Fyctia
6.1
Mon angoisse augmente malgré moi. Je fais tout pour la faire disparaître, mais elle est bien là. Tout au fond de moi. Je la sens à mon cœur qui bat la chamade. Aux frissons qui me parcourent de la tête aux pieds. Aux gouttes de sueur qui perlent sur mon front. Et de cette boule dans mon ventre et dans ma gorge. J'ai peur. Je panique. Je ne sais même pas quoi faire.
J'ai vraiment cru que juste parce que j'acceptais cette enquête, je n'aurais plus peur de rien ? Je me suis foutu le doigt dans l'œil. Mes membres tremblent tous, mes jambes sont en coton, tellement que j'ai peur qu'elles me lâchent d'une minute à l'autre et que je ne m'écroule sur le sol.
Plongée dans l'obscurité, seule la lumière de la lune reflète dans certains coins du commissariat. Il faut que je me barre d'ici, et tout de suite. Je m'approche de la grande porte en courant, quand j'entends des pas à l'étage.
C'est quoi ce bordel ?
C'est sûrement mon imagination qui me joue des tours. Comme l'autre fois, alors que ce n'était que mon collègue. Peut-être est-ce encore lui, ou un autre. C'est peut-être juste une mauvaise blague. Ou juste ma conscience qui essaie de me rassurer... Mais il y a peut-être vraiment quelqu'un en haut.
Je ne pensais pas que mon cœur pouvait battre encore plus fort. Je doute qu'il y ait quelqu'un à l'étage. Je me demande vraiment qui ça peut-être, car personne n'y va jamais. C'est juste des bricoles et des panneaux électrique. C'est donc bien de là qu'a été coupé les lumières...
Je n'ai plus aucun doute, il y a quelqu'un en haut. Je me demande vraiment comment quelqu'un a pu s'infiltrer là-haut. Il n'y a que par la grande porte bleue principale que nous pouvons entrer. Ce qui veut dire que si quelqu'un est là, il est rentré par effraction. Or, avec tous les policiers qu'il y avait durant toute la journée, quelqu'un l'aurait bien remarqué ? J'essaie de me rassurer en me disant que c'est juste un collègue, ou un rat.
Les bruits de pas retentissent de nouveau.
Je ne sais pas quoi faire, ni comment réagir, prise de panique. Est-ce que je prends le risque d'aller voir ? Est-ce que je prends mes jambes à mon cou et je quitte le commissariat comme si de rien n'était ? Non, je ne peux pas faire ça... Il faut peut-être que j'appelle du renfort ? Mais pour dire quoi ? Que la folle entend des bruits à l'étage et qu'on m'a plongé dans le noir ? Tout le monde rigolerait de moi. Je suis une femme flic. Une femme forte. Je peux y aller. Je peux le faire. Si je veux résoudre l'enquête du tueur de femme, je peux bien aller voir ce qu'il se passe n haut.
Je sors alors ma lampe torche et mon pistolet, puis je me donne tout le courage du monde. J'avance, très lentement, un pas après l'autre.
Le silence dans la pièce m'écrase la poitrine, si fort, que j'ai du mal à respirer. Je m'arrête en bas des escaliers pour me calmer et reprendre mon souffle. Tu peux le faire Judith, penses à toutes tes médailles, toutes tes enquêtes, plus folle les unes que les autres que tu as réussi à résoudre.
Mon nouveau courage me fait enfin monter les escaliers, un pas après l'autre, en faisant le moins de bruit possible. Arriver en haut, je passe la porte et ce que j'y vois me fige sur place.
1 commentaire
NohGoa
-
Il y a 22 jours