Fyctia

Je me tiens devant les portes automatiques à Charles de Gaulle quand ma vie s'écroule.

Cela fait plus de cinq minutes qu'il est parti, et pourtant je ne bouge pas.

Je me dis, quelque part, que si je continue à fixer les portes qui se sont refermées derrière lui, alors Léon reviendra.

Il fera demi-tour, son sourire charmeur aux lèvres, et me fera un clin d'oeil en me disant: 'J't'ai bien eu, Chat!'

Puisque que Léon et moi, c'est une évidence.

C'est une amitié qui dure depuis plus de dix ans.

Ce sont des souvenirs, des pleurs, des rires, des nuits blanches à écouter du Twenty One Pilots.

Ce sont des découvertes.

Alors, ma tête ne peut pas concevoir ce que mon corps a déjà compris.

Les battements de mon coeur qui s'accélèrent.

Mon estomac qui se tord.

Mes jambes qui tremblent.

Quand je titube, c'est les larmes aux yeux, la boule dans la gorge, les dents resserrées sur un cri coincé dans mes entrailles.

Quand Maman me prend le bras, son parfum vanillé étant la seule chose qui m'empêche de vaciller, mon esprit comprend. Il met des mots, il articule une phrase qui fait du sens.

Une phrase qui se répète. Encore.

En boucle.

Léon est parti.

Léon est parti.

Léon est parti.

Et il m'a laissé derrière, moi et mes espoirs.

Moi et mes larmes.

Moi et mon 'je t'aime.'