer aussi longtemps que je veux !
— Ma chérie, tu ne sais pas ce qu'est un bateau moderne... Il y a un pilote automatique... et puis, il suffit que j'affale les voiles... comme ça.
Il appuie sur un bouton, et tout à coup le voilier n'est plus poussé par le vent. Les voiles faseyent, puis lentement le bateau se met face au vent pendant que les voiles redescendent et s'enroulent automatiquement sur la baume.
Le bateau est au milieu du lac, il n'y a personne autour de nous. Il avance, encore avec son élan. Le moment est suspendu. Le calme est revenu instantanément.
Anton, s'avance, il me domine entièrement, cachant brièvement le soleil éblouissant.
Je me sens disparaître...
— Alors petit mousse ? Qu'est ce que tu dis de ça ?
— Tu ne vas pas me jeter par dessus bord ?
— Non, je prévoies bien d'autres choses... mais tu dois d'abord me dire si tu es d'accord... vraiment d'accord...
je déglutis doucement
— oui Anton, je suis d'accord...
Il m'embrasse déjà et me porte vers sa cabine...
17 commentaires
Mira Perry
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Il y a 3 ans
La plume des rêves
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Il y a 3 ans
izoubooks
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iris monroe
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KBrusop
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ElsaBianchi
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JennyLY
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Il y a 3 ans