Fyctia
6.2
Un homme. Tout en noir. Il est dos à moi. J'entends un tout petit rire, si minuscule que j'ai l'impression de le rêver.
Je n'ai pas le temps de réagir, ni de faire quoi que ce soit qu'il saute par la fenêtre. Non, mais il doit être mort là ?
Je cours jusqu'à celle-ci briser en mille morceaux. En me penchant, je vois l'homme toujours de dos, allant plus que bien et se mettre à courir dans une certaine direction. Il n'est même pas blessé ? J'entends les cris des personnes qui sont sûrement surpris de voir tomber un homme du premier étage.
Putain et si c'était lui ? Le tueur de femme ? Ce sale con se joue de moi...
Je dévale les escaliers en manquant de tomber, et me mets à courir dans la rue, en direction de l'homme.
Habiller tout en noir. Ça ne peut être que lui. Bordel, il était là, juste sous mes yeux.
Je cours le plus vite possible, la pluie s'étalant sur mes joues et le froid qui m'envahit. Mes pas sont lourds, je galope tel un cheval. Je ne pense à plus rien. Je ne pense qu'à lui durant ma course-poursuite. Je ne m'arrêterais pas avant de le retrouver, même si ça me prend des heures. Je bouscule des tas de personnes sans prendre le temps de m'excuser. Il faut absolument que je le rattrape, je ne peux pas laisser passer cette magnifique opportunité. Ce petit malin se croyait sûrement seul dans le commissariat à cette heure-là, mais c'est perdu pour lui. Moi, j'étais là. Et je vais l'attraper.
Je longe toute la rue dans laquelle il s'est échappé sans que je ne le voie une seule fois. Arriver tout au bout de celle-ci, je perds espoir, m'arrêtant net. Comment j'ai pu ne pas le rattraper ? Je courais tellement vite, si je m'étais chronométré, je suis sûr que c'était ma meilleure performance.
Je jette mon pistolet et ma lampe torche par terre, sous un coup de rage. Bordel, il était là... Juste là... À quelques mètres de moi. Et je ne l'ai pas eu.
Je décide de retourner au commissariat pour me remettre les idées en place et ranger toutes mes affaires. Il faut que je rentre. Que je me douche. Mes idées sont toujours là sous la douche. Je préviens aussi mon chef, que quelqu'un est rentré par effraction et qu'une fenêtre a été brisé. Je lui raconterai tous les détails demain.
Arriver là-bas, je décide de monter à l'étage pour voir s'il n'y a pas de petits indices qui auraient été semer. Et aussi de nettoyer les morceaux de verre partout, puis trouver un moyen de ne pas laisser la fenêtre comme ça.
Une heure plus tard et aucun indice trouvé, j'ai seulement réussi à trouver une vieille porte à mettre sur la fenêtre pour protéger la pluie, le vent ou quelqu'un d'autre a rentrer.
Je rentre chez moi au alentour de trois heures du matin. Seule dans la rue, tous mes sens étaient en alerte. Je suis finalement arrivé saine et sauve, plein d'idées dans la tête.
Je vais directement sous la douche pour réfléchir à tout ça.
Est-ce que cet homme était vraiment le tueur de femme ? Si oui, pourquoi il était là ? Que cherchait-il au commissariat ? Son dossier ? Effacer les preuves qu'on a ? Mais on en a aucune...
Il était là pour une raison, j'en suis sûr. Peut-être qu'il savait que j'étais la toute seule ? Mais comment ? Je ne sais même pas comment il a pu rentrer dans le commissariat, sans que personne ne se rende compte de rien. Et comment peut-on disparaître aussi vite dans une rue à sens unique ? Je me pose toutes les questions possibles et inimaginables, je ne comprends rien à rien.
Je vais me coucher avec toutes ces questions en tête, ne sachant pas vraiment quoi penser de tout ça. Et je n'ai aucune putain de réponse. Je me colle à mon mari endormi, qui ronfle même, et je l'enlace de mes bras. Je m'endors, en rêvant qu'un tas d'hommes veulent ma mort.
2 commentaires
loup pourpre
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Il y a 3 jours
Astrid.D
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Il y a 23 jours