Fyctia

12 juillet 2011, GWEN

Je commençais réellement à avoir peur, d’où provenaient tous ces bruits ? J’entendais de plus de plus de bruits étranges mais je ne parvenais pas à dire de quoi il s’agissait. Peut-être qu’il y avait des animaux ici. Je vous avoue que je ne m’y connaît pas vraiment en animaux des îles de l’Atlantique. Mais j’étais presque sûre qu’il s’agissait de pas. Des pas d’homme ou d'animal ça je n’en ai aucune idée mais j’étais bel et bien persuadée que quelqu’un ou quelque chose marchait près de moi.

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12 juillet 2011, KYLE

Il y avait quelqu’un dans les parages, j’en étais presque persuadé. Déjà la deuxième nuit après le crash, j’ai cru voir une silhouette bouger sur un siège dans l’eau quand je n’avais pas encore rejoint la côte. Mais avec l’obscurité, je ne parvenais pas à voir tout correctement. Et bizarrement, je n’ai encore vu personne sur l’île alors que j’en fais le tour tous les matins depuis mon arrivée. S' il y avait une autre personne vivante, j’aurais déjà dû la croiser. Comment se faisait-il que je ne l’ai pas encore vu ? Si il y avait quelqu’un d’autre ici, cette personne se cachait très bien.

J’entendais des pas, enfin non, plus maintenant. Les pas s’étaient arrêtés. Par contre, j’entendais une respiration qui s’accélérait mais que la personne s’efforçait de la faire diminuer de volume.

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12 juillet 2011, GWEN

Je ne percevais pas tous les bruits à cause du son des vagues qui s’échouaient sur la plage. Je devais me trouver à moins de dix mètres de la personne. La plage mesurait environ onze ou douze mètres. Ensuite, il y avait une espèce de petite forêt. Si il y avait réellement quelqu’un, elle se trouvait dans cette petite forêt. Elle était très dense, voilà pourquoi je n’arrivais pas à voir si quelque chose bougeait entre les arbres. Elle était aussi assez sombre même en fin de matinée comme aujourd’hui alors que le soleil était plus que présent. Les pas s'étaient arrêtés. Peut-être la personne avait-elle eu peur. Comme moi. J’étais terrifiée, et si elle me voulait du mal ? Qui sait ? Je pense qu’au final, j’aurais préféré rester seule. Je n’aurais jamais imaginé qu’au moindre bruit, au moindre son, je serais tétanisée.

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12 juillet 2011, KYLE

Je m’étais arrêté. Je pense qu’elle était effrayée, je ne voulais pas lui faire peur. Que faire ? D’office, si j’avançais davantage, elle prendrait peur. Mais si je parlais, elle s'enfuirait très certainement. Cette personne était peut-être mon seul moyen de survie. Je voulais m’en sortir. Je ne voulais pas rester un lâche toute ma vie.

Je devais faire quelque chose. Mais quoi ?

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12 juillet 2011, GWEN

Plus rien, cela devait faire plus de trois minutes, que je ne percevais plus le moindre son. Mis à part celui des vagues bien sûr. J’avais certainement dû rêver, il n’y avait personne. J’ai dû tout inventer. Je pense que je commence à devenir folle, j’entends des bruits bizarre et puis quoi encore bientôt j’entendrai des voix ? …

− Il y a quelqu’un ?

C’est pas vrai, j’étais devenue schizophrène. J’entendais des voix. Il suffisait justement que je me le dise pour que ça arrive.

J’avais envie de pleurer. Que devais-je faire ?

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12 juillet 2011, KYLE

Aucune réponse. C’est qu’il n’y avait personne, j’avais dû me faire des films à force de rester trop seul, j’essayais de me rassurer comme je le pouvais par des faits irrationnels et surréalistes. Je n’aurai aucune réponse, c’est impossible. Et puis, que faire si la personne me répond ?

− Oui. Entendis-je dans un murmure à peine audible et totalement dépourvu de confiance en soi.

Il y avait quelqu’un. J’en étais sûr à quasiment nonante-neuf pourcent. Je devais répondre, mais de quelle façon ? Je ne devais surtout pas l’effrayer. Il ou elle était ma seule chance de m’en sortir. Je dirais plus elle en fait car la voix qui m’avait répondu avait l’air plutôt féminine. Après, étant donné que je n’avais perçu qu’un murmure, je ne pouvais pas en être persuadé.

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12 juillet 2011, GWEN

Pourquoi avais-je répondu ? J’étais devenue folle à lier. Je voulais vraiment mourir en fait. J’ai paniqué, c’est sorti tout seul. Il n’allait certainement plus rien me répondre et débarquer sans bruit derrière moi, me mettre un couteau sous la gorge et aussitôt me la trancher. Pourquoi est-ce que je m’imaginais tout ça moi ? J’étais restée seule trop longtemps et ça commençait à se faire sentir.

− Ne t’en fais pas, je te le promet, je ne te veux aucun mal.

Ça, cela signifiait justement qu’il me voulait du mal. C’était un homme en plus – c’était un peu misandre cette réflexion non ?-. Ou alors, une femme avec une voix très grave et masculine – celle-ci était très sexiste d’ailleurs. - qu’est-ce qu’il m’arrivait ?

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