Fyctia
Torchon et serviettes
— Oui, même les princesses peuvent se salir les mains. Ça t'étonne quand même pas ? Tiens, d'ailleurs, voilà un torchon. C'est si gentil de proposer ton aide.
Je le regarde avec un grand sourire, j'ai envie que ce soit une bonne soirée. On se supporte à peu près la journée, alors j'espère vraiment que le soir, ce sera la paix.
— Ouais, je vois surtout que tu peux pas te passer de moi ?
Je lui souris amusée et décide ne de ne pas relever. Ce soir... je ne veux pas la guerre. J'ai envie que l'on fasse connaissance vraiment. Peut-être qu'il arrêtera de me juger ?
— Qu'est ce qui t'as amené à faire de la construction ?
— Je crois que je voulais mettre un toit au dessus de la tête de toute personne qui en avait besoin. Je fais pas que des constructions, oui, je suis charpentier, avant tout.
J'aime bien sa réponse... altruiste ? Je poursuis :
— Tu connais les compagnons du devoir ? En France c'est une institution qui existe depuis je crois le Moyen Âge. Du temps des bâtisseurs de cathédrales.
— Bien sur. D'ailleurs, je pense aller en touriste les voir et puis aussi en Asie du Sud Est pour le travail avec le bambou.
— Et la terre, tu la déjà travaillée ? Genre le pisé ?
— hmmmm malheureusement pas assez, mais je compte bien aller me former. Je sais que des systèmes existent pour construire plus vite ce genre de maison même avec des imprimantes 3D. Il faut que je me penche là dessus. Il y a pas mal de savoir faire en France et en Italie d'ailleurs.
— Oui, tout à fait, j'ai vu ça.
— Et toi ? Qu'est ce qui t'a amené a l'architecture ?
— J'en ai toujours rêvé. Je dessinais des maisons dans mes rêves dès l'âge de 6 ans. J'en avais inventé une circulaire avec un patio central, et je l'aimais beaucoup ! J'ai noirci des dizaines et des dizaines de feuilles de dessins de maisons pendant que mes copines dessinaient des robes de mariées. En fait, j'aurai aimé les voir construites en vrai un jour, quand je serai grande. J'aime tout ce qui est créatif et technique à la fois. J'aime quand il y a des experts qui bossent ensembles alignés dans un but commun, chacun avec sa spécialité. Mais...
Je décide de le taquiner...
— Je reconnais que je suis un peu rêveuse...
Je redresse la tête pour le regarder avec un petit air taquin et voir s'il a noté la pique.
Il me lance une bourrade et se penche pour m'envoyer de l'eau à la figure.
Je le frappe aussitôt avec un torchon mais Hayden m'attrape le poignet pour m'empêcher de continuer.
Sa poigne puissante provoque aussitôt lui aussi un frisson de plaisir. Sa main est ferme et chaude, douce aussi. Ses doigts se sont enroulés autour de mon poignet. Il m'a tiré vers lui, et se simple mouvement me fait presque défaillir. Ma poitrine se soulève aussitôt, je retiens ma respiration. Il se penche vers moi légèrement menaçant. J'écarquille les yeux, les plongeant dans le bleu limpide des siens.
— Ca suffit. Tu ne sais pas sur quel terrain glissant tu t'engages...
— Des terrains glissants ? Ahah ! Il n'y a que ça dans ma vie en ce moment. Je ne sais plus où mettre mes pieds, et en plus de la boue, y en a plein le chantier, je commence à avoir l'habitude ! Alors tu sais quoi, j'm'en fout !
— Votre langage princesse ! (ndla : en français dans le texte)
— Hayden, d'où parles-tu français aussi bien ?
— Ma mère est française... elle a rencontré mon beau-père lors d'un de ses voyages et ils ne se sont plus quittés depuis. Ils habitent pas loin..
— Ohwww le grand amour ?
Il me sourit légèrement embarrassé et se gratte la tête.
— Bon, princesse, il est temps d'aller dormir. C'est que j'ai du taf demain.
— Ah, parce que tu travailles toi ?
— Oui, et j'espère pas tes rêves de mon p'tit cul ne te tiennent pas éveillée trop longtemps, faut que tu sois en forme pour tenir tête à 50 arriérés !
— Bonne nuit Hayden. Surveillez vos manières si vous voulez encore avoir une raison de vous lever tôt demain !
Non c'est reparti !
Je ne veux plus de cette guerre stupide ! La paix c'est bien !
Il se penche vers moi légèrement menaçant ! Puis me fait un clin d'œil avec un grand sourire après avoir déposé un baiser rapide sur ma joue. Le voilà qui repars, mais il me lance par dessus son épaule à la cantonnade.
— Et arrête de mater mon joli petit cul Lila !
Je me retourne rouge de honte. Il l'a dit pour que tout le monde entende et cela a bien fonctionné ! Des rires s'élèvent.
— Encore pécho frère !
— La p'tite française a des vapeurs ? Elle commence à se rendre compte qu'ici il y a de vrais hommes !
— Ne lui brise pas trop vite son petit cœur... Hayden le tombeur de ses dames !
Je voie rouge :
— Quoi, ça vous choque qu'une meuf mate un joli cul quand il passe ? Parce que vous croyez pouvoir être les seuls à le faire ? J'ai bien vu comment vous le matiez aussi ! A moins que ce soit de la jalousie ?
Je fuis ensuite, ayant le sentiment d'avoir réagis trop fort. Je cours presque pour aller retrouver Sandy.
— Bon miss, on range demain ? Je veux aller dormir... Il me faut hiberner en fait !
— D'acc ma belle. Bonne nuit. Tout va bien ?
— Oui, oui... Hayden... Il me rends dingue.
— Avec Zach ils font bien la paire ! Dire qu'ils sont potes.
— C'est dangereux par ici ! Il va falloir que tu me dises comment t'as fait pour trouver ton cher et tendre. C'est une perle rare.
— Tu trouveras ma belle, tu trouveras !
Je m'endors difficilement. Au moment où je sombre, j'entends la porte d'à côté qui grince. Un homme et une femme gloussent.
Oh non !
Je me retourne et me cache sous l'oreiller pour ne pas les entendre.
18 commentaires
Eva Baldaras
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Il y a 3 ans
ElsaBianchi
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Il y a 3 ans
iris monroe
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Il y a 3 ans
ElsaBianchi
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KBrusop
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ElsaBianchi
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Caroline gayant
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ElsaBianchi
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FleurDelatour
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ElsaBianchi
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Il y a 3 ans