Fyctia
Un contrat !!!
J'en tremble ! Ça y est ! J'ai accepté le job que l'agence NewLiv's m'a proposé ! C'est dingue, pour la première fois de ma vie, cette décision aussi folle qu'elle est, m'a semblé d'une évidence absolue. J'ai toujours eu un mal de fou à faire des choix. Tellement peur de me tromper ! Mais là, c'est clair : Je vais partir m'installer, seule, à Chicago pour un job d'assistante archi ! Je suis comme une folle !
Je me mets à danser sur place ! Je voudrai le crier à tout le monde ! C'est tellement cooooooool !!!!!
J'avais adoré mon stage à New York dans le cabinet d'architecture OzZa, la facilité déconcertante pour monter ses propres projets, typiquement américaine : fonce, tu géreras les problèmes ensuite !
Oui, New York : J'avais certes vécu pendant ma dernière année d'études 6 mois dans un appart minable avec toilettes et salle de bain minuscule commune pour tout l'étage (3 chambres ignobles, occupées par des gens très peu sympathiques : un vieux qui puait et me filait des frissons à chaque fois que je le croisais, et un gothique métalleux percé de partout dont les fréquentations me faisais flipper terriblement).
Mais, oui, j'avais réussi à géré comme une grande. Et même si j'avais eu un régime céréales et pommes quasiment à tous les repas pendant ce semestre, car c'était la seule chose que je pouvais me payer dans cette ville horriblement chère, j'en avais profité un max.
J'avais visité tous les musées les jours gratuits, tous les quartiers, je connaissais plein d'endroits magiques comme ce mini club de jazz près de Greenwich village appelé « the small » dans lequel tu apportes tes propres boissons et tu peux écouter des étoiles montantes improviser avec les plus grands. Ou ce tex mex où tu peux trouver les meilleurs burritos de la terre. Ou encore cette librairie dans laquelle je passais des heures à bouquiner tout en buvant un énorme frappucino et une part de gâteau au chocolat et aux noix de pécan.
Oui, l'avantage des librairies aux US, c'est que tu peux lire les bouquins avant de les acheter. Comme une bibliothèque, mais dans laquelle tu peux aussi manger... c'était mon échappatoire, le lieu où je me réfugiais quand je n'axais pas envie de retrouver ma chambre immonde. Je m'étais fait aussi des amis, et je savais que je pouvais me débrouiller seule.
De retour en France, j'ai dû malheureusement gérer la disparition de ma grand mère, décédée seulement un mois après mon retour.
Ma seule parente.
A 23 ans, autant dire que c'est chaud.
Au delà de la peine de perdre ma grand mère adorée, celle qui m'avait donné tellement d'amour, et la preuve qu'une femme pouvait tout accomplir, c'est toute la paperasserie qu'il a fallut traiter qui m'a rendue folle.
J'ai dû vendre sa maison, passer mon diplôme et me séparer de mon premier amour : tout ça en même temps !
Oui parce que l'autre naze, me demandez pas son nom il ne sortira plus jamais de cette bouche, m'a fait trop de mal. Je l'ai jeté comme un malpropre. Ce sale type d'une jalousie maladive, qui voulait toujours que je pense comme lui, qui ne supportait pas que je sois partie si loin et si longtemps.
Il s'était même pointé pendant un mois pour squatter dans mes 12 m2, il s'était opposé à mon départ, refusant que je parte pendant 6 mois à l'étranger. Mais quel boulet !!!!
Comment avais je pu tomber amoureuse de lui ?
Oui, un dieu du sexe, un grand sensible, un intello... c'est vrai, mais tu parles, quelle souffrance !
Toujours un pet de travers comme disait ma grand mère. Je passais mon temps à me soucier de lui, le soigner de tous ses malheurs et à faire des choix en fonction de lui. A mon retour, je l'ai largué. Je lui ai expliqué que je n'étais pas prête à m'engager et que même si je l'avais totalement aimé, désormais ce n'était plus du tout le cas. J'avais besoin de vivre pour moi, c'est tout.
Forcément, il m'a dit que j'avais rencontré quelqu'un, que je l'avais trompé, que je faisais une grave erreur... il avait refusé de me rendre mes affaires restées chez lui, dont mon ordinateur flambant neuf, celui sur lequel j'avais laissé mon dossier pour mon diplôme. Dossier que j'avais dû tout re-modéliser en moins de 15 jours en plus de réviser mes partiels. Ouais un gros connard.
Heureusement, j'avais été prise d'une grande bouffée d'inspiration et mon projet était encore meilleur que le précédent. Dans sa gueule !
Résultat ?
Diplômée, avec félicitations du jury, et ....
Major de promotion !
Lalalalaaaaaaa
Oui, c'est clair, je n'en revenais pas, j'en suis encore rouge de fierté.
Sauf que... je n'avais personne, mise à part mes amis de l'école avec qui partager cette réussite, mais je ne voulais pas me vanter non plus alors qu'ils avaient passé le même diplôme que moi. Donc j'ai fêté notre réussite et j'ai gardé pour moi la boule de tristesse que je ressentais en raison de ma solitude et mon impossibilité de partager cette énorme fierté.
Pour vendre la maison, je leurs avais quand même demandé leur aide et nous l'avions rafraîchi pour la moderniser et la vendre au meilleur prix.
Ils avaient été formidables. Je leurs suis tellement reconnaissante d'avoir mis tant d'énergie et donné tant de temps pour m'aider. De vrais potes. Ils ont vraiment assuré : trouvant des solutions géniales, pas chères mais tellement efficaces.
Pas mal de soirées à fêter notre diplôme, mais déjà mes amis démarraient leurs jobs respectifs pendant que moi je cherchais toujours. Non pas que je n'avais pas reçu de propositions, mais le cœur n'y était pas. Comme un moment de grosse décompensation. Et puis ces agences parisiennes étaient tellement snobs ! Je voulais pas regarder mes collègues en me demandant quand est ce que je pourrai leur jouer un sale coup pour gagner un plus gros dossier. Ambiance Ambiance...
Donc, dans mon appart d'étudiante, je me morfondais depuis plusieurs semaines, en plein mois d'octobre, attendant l'heure des After Work pour papoter avec mes potes et me sortir de chez moi.
Un jour Selena m'a raconté que son agence bossait en partenariat avec une boîte à Chicago et qu'ils embauchaient pour développer le gros projet de réhabilitation d'un centre de vacances près du lac Michigan. D'un camps datant des années 1980 de plusieurs hectares, l'objectif était de créer un lieu écologique pour citadins exigeants. Au bord du lac et d'une immense forêt, le lieu était magique. Il ne leur manquait qu'un collaborateur bilingue pour faciliter la collaboration des différentes équipes. Selena m'a regardé : ça te tente ?
Ni une ni deux, j'lui ai souris. Un frisson m'a parcouru. Enfin des voyants verts se sont mis à clignoter : Oui ! Pourquoi pas !
49 commentaires
Cassi J. S.
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Il y a 3 ans
FleurDelatour
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Il y a 3 ans
ElsaBianchi
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Morgane Rigan
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