Eloïse_f Le triangle des Bermudes Chapitre 7.1

Chapitre 7.1

7 juillet 2011, au cimetière, GWEN




Arrivée devant la tombe de ma mère, je l’ai regardé un instant avant de m’agenouiller devant. J’ai enlevé les fleurs fanées pour laisser la place aux nouvelles, encore belles et fraîches. Je les ai délicatement placées dans un petit vase bleu ciel – sa couleur préférée, mais également celle de mon père. Est-ce étonnant ? Je ne pense pas - fixé à la tombe. J’ai ensuite relevé la tête en direction de la pierre tombale avec une lenteur presque hallucinante, comme si j’avais peur de la regarder droit dans les yeux, ce qui n’était pas le cas car j’ai plongé mon regard dans le sien. Je fixais ces sublimes yeux noisettes aux reflets presque verts. Ils étaient si beaux ! Il y avait une petite photo d’elle sur la tombe. Qu’elle était belle ! J’avais presque du mal à détacher mon regard du sien tellement il était hypnotisant. J’aurais tellement voulu plus la connaître, ne serait-ce qu’un tout petit peu, mais je ne savais rien d’elle enfin pas de mes propres souvenirs, je n’ai que les échos des gens, de mon père, de ma famille mais au fond, je ne la connais pas elle, je connais Julia mais je ne connais pas ma maman. La femme qui aurait dû m’élever, me chérir et m’aimer de tout son cœur. Non elle, je ne la connais pas et je ne la connaîtrai jamais. Malheureusement.

Après un long silence, j’ai enfin pris la parole.

− Bonjour maman,

J’ai dû reprendre mon souffle avant de poursuivre.

− J’attendais le dernier moment pour te le dire et le voilà, il est arrivé. Ça y est, nous allons enfin partir, là où tu as toujours rêvé d’aller.




Rome




Cette phrase semblait tellement irréaliste que j’avais dû me concentrer pour la dire à haute voix. J’ai repris :

− On décolle dans deux jours, j’ai vraiment hâte ! Même si j’aurais vraiment, vraiment préféré que tu sois à mes côtés pour ce voyage. Mais au fond de moi, je sais que tu y seras car tu as toujours été là. Que ce soit dans le cœur de papa ou dans le mien, on ne t’a jamais oublié, on ne t’oubliera jamais, tu ne nous a jamais quitté et tu ne nous quitter jamais. Un jour viendra, où on se retrouvera tous les trois, comme avant, comme une belle petite famille heureuse.

Au plus je parlais, au plus les larmes coulaient. J’avais le sourire, mais les larmes ne cessaient de ruisseler sur mes joues rouges d’émotion. J’avais du mal à respirer, ma respiration se stoppait parfois sans raison, j’avais le souffle court, j’haletais presque.

− Je sais que tu le sais, mais saches que je t’aime, que je t’aimerai pour toujours et que jamais, je ne cesserai de penser à toi durant ce voyage car au fond, c’est surtout pour toi qu’on y va, pour honorer ta mémoire. Dans un lieu où tu as toujours rêvé d’aller, dans un lieu sain, dans un lieu où à travers nous, tu iras. Car jamais, tu ne nous quittes.

L’air devenait de plus en plus frais, je n’avais pas pris de pull et je commençais à avoir froid, j’avais la chair de poule. Mes poils s’étaient dressés d’un coup. J’avais des frissons.

− Je t’avoue que j’ai peur,

très peur,

mais tout va bien se passer, papa, Marie et toi serez là, je ne risque rien. Enfin je sais que c’est ce que tu dirais et Marie aussi mais même ça, ça ne me rassure pas du tout. J’ai peur qu’il nous arrive quelque chose de grave, je n’ai pas peur pour moi, j’ai peur pour papa et Marie. Peur de les perdre. Comme je t’ai perdue. Sans aucun de vous trois, je serai incapable de vivre. Comment pourrais-je vivre seule, sans personne, sans famille ? J’en serais incapable.

Mais ce que je sais, c’est que s' il m’arrive un truc, s' il nous arrive quelque chose, nous serons à nouveau tous réunis comme auparavant. Cela fait déjà treize ans maintenant, treize longues années sans toi, sans ma maman, pour papa, sans sa femme à ses côtés pour le soutenir dans chaque épreuve de la vie. Même si, certes, il y a Marie. Jamais elle ne t’a remplacée et jamais elle ne te remplacera. Tu nous manques tu sais. J’ai tellement envie que tu sois là, que tu me serres la main au décollage, que tu me chuchote à l’oreille que tout se passera bien et que je ne risque rien car tu es là et parce que tu me protèges et tu me protégeras toute ma vie.

En tout cas, n’oublie jamais que je t’aime, je t’aime très fort, bien plus que tu ne peux l’imaginer.




Bisous maman, à bientôt.


* * *





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7

7 commentaires

Delphine Clever

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Il y a un an

Petit retour en arrière pour reculer le moment où Nia va enfin apprendre ce qu’il s’est passé ?!!! Ou pour savoir comment Gwen s’en sort !! Ou l’art de tenir en haleine son auditoire lol

Eloïse_f

-

Il y a un an

Un peu de tout je pense

Livre_e

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Il y a un an

🙃

Emeline Guezel

-

Il y a un an

🥰

Emma Eichen

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Il y a un an

😘

Carl K. Lawson

-

Il y a un an

Un petit like de soutien 😉

clara_belle

-

Il y a un an

💓
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