Fyctia

De retour au bed and breakfast, j'embrasse Sandy en rentrant : Tu as tellement assuré ! Mille fois merci !!!

— Racontes !

Je lui raconte tout, même le comportement de mâle revendiquant son territoire d'Anton et la colère noire de Hayden, expliquant que je suis bien dans la merde car je n'ai pas l'intention de quoi que ce soit.

Ce sont tous les deux des beaux gosses de malade et oui, ils me font clairement de l'effet l'un comme l'autre, mais il est hors de question que je faiblisse face à eux.

Elle se marre !

— Attends de voir mon frère demain alors ! Tu n'en as pas fini avec les beaux gosses !

— Quoi ? Ton frère ?

— Oui, Zach, il est en permission pour trois semaines.

— Tu veux dire qu'il est militaire ?

— Oui ! Il est ... instructeur auprès des commandos de marine. Autant te dire que côté testosterone, tes deux gars, là, ils font pâle figure ! Depuis qu'il est né, toutes les filles qu'il rencontre tombent toutes raides dingues de lui. Il en profite bien, mais j'avoue que j'aimerai vraiment qu'un jour il se pose pour de bon.

— Ben ma pauvre, tu as du en voir défiler des nanas effondrées dans ce cas !

— Je ne te le fais pas dire ! C'était l'horreur ! Heureusement qu'il est loin sinon, je ne pourrai pas bosser ! Mais il me manque le saligaud. Il dormira dans la chambre d'à côté... Ne tombe pas dans son piège. Hmm OK ?

— Sandy, je ne te promets pas de ne pas avoir des vues sur lui, parce que ça fait quand même près d'1 an que je suis au régime sec, donc en terme d'ébullition hormonales je bous très vite; mais une chose est sûre : je me tiendrai à carreau rien que parce que je t'aime ! Bon, faut que je file, je vais me changer pour être un minimum présentable. Par contre, si tu me dis que je suis sexy, je retourne me changer aussi sec. Tu contrôleras ?

— D'ac ma grande, file, tu vas être en retard et je crois voir sa voiture arriver.

Je me douche en quatrième vitesse, enfile un pantalon de ville et un top en soie gris clair. C'est super chic et féminin, mais pas sexy selon moi. Ca fait fille sage et élégante. Parfait pour un diner.

Un coup de mascara, et c'est tout.

Je descends et j'entends la voix d'Anton discuter avec Sandy.

— Ah, vous voilà.

— Bonsoir Anton.

— Vous êtes délicieuse, je ne mérite pas autant d'efforts !

— Enfin Anton, comme vous êtes là, j'ai juste essayé de me rendre présentable ! Je dine avec mon boss quand même !

Il roule en silence, le trajet, est comme d'habitude très chargé en électricité.

— Vous m'avez manqué Lila. J'aimais bien trouver vos documents sur mon bureau. Désormais, je ne fais plus que guetter ma boite mail.

— Vous pouvez venir me rendre visite quand vous voulez, vous savez, et puis, je suis là tous les vendredi.

— Je sais bien. Je suis désolé de vous avoir laissée seule aussi longtemps. Je savais que vous agiriez admirablement bien, mais vous n'êtes qu'une junior. Il y a des dangers qui vous guettent et je ne suis pas là pour prévenir les risques.

— Certes, je ne suis qu'une junior, mais je sais quand même me gérer toute seule, je suis une grande fille. Majeure et vaccinée. Je sais ce que j'accepte et dans quoi je m'engage.

— Vous savez refuser aussi ?

— Jusqu'à présent je n'en ai pas éprouvé le besoin, mais si cela s'avère nécessaire je le ferai.

— Bien

— Bien

Je fixe la route, franchement énervée. Il sous-entends quoi au juste ! Que je serai pas capable de refuser les avances d'Hayden, les siennes ? de trop grandes responsabilités ? Il me veut quoi au juste.

— C'est normal que je m'inquiète Lila, je suis votre boss.

— Oui, tout à fait, et d'ailleurs, ce qui devrait vous inquiéter c'est si je tiens la pression, si j'ai besoin de conseils dans ma manière de communiquer. Pas de vous inquiétez au point de me retirer le job des mains. Je ne veux pas vous décevoir, en aucun cas, mais s'il vous plait, faites moi encore un peu confiance.

— Confiance pour quoi Lila ?

— Confiance pour mon engagement envers le projet, envers vous !

— Envers moi ? C'est toute la question justement !

— Vous m'avez engagée, c'est vous qui m'avez confié ce projet et c'est vous qui m'avez dit que vous seriez mon mentor. J'ai juste besoin de votre soutien, encore. Je bosserai plus s'il le faut. Guidez moi encore un peu. Je vous en prie.

— Je ne pensais pas à cela Lila.

Je n'ose poser de question pour lui demander de préciser ses pensées. Je ne veux pas aborder CE sujet.

— Je vous pensais plus courageuse...

Je le regarde. Il sert les mâchoires, attendant ma question qui ne vient pas.

— Je sais où sont mes limites Anton, celles que je ne dois pas dépasser. Je joue sans filet, vous le savez, et je ne risquerai pas quoi que ce soit.

Il freine brusquement sur le bas côté, dérapant sur les graviers. Il est ultra énervé.

— C'est MOI Lila qui prends tous les risques avec vous ! En avez-vous conscience ? Je vous confie les rênes d'un projet à 750 000 dollars ! Je vous en ai confié les rennes dès les premières semaines. C'est moi qui ait passé la nuit à vos côtés alors que vous veniez tout juste de débarquer de France. Vous auriez pu m'attaquer et vous faire un beau pactole sans avoir levé le petit doigt. Et vous, vous dites que vous ne voulez pas prendre de risques ?

Il me regarde maintenant droit dans les yeux, bouillant de colère.

Il est flamboyant et torride à la fois. Je voudrai qu'il écrase ses lèvres sur les miennes pour me me donner toute sa force, son expérience, qu'il me protège et en même temps. Je sais qu'il est vraiment génial avec moi et je sais que j'ai très très envie de lui, mais je le trouve aussi particulièrement gonflé de me faire ce genre de reproche. J'essaye juste de faire mes preuves et si possible sans déraper ! Ce combat intérieur est en train de se dérouler sous ses yeux et tout à coup il me prends la tête et fond sur ma bouche.

Ses lèvres sont tellement délicieuses... je fonds instantanément. Je l'embrasse en retour, à perdre haleine, saisissant sa nuque pour le coller plus encore contre moi.

Nos langues s'enroulent enfiévrées, cherchant à profiter de l'autre encore un peu plus. Mon ventre l'appelle, je gémis.

— Lila, gémit-il, je le sens se tendre pour se retenir, il lutte contre lui-même, contre moi.

Je me recule alors, confuse.

— Pardonne moi Anton. Je ne devrai pas te montrer que j'en ai tellement envie aussi. On doit rester professionnels, et je... je ne suis pas prête à céder à tous mes désirs. Je ne suis pas prête.

Il prends ma main et m'embrasse les doigts.

— Merci Lila pour ce baiser. Je le garderai pour moi et je te promets de ne plus me laisser déborder. Si tu ne te sens plus en sécurité, je le comprendrai et t'affecterai un autre mentor. Tu peux exiger de moi tout ce que tu veux.

— Anton, je... ramène moi s'il te plaît. Tu me bouleverse trop, je ne suis plus capable de travailler ce soir. Je suis navrée.

Je sens que c'est une torture pour lui.

Je déglutis douloureusement. Et merde, j'ai craqué...

Oui, on est deux adultes, attirés clairement l'un par l'autre. Sauf, que lui, c'est mon boss : DANGER !