Fyctia

Après cinq minutes, il me lâcha enfin, et nous nous installâmes sur la nappe pour enfin déjeuner. Nos estomacs criaient famine. Nous mangeâmes nos viennoiseries en silence. Evan avait aussi amené du jus d’orange qu’il avait pressé lui même ce matin. Plage, soleil, Evan, pains aux chocolats, jus d’orange frais c’est synonyme de petit déjeuner parfait. Je n’avais rien à redire la dessus. Il ne manquait qu’une chose, Gwen. Non, j’avais dis que j’essayais de ne pas y penser ce matin. J’effaçai l’image de mon amie décédée de ma tête pour la remplacer par Gwen qui va très bien, elle n’a juste pas su venir au pic nique. Voilà, comme ça c’était mieux. Où en étions-nous ? Ah oui, le pic nique.

Quelques temps plus tard, nous avions fini de manger et Evan me proposa d’aller marcher le long de l’eau pour digérer tranquillement. J’acceptai aussitôt et nous nous levâmes, enlevâmes nos chaussures et nous dirigeâmes vers l’océan. Nous marchions l’un à côté de l’autre et observions l’horizon. C’était magnifique ! J’avais tellement envie de plonger ma main dans la sienne mais en même temps, j’avais peur que ça soit trop précipité. Evan et moi ne sortions pas ensemble mais je pense que tous les deux nous avions une attirance réciproque et que incessamment nous allions forcement nous rapprocher d’avantage et potentiellement sortir ensemble. En tout cas, je l’espérais. Nous n’en avions jamais parlé mais j’étais presque persuadée qu’il en pensait la même chose.

Mais avant que je n’ai le temps de me poser cette question, Evan me prit par la main. Je fis d’abord semblant de rien mais inévitablement, mon regard fut attiré par le sien. Je le regardai alors droit dans les yeux et nous nous arrêtâmes toujours les pieds dans l’eau salée. Nous ne dîmes rien et au bout de quelques minutes passées à se regarder, il posa sa paume sur ma joue et la caressa à l’aide de son pouce. Il posa sa seconde main dans le bas de mon dos et m’attira vers lui. Nous n’étions plus qu’à quelques millimètres d’écart, je rompis cet espace en me collant à lui et là, il déposa ses lèvres tièdes sur les miennes. J’avais des papillons dans le ventre, je plaçai alors mes bras autour de son cou ce qui nous rapprocha encore plus. Nous étions si proche que je pouvais sentir son cœur battre dans sa poitrine. Il battait très vite, tout comme le mien. Je lui rendais son baiser autant que lui me le donnait. C’était la première fois que nous nous embrassions. Il avait les lèvres si douces que je ne pouvais plus m’en détacher. Il écarta son visage un peu du mien mais tout en gardant le reste de son corps uni avec le mien. Il me regardait avec un regard rempli de passion et il me demanda d’un ton si protecteur que j’en avais envie de l’embrasser encore et encore et plus intensément que jamais.

− Ça va ?

Je n’arrivais pas à articuler le moindre mot et tout ce que je réussi à faire fut de hocher vigoureusement la tête. Il me sourit alors et comme s’il avait lu dans mes pensées m’embrassa à nouveau et cette fois, plus langoureusement que la dernière fois. Il fini par introduire sa langue entre mes lèvres entre-ouvertes et la joignis à la mienne qui ne désirait qu’une chose, rencontrer celle d’Evan. Au plus il m’embrassait, au plus mon cœur battait et au plus j’avais de papillons dans le ventre. C’était juste magique ! Jamais je n’avais ressenti cela en embrassant un garçon. C’était juste parfait. J’aurais voulu ne jamais cesser de l’embrasser. Après de longues minutes passées ainsi, nous nous détachâmes l’un de l’autre et nous sourîmes d’un air gêné alors que jamais nous n’avions éprouvé de la gêne en la présence de l’autre. Je parvins tout de même à articuler certains mots :

− Merci, dis-je dans un souffle

Je respirai un bon coup et continuai :

− C’était parfait… j’en avais vraiment besoin. Donc… merci… ajoutai-je en baissant la tête pour ne pas à devoir affronter son regard hypnotisant.

− Mais de rien, répondit-il. Moi aussi j’en avais besoin.

Il se stoppa comme s’il était sur le point d’avouer un truc qu’il n’avait encore jamais dit à personne. Et c’est ce qu’il fit.

− Je ne peux malheureusement pas te dire que c’était le meilleur de toute ma vie, étant donné que…

Il s’arrêta à nouveau et je compris la fin de sa phrase. Et en signe de compréhension, je posai ma main sur son bras.

− Je n’avais encore jamais embrassé une fille. D’ailleurs, quand je t’ai rencontré, je me suis promis que tu serais la première et dernière personne que j’embrasserai.

Ces paroles étaient si mignonnes que je le pris dans mes bras et le serrai plus fort que jamais. Nous nous détachâmes une nouvelle fois l’un de l’autre et je lui déposai un rapide baiser sur les lèvres. Je n’aurais pas dû, rien que ça, avait déjà ravivé le brasier qui sommeillait au fond de moi et inconsciemment, je pense avoir réveillé le sien aussi car il se jeta limite sur moi. J’avais tellement envie de lui ! J’avais envie de lui ici et maintenant. Mais je ne pouvais pas, pas ici, et pas si vite. Nous ne l’avions pas encore fait et nous ne pouvions pas décider de le faire là, sur un coup de tête. Non, nous devions nous contenir, contenir le feu qui nous brûlait de l’intérieur. Ses mains glissai sur mes fesses et il m’attira encore une fort vers lui. Plus rien ne nous séparait, nous étions collés l’un à l’autre. Si nous n’avions pas nos vêtements, nous serions peau à peau. Nous nous arrêtâmes enfin et nous prîmes dans nos bras et nous restâmes ainsi pendant de longues minutes.

C’était magique, je suis tellement chanceuse de l’avoir dans ma vie. Surtout en ce moment.